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Coton : SOFITEX -SYNGENTA, un partenariat qui s’ouvre au continent

Publié le mercredi 3 novembre 2004 à 07h32min

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Le Burkina Faso, premier pays d’Afrique francophone à procéder à l’expérimentation du coton transgénique, a abrité à Bobo-Dioulasso du 25 au 29 octobre dernier une conférence internationale sur le thème : "Optimisation de la production cotonnière dans les filières africaines".

La rencontre s’est voulue marquante et significative. Elle a regroupé quatre jours durant 150 participants de plusieurs bords à savoir des responsables de sociétés cotonnières, des chercheurs, des unions de producteurs, des administratifs. Ils sont venus de douze pays africains et européens : Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Tchad, Mali, Bénin, Togo, Sénégal, Niger, Cameroun, Guinée, France et Suisse. Les travaux se sont déroulés au Palace hôtel et tantôt au RAN hôtel Somkièta.

La conférence a connu la présence forte de Syngenta, un des leaders mondiaux de l’agrobusiness œuvrant dans le domaine de la protection des plantes, de la production des semences. Syngenta, c’est 20 000 employés, une action dans 90 pays de par le monde, 30 ans de présence en Afrique, un partenariat avec plus de 400 universités, instituts de recherche et sociétés, et enfin 747 millions de dollars comme budget consacré à la recherche dont 146 millions pour la biotechnologie. Avec le Burkina Faso et la SOFITEX en l’occurrence, c’est un partenariat qui date de plusieurs années, et c’est dans cet esprit que la conférence a été initiée et co-organisée.

Le thème des travaux a été campé sous deux grands axes, scientifique et politique. Les pays présents ont échangé sur leurs expériences en matière de production et de protection cotonnière, sur l’utilisation des herbicides, des fongicides, des insecticides, sur le traitement des semences.

"Merci à Syngenta de nous avoir offert ce débat sur les nouvelles technologies", a déclaré un des chercheurs de l’INERA (Burkina Faso).

Le directeur général de la SOFITEX, Célestin Tiendrébéogo devait pour sa part souhaiter que soit institutionnalisé ce genre de rencontre, pour éclairer aussi les autorités nationales par rapport à la recherche. Il a au cours d’un point de presse émis le vœu que "les budgets consacrés à la recherche dans nos différents pays soient plus consistants".

Le docteur Rolf Furter, directeur de Syngenta/zone Afrique de l’Ouest dira : "Nous voulons offrir des solutions complètes, intégrées, réalisables dans le partenariat avec les producteurs". Cela, pour marquer son engagement aux côtés des filières cotonnières africaines.

Il fallait s’attendre que la question du coton transgénique soit à l’ordre du jour. Le Burkina Faso a livré une communication sur son expérience de production sous enclos de coton transgénique (variété VIP-COT de Syngenta) menée à la station de recherche agronomique de Farakoba.

On ne peut encore affirmer que l’expérience est irrémédiablement concluante et positive, mais il est déjà constaté que les variétés à gêne (même locale) offrent plus de résistance face aux ravageurs ciblés. L’expérience se poursuit, le débat aussi. Au-delà de la résistance des plants, les questions environnementales et de biodiversité restent encore, mais cela n’empêche pas d’envisager d’ores et déjà la mise en place d’un réseau de lois et dispositions sur l’utilisation des OGM. Cet esprit avant-gardiste, Syngenta l’a félicité.

Le volet politique de la conférence s’est illustré amplement dans les propos des uns et des autres, notamment au cours de la conférence de presse et dans les premières communications : "Il faut des mesures urgentes pour soutenir la filière", "Non aux subventions et au gonflement artificiel mondial de la production". Ces propos sont ceux du président de l’Association cotonnière africaine Ibrahim Malloum, soutenu par le président de l’Union nationale des producteurs de coton du Burkina François Traoré qui dira : "L’impact de la crise du coton concerne aussi les non producteurs... C’est la raison même du développement, la raison de vivre qui s’effondre, avec une chute des cours de 34% enregistrée en un an." Il ajoutera : "Quel que soit le nouveau président américain qui sera élu, il s’impose aux USA de revoir leur politique cotonnière".

Tous les participants en appellent à la transformation du coton africain au plan local. Ils en appellent aussi à la mobilisation et à l’unité, comme lors du sommet de Cancun où dirigeants des Etats, producteurs, sociétés cotonnières, organisations de la société civile, s’étaient solidarisés.

La conférence de Bobo n’a pas été l’affaire des seuls spécialistes, et là aussi en est tout l’intérêt. Participants et invités ont eu droit à une soirée culturelle récréative dans la nuit du 27 octobre au Palace hôtel.

Jean-Luc BONKIAN
Sidwaya

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