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Crise malienne : Les islamistes restent maîtres du Nord

Publié le lundi 2 juillet 2012 à 23h37min

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Compaoré négocie, Yayi demande à tirer et la communauté internationale assiste sans « bousculer ». Comme si du côté de l’Organisation des Nations unies (ONU), de l’Union africaine (UA) et de l’Organisation du traité de l’atlantique nord (OTAN) on attend encore plus d’atrocités, plus de morts et de cris avant d’ausculter le mal malien.

Viols, charia et meurtres ne sont pas suffisants pour faire bouger les géants de l’ONU. Avec ou sans l’opposition de la Russie et de la Chine l’instance mondiale et son Conseil de sécurité demandent aux Maliens et à la CEDEAO d’aller « mollo mollo » avec les occupants du Nord Mali. Renforcé par le laxisme des institutions, le Mouvement pour l’unicité du jihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO) a déjà brandi la menace. Tout pays qui s’hasardera sur le désert malien sera une cible. Autrement dit, les attentats, les attaques qui inondent nos écrans de télévisions seront notre quotidien au « cas où ». Pendant ce temps, l’ONU demande un plan précis et concis à la CEDEAO avant toute initiative devant bouter les islamistes hors du Mali.

Les drones américains volent déjà dans la sous-région, et des soldats américains en poste à Ouagadougou selon l’hebdomadaire international Jeune Afrique dans son N° 2684 du 17 au 23 juin 2012. L’Iraq, l’Afghanistan, la Libye seront sous le joug des Américains et leurs alliés pour un temps. Dans ces conditions, certaines questions restent en suspens. Entre autres, on pourrait se demander si la France, les Etats-Unis… ne laissent pas faire les terroristes et islamistes au Mali pour devenir incontournables dans la gestion de la sous-région ? Ou est-ce que l’implantation des islamistes suivie d’une offensive pour les déloger serait un moyen pour contrer l’avancée des Asiatiques dans les affaires ouest africaines ?

Malheureusement, on constate que la destruction des mausolées et des vestiges de l’époque glorieuse de Tombouctou, la ville au 333 Saints semble avoir plus d’écho que la détresse des habitants du Nord Mali. De la Cour pénale internationale à Paris, l’on a immédiatement brandi le spectre du « crime » contre les auteurs de ces destructions. Alors que sur les attitudes et moyens à déployer pour circonscrire et enrayer le mal malien l’on tergiverse encore. La lourdeur des instances internationales et les objectifs sournois des « faiseurs de paix » aideront à l’implantation durable des islamistes. Etre narcotrafiquants, terroristes ou jihadistes seront ainsi des canaux qui réduiront le chômage au Mali, au Niger, en Mauritanie et autre Burkina Faso…

Les candidats pour de telles entreprises ne manqueront pas dans nos contrées. Où à longueur de journée de jeunes diplômés ou pas trouvent difficilement de quoi faire. La lutte contre la pauvreté, contre le Sida ou le développement de notre sous-région passera par la neutralisation des terroristes du Mali. Le cas échéant, les conflits inter religieux, les enlèvements voire la guerre civile s’arrimeront à la longue et triste liste de tares qui endeuillent nos nations. Le géant Nigeria en sait quelque chose.

Ousséni BANCE, Stagiaire

L’Express du Faso

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