Talata Eugène Dondassé, TED pour les intimes, a été un grand commis de l’Etat burkinabè. Conseiller des affaires économiques, le défunt fut ministre du Plan et de la Coopération sous le Conseil du salut du peuple (CSP). Il a également été chef du département de l’Economie et des Ressources financières dans le gouvernement du Conseil national de la révolution (CNR). L’homme qui s’en est allé a servi son pays avec abnégation jusqu’à sa mort.

Sa disparition a semé la consternation au sein de sa famille, de ses amis et de camarades politiques qui, dès l’annonce de la mauvaise nouvelle, se sont tous mobilisés pour des obsèques dignes de son rang. Après l’arrivée de la dépouille à l’aéroport international de Ouagadougou le samedi dernier, s’en sont suivies des veillées de prière au domicile du défunt, sis à la cité CNSS à Ouagadougou ; la levée du corps audit domicile hier lundi ; une absoute en la Cathédrale de l’Immaculée conception de Ouagadougou et, enfin, l’inhumation au cimetière route de Saponé.

C’est une foule des grands jours qui a accompagné l’illustre disparu à sa dernière demeure sous un soleil de plomb. Comme en pareille circonstance, quand vint le moment de la séparation, l’émotion était perceptible et c’est avec peine qu’on tentait de contenir ses larmes. A l’issue de la prière pour les morts officiée par le prêtre du jour, a commencé les oraisons funèbres.

Au nombre de trois, elles ont respectivement été prononcées par un représentant des amis de TED, un émissaire du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) dont il était membre actif et finalement par un messager de l’Assemblée nationale (AN) où le disparu, jusqu’à son décès, travaillait comme dit plus haut comme coordonnateur des programmes du plan stratégique de développement du Parlement. Ils ont tour à tour loué les qualités d’homme intègre du défunt, un ami fidèle.

Pour l’essentiel, on retient que TED, selon le premier intervenant, Firmin Diallo, durant tout son parcours terrestre, est resté le même, c’est-à-dire un combattant infatigable qui a toujours su avec le sourire détendre l’atmosphère par des anecdotes bien amusantes. Sur les lieux où il repose pour l’éternité, on raconte que TED, avec amusement, demandait à chaque fois à ses congénères pourquoi on disait toujours « Cimetière route de Saponé » et « Route de Léo », s’agissant du tronçon lui-même.

Un homme de consensus

Pour ses amis, Eugène n’est pas mort. Il fait partie des immortels de la patrie. Avec lui, foi de monsieur Diallo, a été construit le pont qui a permis le passage de la Haute-Volta au Burkina Faso. Ensemble, ils font la promesse de rester fidèles à leur engagement commun de servir le Burkina et l’intérêt du peuple. Les amis de TED ont fait le serment de rester aux côtés de sa famille avec une solidaire affection.
L’ultime retour à la terre : la descente du cercueil dans la tombe, dernière demeure de l’illustre disparu

Militant du CDP, on lui reconnaissait au sein du parti majoritaire une expérience politique solide et de haut niveau qui lui a toujours permis de servir la formation avec humilité et efficacité. Cadre technique compétent, Talata Eugène Dondassé, de l’avis de Moïse Traoré Nignan, a apporté une forte contribution, fût-ce de manière discrète, mais efficace aux travaux de commissions en particulier, mis en place pour mener la réflexion sur différentes thématiques.

Affable et jovial, l’illustre disparu savait irradier son entourage de sa gaieté, une qualité dont seuls les hommes doués ont le secret. Intelligent et perspicace, dira le représentant du CDP, Eugène considérait l’information et la communication comme des outils indispensables et s’efforçait d’être au parfum de l’actualité nationale et internationale avec constance. Patriote aimant profondément son pays, il trépignait toujours d’impatience de retrouver son pays chaque fois qu’il s’en éloignait.

Au nom du parti au pouvoir, Moïse Traoré a présenté à la famille du disparu ses condoléances les plus attristées et souhaité force et courage dans la dure épreuve qu’elle traverse. Même démarche du côté de l’Assemblée nationale, dont le président et l’ensemble de son bureau compatissent à l’affliction de la famille Dondassé. L’AN, a relevé son messager, perd à travers la disparition de TED un cadre expérimenté, compétent et exigeant. Manager de grande capacité, il a conduit la mise en œuvre du gigantesque chantier du plan stratégique de développement du Parlement. Dans l’émoi et la tristesse, l’Assemblée nationale rend un hommage appuyé à TED pour la mission qu’il a accomplie.

D. Evariste Ouédraogo

L’Observateur Paalga