LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

Grève à Vivo Energy Burkina : Direction fermée, clients désabusés

Publié le mardi 10 juillet 2012 à 00h41min

PARTAGER :                          

« Y a t-il au Burkina Faso, des individus ou des sociétés au dessus de la loi ? La direction de Vivo Energy Burkina (Ex Shell Burkina) est-elle suffisamment forte pour défier l’autorité judiciaire de ce pays ? » Les travailleurs de la société Vivo Energy Burkina –ex Burkina & Shell- aimeraient bien obtenir des réponses à ces questions. En grève de 48h à partir de ce lundi 09 juillet 2012 pour exiger de leur direction l’application d’une décision de justice rendue par la Cour d’appel de Ouagadougou, ils ont organisé une conférence de presse.

En 2010, quand le groupe pétrolier Shell amorce son « départ définitif » du Burkina Faso, il rétrocède l’exercice de ses activités à Vivo Energy Burkina. Les travailleurs ne souhaitant pas poursuivre leur contrat avec le repreneur exigent de Shell Burkina le versement d’indemnités de fin de contrat, conformément à un protocole d’accord de séparation signé entre la société et le personnel. D’après les travailleurs, le groupe Shell s’est retiré sans respecter les clauses dudit protocole d’accord. Ils avaient alors saisi la direction générale du travail pour une médiation. Un terrain d’entente n’ayant pas été trouvé, le dossier était transféré en décembre 2011 à la Cour d’appel de Ouagadougou, qui tranche en leur faveur. Mais jusque-là, assurent-ils, la direction de la société refuse de s’exécuter.

« Nous avons cru en la justice de ce pays. Il ne faut pas que l’on nous écrase malgré notre bonne volonté à suivre les institutions », a expliqué Sylvestre Ouédraogo, le délégué du Syndicat des travailleurs de la géologie, des mines et des hydrocarbures (Syntragmih), lors de la rencontre avec les hommes de médias à la Bourse du travail de Ouagadougou. « Burkina & Shell est tenu au paiement des différentes indemnités prévues au protocole à tous les travailleurs hostiles au transfert », telle est, selon les grévistes, la décision rendue par la Cour d’appel de Ouagadougou le 09 mai 2012 et que leur direction refuse d’appliquer.

Selon le délégué syndical, l’article 1er du protocole d’accord signé entre Burkina & Shell et ses travailleurs indique clairement qu’en cas de transfert non accepté du personnel ou de son contrat à une autre structure, la société doit dédommager le personnel conformément au droit. Sylvestre Ouédraogo a ajouté qu’après deux mois de discussions à l’inspection du travail, les travailleurs concernés n’ont pas réussi à trouver un terrain d’entente avec la direction, raison pour laquelle, ils « se sont trimbalés » devant les tribunaux. « Au moment où nous étions en train de nous réjouir de la décision de la justice, la direction générale a, par lettre, saisi le ministre en charge du Travail pour marquer son refus d’appliquer cette sentence », a indiqué M. Ouédraogo. « Notre objectif, en observant ces 48 h de grève, n’est pas de paralyser la société, encore moins les populations qui veulent se procurer du carburant ou tout autre service. Nous voulons juste que la justice soit appliquée » a-t-il expliqué.

Du côté de la direction de Vivo Energy Burkina Faso, personne n’était disponible pour répondre aux journalistes. « Vous voyez, tout est fermé, les lampes sont éteintes. Ils ne sont pas là. Et le directeur est sorti », nous a fait savoir une secrétaire.
Les clients que nous avons trouvés sur place paraissaient désabusés. « Nous avons lancé un bon de commande de 11 millions de francs CFA, mais on nous a dit qu’il n’y a personne aujourd’hui pour nous livrer la marchandise. On nous a expliqué qu’ils sont en grève de 48h, il nous faut donc attendre jusqu’à mercredi », nous ont expliqué des commerciaux d’une société de la place venus aux nouvelles.

INOUSSA OUÉDRAOGO (COLLABORATEUR)

Faszoine

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 10 juillet 2012 à 07:42, par GO En réponse à : Grève à Vivo Energy Burkina : Direction fermées, clients désabusés

    A chaque fois, on se plait que les burkinabè veulent se rendre justice eux mêmes.
    Voila une société qui veut défier la justice.
    Je crois que le gouvernement doit faire en sorte que cette ex sociétés accepte la décision de la justice.
    C’est par là que le peuple va faire confiance à nos dirigeants et à la justice.
    Mais, si les gens doivent encore sortir dans la rue pour faire aboutir les décision de la justice, on verra toujours la population se révolté et vouloir toujours faire justice eux mêmes.

  • Le 10 juillet 2012 à 07:42, par ben En réponse à : Grève à Vivo Energy Burkina : Direction fermées, clients désabusés

    il y a des gens qui croient toujours a la justice de ce pays !?

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Burkina : Une économie en hausse en février 2024 (Rapport)