Tour du Faso 2004 : Ce matin, Les forçats reprennent la route
Le tour du Faso, qui a observé hier un repos, reprend ce mercredi 3 novembre 2004 avec la 7e étape, Ouaga-Yako (100, 50 km). Après 6 jours de compétition, c’est le Burkina Faso qui détient le maillot jaune par l’intermédiaire d’Abdoul Wahab Sawadogo. A quatre jours de la fin de l’épreuve, pourra-t-il succéder à Tjallingii Maarteen ?
Depuis le début de ce tour, on ne s’attendait pas à voir le maillot jaune changer rapidement de porteur.
Le premier à l’endosser, c’est Pierre Chevalier de l’équipe de Vasco Modemakers après la première étape, Kokologho- Boromo. Lors de la deuxième étape (Boromo-Houndé), il l’a conservé en donnant l’impression d’aller jusqu’au bout.
Mais il perdra ses illusions à Sikasso, où son maillot jaune est tombé. Classé 44e sur l’étape Orodara- Sikasso, le Chevalier venait de subir un coup dur. Ce qui a étonné plus d’un, c’est qu’il a été incapable d’attaquer pour défendre son maillot. Depuis lors, il est noyé dans le peloton et tente en vain de rebondir.
A Sikasso, c’est Wahab qui lui a ravi le maillot de leader avant de le céder à Karel Pattyn (Vasco Modemakers) à Orodara. A Bobo-Dioulasso (5e étape), ce dernier l’a perdu au profit de Wahab, qui faisait partie d’une échappée de 16 coureurs lors du circuit de 100, 1 Km à parcourir 12 fois. Karel, dont le maillot était sérieusement menacé, n’a rien fait pour le conserver.
Il était dans le deuxième groupe intercalé, où il a passé le plus clair de son temps à dormir sur sa selle. Comme Chevalier, Karel est rentré dans les rangs.
Wahab, qui a récupéré le maillot, ne l’a pas laissé filer lors de l’étape Boromo-Koudougou (115 Km). A mi- parcours de la compétition, le Burkina détient le maillot jaune.
Wahab, qui s’est classé troisième lors de cette étape, a un peu consolidé sa position de leader, mais rien n’est encore joué. Au classement général individuel, il est à 1’20’’de David Thierry (équipe mixte Japon/France) et à 1’32’’de Michel Lelièvre (La Porte Du Hainaut - France).
Jérémie Ouédraogo (Sifa-Peugeot) est pointé à 1’50’’ et Pierre Chevalier à 1’54’’. Pour les observateurs avertis, Jérémie est aussi un candidat potentiel au maillot jaune et les trois Européens peuvent revenir en force.
Avec trois équipes de 6 coureurs, les coéquipiers de Wahab et Jérémie doivent travailler dans le peloton. En un mot, la tactique de course sera très importante.
A quand la première victoire africaine ?
Ce matin, ils seront 76 coureurs à prendre le départ de cette étape Ouagadougou- Yako. Il y a eu des hors délais, ce qui a un peu diminué le nombre des concurrents. Avec le repos d’hier après une journée éprouvante sur la piste de 26, 5km, qui mène à Koudougou, on a rechargé les accus. En 6 étapes, ce sont les Européens qui se sont distingués à chaque arrivée. Les Africains, souvent bien placés, mais qui échouent à l’approche du but, pourront-ils faire de l’étape de Yako leur affaire ?
L’année dernière, sur cette même étape, c’est le Burkinabè Laurent Zongo qui avait signé la première victoire africaine.
Il avait parcouru les103, 50 Km en 2 h 44’ 12’’ soit une moyenne de 37, 8520 Km/h. Pourra-t-il rééditer cet exploit, lors duquel il avait battu Brice Bouniot au sprint ? Des coureurs comme Olivier Keita(Sénégal), Abdoulaye Thiam (Sénégal), Marcio Mucanza, Luis Chiloia, tous deux des Angolais, Saïdou Rouamba (AS Fadoul), Jérémie Ouédraogo (Sifa Peugeot), Wahab(Sifa Peugeot) et Mahamadi Sawadogo (Sifa Peugeot) peuvent se montrer dangereux.
Les coureurs des autres pays essaient de faire de leur mieux. Mais force est de reconnaître que le Niger, le Mali et le Togo ne sont pas à la hauteur. Si l’essentiel est de participer, alors il n’ y a rien à dire.
Justin Daboné
Laurent Bezault (directeur de course) « Les obstacles rendent la course attrayante »
A l’issue de l’étape Boromo-Koudougou, le directeur de course, Laurent Bezault, nous livre ses impressions après 6 jours de compétition.
A mi- parcours de l’épreuve, quelle est l’étape qui vous a particulièrement marqué ?
C’est incontestablement l’étape Boromo-Koudougou, qui était un peu particulière puisque c’est la première fois qu’on emprunte un secteur sur piste non goudronnée. Je crois que les choses se sont bien passées puisque les 26,5 Km n’ont pas provoqué des chutes.
Au tour de France, il y a des pavés, qui font de nombreux dégâts ; ici, à défaut de cela, il fallait trouver autre chose et c’est ce que nous avons fait. La piste était le seul moyen de créer des difficultés et il ne faut pas habituer les coureurs à la facilité.
Sur la piste qui mène à Koudougou à partir de Sabou, la course a été âprement disputée, et effectivement les obstacles ne manquaient pas . Les cyclistes sont rentrés poussiéreux et c’est la preuve que pour conquérir le maillot jaune et le maillot vert, il ne faut pas dormir sur sa selle. Je tiens à saluer le ministère des infrastructures et toutes les personnes qui ont été disponibles toute la journée du 1er novembre pour retaper la piste.
L’Observateur