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Tour du Faso 2004 : Un maillot jaune capricieux

Publié le mardi 2 novembre 2004 à 07h13min

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Au troisième jour de l’épreuve, la caravane a fait vendredi dernier une incursion à Sikasso au Mali, la principale innovation de ce 18e Tour cycliste international du Faso. C’était le vendredi 29 octobre 2004. C’est une population en liesse, qui a accueilli les coureurs dans la ville, où il y a eu un circuit final de 8 km à parcourir 3 fois. Un véritable régal pour les habitants de Sikasso, qui se sont bousculés à chaque passage des forçats de la route pour vivre l’événement.

Dans l’histoire du Tour du Faso, on n’oubliera pas que c’est un Français du nom de Denis Flahaut, de l’équipe "La porte du Hainant" , qui a remporté la 3e étape, Orodara-Sikasso, en terre malienne. Il a parcouru les 121 km en 3h 04’22" soit une moyenne de 39,378 km/h. Avant le départ de cette étape, des gens souhaitaient que la victoire revienne à l’équipe du Mali. Mais elle n’avait pas les arguments pour soutenir la concurrence.

Lors de cette étape, les choses sont allées très vite à Bakaribougou après 23 km de course. On n’était pas loin du territoire malien et la situation était la suivante : Laurent Zongo, Abdoulaye Thiam, Abdoul Wahab Sawadogo, Tidiane Ouédraogo, Mahamadi Sawadogo, Seydou Sanfo, Denis Flahaut, Marcio Mucanza et Karel Pattyn réussissent une échappée spectaculaire.

Derrière, le gros du peloton s’efforce de faire la jonction. A l’entrée du village de Koloko, les neuf échappés ont 2’25" d’avance, puis l’écart passe à 3’20" à 25 kilomètres du but. Derrière, il y a le maillot jaune (Pierre Chevalier) et le maillot vert (Saïdou Rouamba).

Le premier cité sait-il qu’au classement général individuel au temps, Abdoul Wahab est aussi bien placé ? En principe, il devait attaquer pour tenter d’annuler l’écart, mais aucune initiative de sa part, ce qui arrangeait les affaires de Wahab, le champion du Burkina, qui n’en demandait pas mieux.

L’allure des fuyards augemente, et à Finkolo, le deuxième sprint intermédiaire est enlevé par Wahab ; le premier, disputé au barrage Chantal Compaoré, avait été gagné par Fabrice Debrabant, de La porte du Hainaut.

Abdoul Wahab en jaune à Sikasso

A l’approche de Sikasso, Laurent Zongo est victime d’une crevaison. Les autres ne s’occupent pas de lui et continuent leur route. Le premier passage à la ligne d’arrivée était le dernier point chaud. C’est Wahab qui l’a emporté.

Entre-temps, Laurent Zongo a réussi à rejoindre ceux avec qui il faisait partie de l’échappée. Les Burkinabè sont cinq et presque tout le monde était convaincu que cette étape ne leur échapperait pas. Mais au troisième et dernier passage, c’est Denis Flahaut qui s’impose nettement devant Sanfo. Le vainqueur de l’étape a ravi le maillot vert à Saïdou Rouamba de l’AS Fadoul.

Quant à Wahab, il a dépossédé Pierre Chevalier (44e au classement de l’étape) de son maillot jaune avec une avance de 28" sur lui et de 4" sur le Belge Karel Pattyn. Laurent Zongo a occupé la 4e place derrière l’Angolais Marcio Mucanza. C’est ce dernier qui avait à Houndé franchi la ligne d’arrivée avec le vélo d’un paysan après plusieurs déboires sur le tronçon. Mucanza est un coureur d’expérience et avec le Sénégalais Abdoulaye Thiam, ils sont présents dans la course.

Pour Laurent Bezault, le directeur de course, la 3e étape a donné lieu à une bataille acharnée tout au long des trente derniers kilomètres.

Parmi les neuf échappés, a-t-il fait remarquer, il y avait sept coureurs africains. Malheureusement, ils n’ont pu se faire valoir à l’arrivée.

Toutefois, il a apprécié le bon comportement des coureurs africains, qui, depuis le début de la course, tiennent tête aux Européens. Bezault pense qu’on a eu un beau circuit final, qui a été animé de bout en bout sur l’avenue de l’Organisation de l’unité africaine.

Le président de la Fédération ivoirienne de cyclisme (FIC), M. Eugène Kacou, que nous avons approché, a dit pour sa part que le Tour est chaud sur tous les plans : la chaleur et puis des coureurs africains qui se battent sur leurs vélos face à des Européens qui ont de l’expérience. C’est après deux ans d’absence que les Eléphants renouent avec le Tour du Faso et selon lui, leur objectif est de gagner une ou deux étapes.

Il a rappelé qu’en 2001, ils avaient remporté une étape à Fada N’Gourma. Il y a trois semaines, ils étaient au Tour du Ghana pour un rodage, mais la compétition n’était pas relevée.

Parlant de ses coureurs, Eugène Kacou (il est journaliste) a laissé entendre que lors de la première étape, Ahmed Ouédraogo, qui était dans le paquet, s’est classé 12e et que les autres tiennent bon. Pour le moment, on ne les voit pas, mais le jour où les Eléphants pointeront leurs trompes, on les verra.

Avant la remise des différents maillots, le maire de Sikasso, M. Mama Sylla, qui avait à ses côtés le ministre burkinabè des Sports et des Loisirs, Toundoum Sessouma, a souhaité la bienvenue à la caravane dans la cité verte du Kénédougou.

Le Tour du Faso, a-t-il déclaré, à travers ses différentes éditions a beaucoup contribué au renforcement de la cohésion sous-régionale tout en favorisant le brassage des jeunes des nations participantes. Selon lui, il permet à plusieurs égards la détection et la promotion des cyclistes d’élite. Au regard de tous ses acquis, il a souhaité longue vie au Tour du Faso.

Le maillot qui passe d’épaules en épaules

Après une nuit dans la capitale du Kénédougou, la 4e étape s’est courue le samedi 30 octobre 2004 entre Sikasso et Orodara (96,50 km). Comme la veille, la bagarre n’a pas manqué dans le peloton. Les regards étaient tournés vers Abdoul Wahab Sawadogo, qui était en jaune avant le départ. Mais il ne l’a endossé qu’un seul jour puisqu’il a encore changé de porteur. Au terme de cette 4e étape, le champion du Burkina a cédé le célèbre maillot, plutôt capricieux, au Belge Karel de l’équipe de Vasco Modemakers.

Pour combien de temps ? Les autres étapes nous édifieront certainement. Mais une chose est sûre : au rythme où se dispute cette compétition, on ne peut jurer de rien. Au classement général, on se tient de près et aucun coureur n’a véritablement fait le trou.

A Orodara, Gunter Cuylits, le coéquipier de Karel Pattyn, au terme d’une belle course, a gagné l’étape en 2h 22’ 26" soit une vitesse moyenne de 40,651 km/h.

Justin Daboné
L’Observateur

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