Après Ouagadougou et Tita, la ville de Sya a reçu la délégation de contrôle des prix, de la qualité et de la métrologie des produits de grande consommation qui a entamé ses sorties depuis le 23 mai dernier. Repartis en trois équipes, les contrôleurs ont effectué des opérations de contrôle des points de vente des 19 produits concernés par la règlementation gouvernementale qui régit leurs prix. A cet effet, l’une des équipes a commencé ses visites inopinées par la station PETROFA de Sikasso-Cira où ils se sont assuré de la qualité du Super 91 et du gasoil qui y sont servis. A l’aide de matériels appropriés, il s’est avéré que même si la qualité du carburant est irréprochable, l’appareil (pompe) n’est pas en bon état puisque le volume du carburant servi n’est pas conforme au prix avec pour conséquences, des quantités moindres que celles demandées par les clients.

Pour ce faire, les pompes ont été mises sous scellé avec des étiques rouges pour signifier que l’appareil est de mauvaise qualité et qu’il leur est interdit de vendre du carburant jusqu’à réparation. Dans la boutique de ladite station, le contrôle a concerné les produits comme l’huile Savor, le savon, le riz en leur volet prix et qualité ainsi que les biscuits et autres produits alimentaires avec aucune anomalie notée. Autre lieu, autre réalité. A la station Shell route aviation 1, le contrôle de la veille avait décelé une défaillance de la pompe du Super 91 et un bon état de celle du gasoil. Le contrôle du 30 mai a confirmé cet état de fait. La station SKI sur la Rue Vicens a été entièrement fermée. Selon le directeur général de la qualité et de la métrologie du MICA, Oumarou Ki, cette fermeture est due à deux problèmes. « Il y a un mois de cela, nos contrôleurs ont décelé un disfonctionnement du volume du Super 91 servi.

Les contrôleurs les avaient instruits de le réparer mais jusque-là, le problème demeure. De plus, il y a une densité de 28 points de différence avec la qualité du gasoil qui leur est livré par la SONABHY. Pourtant nous autorisons jusqu’à 5 points de différence », a-t-il expliqué. Les cuves ont donc été fermées au cadenas et les pompes, dont celle du Super 91 est déjà étiquetée en rouge, ont été mises sous scellé. Leur voisin d’en face, un boutiquier a également fait les frais de la mauvaise qualité de ses produits. 7 bidons de détergent, du coton pour femme, un paquet de thé et une boite de margarine ont été emportés par les contrôleurs pour leur mauvaise qualité. Dans les établissements Nana industrie qu’abrite l’ancienne Ciné Houet, la qualité et les prix des matériaux de construction dont des tôles ondulés, des tôles bacs, des fers à béton, du plâtre et du ciment ont été relevés. Dans le grand magasin, les prix des stocks de riz, de sucre (SN-SOSUCO), de farine de blé, les boîtes de lait ont été notés. Seulement, les contrôleurs n’ont eu aucune idée de la quantité des produits inspectés.

« Notre système ne nous permet pas de disposer de chiffres à Bobo-Dioulasso. Le gestionnaire des stocks vient de Ouagadougou nous livrer les matériaux et les produits et il revient permanemment pour faire les comptes », a dit celui qui dirigeait les contrôleurs dans les locaux, pour justifier les reproches qui lui ont été faites sur la non-disponibilité des quantités sur les stocks à partir de Bobo-Dioulasso. Néanmoins, il lui a été demandé de tout faire pour communiquer les chiffres à l’équipe dans l’après-midi et d’apporter les bordereaux de livraison et le double des carnets (factures émises) le lendemain. Le contrôle de la métrologie du sucre et du ciment s’est quant à lui opéré à Genedis Burkina qui exerce dans le commerce général. Le pesage des sacs de sucre importés de la Côte d’Ivoire a donné des poids allant de 49,49 Kg à 50,14 Kg pour des sacs initiaux de 50 kg. La pesée des sacs de ciment du même poids initial fait état de poids évoluant entre 50,40 Kg et 50,130 Kg.

Une situation générale que les contrôleurs ont trouvée normale. Coordonnant l’ensemble des équipes, le conseiller technique du MICA, Charles Nabolé, explique que ce contrôle vise la garantie du respect des règles de la concurrence, le respect des mesures gouvernementales sur la règlementation des prix de 19 produits et le respect des normes en matière de qualité et de métrologie des produits mis sur le marché. Notre objectif, a-t-il ajouté, c’est aussi d’attirer l’attention des consommateurs afin de ne pas utiliser les stations dont les pompes sont étiquetées en rouge. « Pour lutter contre toutes ces pratiques et assainir le domaine, il faut une synergie d’actions et une collaboration franche des populations », a-t-il souhaité. Le président de la section territoriale de l’Ouest de la Chambre de commerce du Burkina, El Hadj Djanguinaba Barro, a salué cette opération à sa juste valeur.

Le contrôle, a-t-il dit, y va de la vie et de la santé des populations et partant, du développement du Burkina Faso. Il a donc invité les commerçants et les opérateurs économiques à bien accueillir les équipes et surtout à leur fournir les documents et informations demandés. Les prix des 19 produits ont été fixés de façon consensuelle et une campagne de sensibilisation et d’information a été effectuée, a-t-il soutenu, trouvant justifiés ces contrôles qui visent, à son sens, à atténuer la cherté de la vie.

Jean-Marie TOE

Sidwaya