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Rapport du président du CSI :Avancées et ratés des médias au Burkina

Publié le mercredi 26 novembre 2003 à 11h14min

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Le président du Conseil supérieur de l’information (CSI) a fait l’état de ses missions au président du Faso, lundi 24 novembre 2003 comme l’exige la loi.

Le rapport 2002 du CSI relate les avancées significatives enregistrées par l’institution dans la consolidation de la démocratie et dresse les difficultés que rencontre la quête de la liberté de presse au Burkina Faso.

Soixante quinze (75) stations de radio, quatre (4) stations de télévision et une centaine de titres (journaux), tel est le paysage médiatique burkinabè selon le rapport 2002 du Conseil supérieur de l’information (CSI). Cette expansion sans cesse des médias fait appel à des efforts accrus pour garantir de façon efficiente une presse plurielle et pluraliste dans la consolidation de la démocratie.

Tout en reconnaissant que la liberté de la presse est une quête perpétuelle , M. Luc Adolphe Tiao a souligné que son institution s’efforce en toute indépendance à rechercher le juste milieu en s’impirant de la réponse donnée par John Kennedy au Général De Gaulle qui lui demandait comment il comptait gouverner sans médias. En effet, Kennedy répondit sans ambages : "Les gouvernants gouvernent aussi avec les médias. Mais nous savons que l’opposition s’oppose également par les médias ; il y a un juste équilibre à trouver".

Ainsi au cours de l’année 2002, les actions du CSI ont essentiellement porté sur l’accès aux médias par les partis politiques pendant les législatives du 5 mai 2001 et l’application du code de l’information par des organes de presse.

Nonobstant des difficultés structurelles et financières, l’institution, par la voix de son président, se félicite d’avoir mené un travail de titan en vue de la démocratiser plus la parole au pays des Hommes intègres.

Des avancées notables enregistrées

L’innovation majeure enregistrée par la CSI dans ses activités au cours de l’année 2002 est sans conteste, l’accès aux médias par les partis politiques aux législatives du 5 mai 2002. Des rencontres entre les responsables des partis politiques et le CSI ont abouti à la signature d’un code de bonne conduite. Un engagement qui a permis de définir au préalable une utilisation rationnelle et transparente des temps d’antenne et des espaces rédactionnels dans les médias d’Etat. Ce code a également contribué à assainir le débat démocratique pendant la campagne électorale. Aussi, pour la première fois au Burkina Faso, les médias privés ont été impliqués dans une campagne électorale. Et, a en croire le président du CSI, l’expérience tentée a été positivement concluante. D’ailleurs, cette gestion des médias en période électorale a été reconnue à sa juste valeur par l’ensemble de la classe politique.

Néanmoins, au-delà de ces acquis, le rapport 2002 relève des difficultés qui entravent les missions du CSI. En effet, si la réorganisation de l’administration du CSI a entraîné un dynamisme dans son fonctionnement par le renforcement des ressources humaines, force est de reconnaître que sur le plan financier et technique, des problèmes subsistent. Les réductions et les gels périodiques de certains crédits alloués à l’institution limitent profondément la mise en œuvre de son plan d’action. Il en est de même des équipements techniques qui connaissent un état défectueux considérable.

Les politiques veulent une chose et son contraire

Dans son adresse au chef de l’Etat, le président du CSI a déploré le fait que plusieurs partis politiques sont parvenus difficilement ou pas de tout à utiliser leur temps d’antenne et leur espace rédactionnel pendant la campagne électorale de mai 2002. Cette défaillance témoigne, selon M. Tiao, de problèmes organisationnels au sein des formations politiques. Ainsi, il convient à ces partis de rechercher à résoudre cet état de fait que d’émettre des critiques infondées sur le CSI quant à leur accès aux médias. Pour corroborer son propos, M. Tiao a même cité la question qui lui a posé un honorable député lors des journées parlementaires d’un groupe de partis politiques de l’opposition. "Pensez-vous vraiment utile une institution étatique chargée de réguler la presse au Burkina Faso ?".

Une nécessité que le parlementaire comprendra suite à un rappel des efforts fournis par le CSI lors du scrutin de mai 2002. La présentation du rapport 2002 fut aussi l’occasion pour le président Tiao de réaffirmer son indépendance vis-à-vis de l’exécutif. A aucun moment a-t-il clamé, l’exécutif n’a essayé d’influencer les décisions de son institution.

Par ailleurs, le président du CSI a fait remarquer que l’un des problèmes majeurs des médias au Burkina Faso est sans doute le manque de formation des agents .

Ainsi, M. Tiao a formulé un certain nombre de recommandations à même d’insuffler plus de professionnalisme au sein des médias. Elles portent entre autres sur la nécessité de formation des journalistes et des techniciens de l’Information , le renforcement des critères de répartition de l’aide à la presse et le soutien du gouvernement à la tenue des états généraux de la presse.

L’attachement du président du Faso à la liberté de presse

Répondant à toutes les préoccupations du CSI, Blaise Compaoré a réaffirmé son attachement à la liberté de presse. Pour le président du Faso, l’information est manifestement un adjuvant indispensable de la bataille pour le développement économique, politique et social. Cependant, il a rappelé que la liberté de la presse se mesure à la qualité de l’information diffusée, à l’impartialité et à la capacité du journaliste à transcender les événements. Ainsi, Blaise Compaoré s’inscrit pour un travail permanent de formation et d’éducation en vue d’améliorer la qualité des prestations des médias. Car a conclu le président du Faso, la liberté de la presse s’exerce dans l’intérêt de tous lorsqu’elle est organisée à la fois pour en concilier la jouissance avec d’autres libertés fondamentales et pour en garantir la réalité.

Jolivert Eammaüs Sidibé
PAGBELEGUEM
Sidwaya

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