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Détournement d’environ 200 millions de FCFA au Trésor public

Publié le vendredi 8 juin 2012 à 02h11min

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Une partie des recettes fiscales de l’or aurait été dissipée au Trésor public. Un régisseur est mis en cause, mais l’importance de la somme- environ deux cents millions FCFA, indique qu’il n’aurait pas agi seul.
L’agent de Trésor, Gouba Charles, est dans de beaux draps. Après un séjour à la gendarmerie, il a été déféré à la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou le 25 avril 2012.
Il est accusé d’avoir détourné environ 200 millions de FCFA destiné au Trésor public. Ce montant représente une partie des recettes fiscales de l’exploitation minière au Burkina.

Les soupçons seraient partis de l’aéroport international de Ouagadougou.
En effet, Le service des douanes de l’aéroport de Ouaga remarque un jour des irrégularités sur les quittances de paiement des royalties liés à l’exploitation et à l’exportation de l’or d’une société minière. Ces irrégularités récurrentes ont semé le doute dans les esprits des douaniers. Mais l’intéressé n’était pas inquiété outre mesure. Il continuait de servir l’Etat et de se servir.

C’est seulement en février dernier que le pot au rose a été découvert. En effet, suite à un contrôle de routine de la Brigade nationale anti fraude de l’or effectué le mardi 21 février 2012 dans ses services situés au cadastre minier, l’agent du Trésor qui fait office de régisseur auprès de la Direction générale des mines, de la géologie et des carrières a été épinglé.

L’investigation, ou si vous voulez l’audit, a porté sur ses documents comptables destinés au recouvrement des recettes de l’or couvrant la période de 2010 à 2012. Ce qui a révélé un manque à gagner d’environ 200 millions de FCFA au préjudice de l’Etat. Il s’agit des recettes de plusieurs sociétés minières qui n’auraient pas pris la direction des comptes du Trésor public.

Le mode opératoire

Le présumé coupable qui est au seuil de sa retraite à la Fonction publique procéderait à un jeu de carnet. Certains contribuables qui payent toujours leurs taxes en liquidité se voyaient remettre une quittance originale avec un montant correspondant plus ou moins aux tarifs des taxes affichées.

Mais une fois que le contribuable s’éclipse, le régisseur se laisse aller à un jeu d’écriture qui se solde souvent soit par le changement de la nature de la taxe ou la baisse du poids déclaré. Cette procédure produisait naturellement au bout du compte, un écart entre le montant encaissé du contribuable et le montant déclaré auprès du Trésor. La différence prenait une autre destination. Etait-il seul à savoir où rentrait cet argent ? Avait-il impliqué d’autres acteurs dans le deal ?
Des enquêtes seraient en cours pour mesurer l’ampleur des dégâts mais déjà, dans certains milieux, on pense que les 200 millions seraient nettement en deçà du montant réel du préjudice causé aux finances publiques.

En attendant des révélations sur d’autres facettes éventuelles de cette affaire, on se demande donc si le présumé coupable, Gouba Charles, va trinquer seul ou bien va-t-il lâcher ses éventuels complices ? Ce qui est sûr, le régisseur Gouba et ses éventuels complices ont exploité une faille du système.

Touwendinda Zongo

MUTATIONS N. 10 de juin 2012, Mensuel burkinabé paraissant chaque 1er du mois (contact : Mutations.bf@gmail.com)

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