LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

Rififi autour de la prorogation du mandat des membres de la chambre du commerce du Burkina : La grande explication du directeur général

Publié le vendredi 15 juin 2012 à 19h19min

PARTAGER :                          

Le conseil des ministres a procédé en sa séance ordinaire du 8 juin dernier à la prorogation, pour une durée de douze mois à compter du 27 août 2012, du mandat des membres de l’Assemblée plénière et du Bureau de la Chambre du commerce et d’industrie du Burkina Faso (CCI-BF). Cette décision n’est pas du tout du goût de certains acteurs qui s’y opposent et se sont bruyamment exprimés au point que la dernière Assemblée consulaire de la CCI-BF a failli être gâchée ce 13 juin 2012 à Ouagadougou ; puisque des manifestants avaient pris position devant la salle devant abriter la rencontre et il a fallu parlementer avec eux pour qu’ils se dispersent.

Pour éclairer l’opinion sur cette situation et donner des informations relatives au processus de désignation des élus consulaires et au fonctionnement de la CCI-BF, le directeur général, Franck Tapsoba, était face à la presse ce vendredi. A ses côtés, deux de ses plus proches collaborateurs : Aimée Somda, directrice générale adjointe et Olga Nitiéma, conseiller juridique. Au sujet du processus de désignation des élus consulaires, le DG de la CCI-BF s’est évertué avec l’appui de son adjointe, à expliciter le motif figurant sur le décret portant prorogation du mandat des membres de la CCI-BF qui devait s’expirer le 26 août 2012 puisqu’ils ont été élus le 27 août 2007 pour une durée de cinq ans. Franck Tapsoba dans ses explications était dans son rôle ce d’autant plus que la mesure gouvernementale de prorogation du mandat des membres consulaires a été prise suite à un rapport technique de la Chambre de commerce et d’industrie.

L’objectif de la mesure, a-t-il insisté, c’est de permettre une meilleure représentativité nationale de la CCI-BF et des milieux d’affaires tant du point de vue géographique que des activités. Et de prendre l’exemple d’une région comme l’est qui n’est pas représentée au sein des membres élus de la CCI-BF alors que la zone est très active ces dernières années au niveau commercial, avec par exemple une importante production cotonnière.

Il en est de même pour le Sud-ouest et bien d’autres régions qui n’ont pas été prises en compte lors du processus de désignation des membres consulaires en 2007. Sur 45 provinces, il n’y a que 11 provinces qui ont des élus consulaires. Une province comme le Kénédougou, qualifiée de ‘’Verger du Burkina’’ et où l’usine Dafani est implantée, est sans élu consulaire. Sur les 13 régions, seules cinq ont des élus au sein de la CCI-BF, à savoir le Centre, les Hauts-Bassins, le Centre-ouest, le Nord, et le Centre Est. Par ailleurs, des pans importants de l’économie nationale n’ont pas encore de représentants à la CCI-BF. On peut citer la micro finance, la communication, la santé. Pour toutes ces raisons, il fallait un peu plus de temps pour mener une étude qui permette d’asseoir une stratégie de redéploiement territorial et de prendre véritablement en compte, au fur et à mesure, ces différents paramètres afin d’avoir une chambre de commerce et d’industrie représentative et plus légitime. Aussi le conférencier a-t-il trouvé inadmissibles certaines revendications des manifestants du 13 juin, par exemple celle relative à leur opposition à la présence d’une femme à la tête de la CCI-BF.

De même, le DG Tapsoba a dit ne pas être en mesure de faire quelque chose pour les manifestants en ce qui concerne leur refus de la prorogation, évoquant le fait que ce n’est pas la CCI-BF qui décide de la prorogation mais le conseil des ministres. En revanche, Franck s’est engagé pour la prise compte de la revendication concernant la transparence des élections consulaires. Il a, à ce propos, parlé de l’appui technique de la CENI qui a jusque-là permis à ce que les choses se déroulent plus ou moins bien. Avec le bonus de 12 mois offerts aux membres consulaires, le conférencier a bon espoir pour la suite, même s’il reconnaît à demi mot que tout, notamment la question de la représentativité, ne pourra pas totalement se résoudre en l’espace d’un an. La CCI-BF a-t-elle été surprise par l’échéance électorale des membres consulaires ? ‘’Pas du tout’’, a rétorqué le conférencier qui a indiqué que le non respect du calendrier était aussi lié à un certain nombre de difficultés dont la crise nationale de 2011 et le décès en octobre 2011 du président de la CCI-BF, Oumarou Kanazoé.

A l’en croire, la CCI-BF a été beaucoup impliquée dans la gestion de ces deux événements majeurs, que ce soit pour l’observation de la période du deuil pour le président défunt ou pour le dédommagement des commerçants pillés pendant les manifestations du premier semestre de 2011. Autant de contretemps qui n’ont pas permis, selon lui, à la CCI-BF de dérouler correctement ses activités.

Grégoire B. BAZIE
Ph. Bonaventure PARE

Lefaso.net

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Burkina : Une économie en hausse en février 2024 (Rapport)