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ABLASSE OUEDRAOGO, PRESIDENT DE « LE FASO AUTREMENT » : « Les ingrédients de la crise malienne sont réunis au Burkina »

Publié le lundi 2 juillet 2012 à 00h51min

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Pour le premier anniversaire d’existence du parti politique d’opposition, Le Faso Autrement (LFA), ses premiers responsables ont choisi le cadre d’une conférence de presse qu’ils ont animée le 30 juin 2012 pour faire le bilan du parcours de 12 mois, faire des projections et se prononcer sur les actualités nationale et internationale. L’on retiendra, de ce point de presse, entre autres, que le parti de l’Etoile est représenté dans 2/3 des provinces du Burkina dont il compte couvrir l’entièreté du territoire d’ici au 2 décembre, date des élections couplées législatives/municipales prochaines.

Le regard de Ablassé Ouédraogo, président du LFA, et de ses collaborateurs sur la politique nationale et internationale du pouvoir en place est très critique. Considérant que la médiation du président du Faso dans la crise malienne est un échec et déteint négativement sur les populations burkinabè, les animateurs de la conférence de presse ont estimé que toutes les causes de la crise malienne sont également décelables au Burkina.

Le Faso Autrement (LFA), parti d’opposition burkinabè, ayant reçu son récépissé le 12 septembre 2011 et lancé ses activités une semaine après, a rencontré la presse pour la première fois, le 30 juin 2011. Une année après, jour pour jour, c’est-à-dire le 30 juin 2012, les premiers responsables du parti étaient encore devant les journalistes pour leur présenter les acquis engrangés, leurs ambitions pour le futur et décortiquer la politique nationale et internationale du pays. Le bilan des douze mois d’activités de LFA a été jugé satisfaisant par le président du parti, Ablassé Ouédraogo, qui a estimé que sa formation politique a apporté un plus au débat politique. Celle-ci serait représentée dans 2/3 des provinces burkinabè à travers ses bureaux provinciaux, et compte couvrir tout le territoire national d’ici au 2 décembre, date des prochaines élections couplées législatives/municipales.

Une couverture nationale qui devrait permettre au parti, à en croire les animateurs du point de presse, d’avoir, au moins, une quarantaine de députés, soit 1/3 de l’Assemblée nationale, et à peu près 150 élus locaux, soit 40% des mairies du Burkina. Comme moyens pour relever cet ambitieux défi, les premiers responsables du LFA comptent sur des alliances à venir avec d’autres partis, à l’image de celles contractées avec le Rassemblement démocratique des masses (RDM) de feu Eugène Djendjéré, et le Mouvement patriotique du Burkina (MPB) de Rasmané Congo.

L’ancien ministre des Affaires étrangères et ses collaborateurs disent, en outre, s’appuyer sur le contexte national marqué, selon eux, par une lassitude des Burkinabè qui ont soif d’une alternance politique au pays des Hommes intègres. Ils subodorent, par conséquent, l’avènement d’une élection sanction le 2 décembre prochain, la gestion du pouvoir actuel étant, à leurs yeux, insatisfaisante.

« Le Burkina actuel n’a aucune politique extérieure »

Ainsi, ont-ils relevé un certain nombre de préoccupations dont l’une est liée à la crise qui secoue le Mali voisin. Pour Le Faso Autrement, le Burkina Faso, de nos jours, n’a pas de politique extérieure, celle-ci se résumant, de son point de vue, à la médiation. Une médiation qui, si elle a été saluée à ses débuts par Ablassé Ouédraogo et ses collaborateurs, est actuellement pointée du doigt par ces derniers qui trouvent qu’en plus de consacrer plus de temps à la médiation qu’à la gestion des problèmes de ses compatriotes, le PF n’a pas su prendre la distance nécessaire avec les protagonistes du conflit, se comportant, par conséquent, de façon paternaliste. Aussi, l’ont-ils invité à reconnaître son échec dans la médiation au Mali, à céder la place à un autre président africain ou à défaut, à quitter ses fonctions de chef d’Etat pour ouvrir un cabinet de médiation si tant est qu’il entend y faire carrière. Les conférenciers ont dit être d’autant plus, convaincus des limites actuelles de la médiation de Blaise Compaoré dans la crise malienne que celle-ci n’a été profitable qu’au seul médiateur, les populations burkinabè n’y ayant tiré, selon eux, que du ressentiment de la part des populations maliennes.

Ils ont ainsi parlé d’une médiation de trop ; qui coûtera inutilement au Burkina qui, ont-ils prévenu, ne serait pas à l’abri d’une pareille crise, les ingrédients ayant occasionné la situation déplorable au Mali étant réunis au Burkina Faso, foi de LFA. Ils en veulent, pour preuve, les foyers de tension et de troubles qui couveraient au Faso et qui pourraient, ont appréhendé les interlocuteurs des hommes de médias, attiser les braises encore chaudes des mutineries armées de l’an passé. Se prononçant sur la situation alimentaire, éducationnelle et politique nationale, les responsables de LFA n’ont pas, là non plus, été tendres envers le régime Compaoré. Ils ont présenté une crise alimentaire exacerbée par l’arrivée de réfugiés maliens et qui pourrait s’aggraver dans les jours à venir étant donné la mauvaise pluviométrie de cette année.

L’éducation nationale pèche, selon eux, par son inaccessibilité aux couches pauvres et son inadaptabilité au contexte socioculturelle actuel, d’où la nécessité, pour eux, de réviser les curricula en y introduisant la culture et le savoir-faire. Le LFA a, par ailleurs, estimé que le Burkina n’a pas besoin de réforme institutionnelle mais plutôt de changement dans le choix des hommes et femmes qui animent ses institutions, afin de mettre la personne qu’il faut à la place qu’il faut. Pas besoin donc, poursuit-il, de sénat, ni de débat sur la laïcité, encore moins de loi d’amnistie qu’il a jugée dénuée de toute portée générale car n’intéressant que l’actuel président du Faso.

Juste PATOIN

Le Pays

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