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Simon Compaoré aux Editions Le Pays : "La plume du journaliste, semblable à une kalachnikov"

Publié le jeudi 28 octobre 2004 à 07h16min

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Les éditions "Le Pays" ont reçu, le mardi 26 octobre 2004, la visite du maire de Ouagadougou, Simon Compaoré. Il était en compagnie de son directeur de communication et des relations publiques. Objet de la visite : information et sollicitation.

A son arrivée, le maire de Ouagadougou, en compagnie de son directeur de communication et des relations publiques a été accueilli par la hiérarchie de la rédaction, en l’occurrence le secrétaire général de la rédaction, Kogoda Alassane Ouédraogo, représentant le Directeur général en mission.

Après une visite guidée des locaux du "Pays", le maire s’est entretenu avec l’équipe de la rédaction du journal. Entretien avant lequel le secrétaire général a salué l’initiative de cette visite qui traduit l’importance que la municipalité accorde à une presse plurielle et partant à la liberté de la presse.

Une liberté qui nécessite du reste un combat quotidien car elle est toujours une quête. Ensuite, le bourgmestre de la ville de Ouagadougou nous a livré l’objet de sa visite qui est d’abord d’informer le Journal de la tenue de grandes manifestations : la rencontre de l’Association internationale des maires francophones (AIMF), du 23 au 25 novembre 2004 et le Xè sommet de la Francophonie qui se tiendra du 26 au 27 novembre 2004 ; ensuite de solliciter une couverture médiatique des deux manifestations, surtout la rencontre des maires francophones.

C’est une rencontre à l’issue de laquelle seront inaugurées trois infrastructures de grande importance. D’abord un lycée communal bien équipé en matériel informatique haut de gamme avec un plateau omnisports. Tout le confort y est pour dispenser et recevoir le savoir ; ensuite, une infrastructure sanitaire et enfin, une école de musique bien équipée avec studio d’enregistrement, des instruments de musique et une assez grande scène.

Simon Compaoré a souhaité ardemment que les Editions "Le Pays" soient au rendez-vous de tous ces événements pour en assurer la couverture médiatique.
Il a parlé du paysage médiatique qu’il trouve radieux et se dit content de voir la panoplie de journaux qui pillulent à Ouagadougou. Cependant, Simon Compaoré a indiqué qu’il faisait une sélection de tous ces organes. S’adressant aux Editions "Le Pays" il a indiqué : "Vous êtes des gentlemen et vous avez une part de marché qui est certaine, ce qui signifie le sérieux de vos avis, des analyses et des points de vue des citoyens publiés dans les colonnes du journal. Toutes choses qui permettent aux gestionnaires de la cité de résoudre beaucoup de problèmes. De par un certain nombre de propos que vous tenez et d’informations que vous livrez, vous aidez la commune à mieux se gérer", a ajouté, le bourgmestre .

Il n’a par ailleurs pas tari d’éloges à l’égard du Journal dont il dit faire partie des journaux sérieux qu’il apprécie, même si c’est la première fois qu’il lui rend visite.

C’est dans une ambiance bon enfant que Simon Compaoré a, à bâtons rompus, tenu en haleine notre équipe rédactionnelle. Simon Compaoré en a profité pour aborder sans détour certains sujets intéressant la vie des citoyens de la commune. En même temps, il n’a pas manqué à la fois de lancer des flèches à la presse et de la caresser. Comparant la plume du journaliste à la Kalachnikov du soldat qui, mal orientée, peut être mortelle, le maire a invité la presse qui a une "grande responsabilité", à éviter la critique "offensante".

Il reconnaît cependant qu’il y a parfois entre la presse et les sources d’information, un déficit de communication que la commune a comblé en créant une direction de la communication et des relations publiques. A ceux qui se plaignent de la poussière et de l’état défectueux des rues de la capitale, le maire a fait remarquer que c’est déjà un effort que d’avoir recensé les 6 000 rues que compte Ouaga. Et d’ajouter que le bitumage d’un kilomètre de rue nécessite 100 millions de F CFA. Or, à l’entendre, la commune de Ouagadougou ne dort pas sur l’or. Elle est selon lui, à la merci des bailleurs de fonds qui imposent par exemple le type de goudron à nos rues. D’après lui, c’est à prendre ou à laisser si dans un projet de financement du bitumage d’une rue, il n’est pas prévu de caniveaux.

A ceux qui parlent de corruption et de détournements, le maire, d’un revers de la main, repousse de tels soupçons en disant que les conseils municipaux ne sont pas des pompes aspirantes (d’argent) comme des buvards qui "boivent" l’encre. Sur ce point, Simon Compaoré a fait remarquer que même pour acheter un sac de ciment, ses services doivent faire face à des lenteurs procédurières. Il estime qu’il ne faut pas seulement toujours critiquer mais aussi jeter des fleurs pour les réalisations faites et les efforts consentis par la commune.

Le bien-être de la population, le confort des voies, etc. sont une préoccupation quotidienne de la mairie, a laissé entendre le responsable de la commune de Ouagadougou, mais les moyens financiers font défaut. Ce n’est ni de la mauvaise foi, selon lui, ni de la négligence, a-t-il dit. Avant de terminer son entretien, Simon Compaoré qui se dit l’homme qui aime bouger et qui accepte sans se froisser, le sobriquet de "shérif" de Ouaga, a invité les journalistes à fréquenter ses services pour s’informer, et souhaité bon vent et bon courage au journal.

Hervé YAMEOGO (Stagiaire)
Le Pays

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