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BOUKARY KABORE DIT LE LION : « Blaise Compaoré sait que s’il touche à l’article 37, il va partir »

Publié le mardi 22 mai 2012 à 01h16min

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Il est né le 22 mai 1950 et a joué un rôle déterminant pendant la Révolution aux côtés des capitaines Thomas Sankara et Blaise Compaoré. En plus de cela, il a pris part aux dernières élections présidentielles de 2010 sous la bannière du Parti pour l’unité nationale et le développement (PUND), il n’est donc pas un inconnu pour les Burkinabè. Il s’agit du capitaine Boukary Kaboré, dit « Le Lion du Boulkiemdé ». Ce dernier a rendu une visite de courtoisie aux Editions « Le Pays », le vendredi 18 mai 2012.

Il est 10h30 ce 18 mai 2012, lorsque le président du PUND, Boukary Kaboré, dit « Le Lion du Boulkiemdé » franchissait le seuil du portail des Editions « Le Pays ». Il est aussitôt accueilli par le Directeur général des Editions « Le Pays », Beldh’or Cheick Sigué. « C’était un devoir pour moi de venir m’imprégner du fonctionnement du journal, de remercier le journal pour tout l’apport dont j’ai pu bénéficier au cours de mes différentes activités, mais surtout de venir féliciter le journal pour son vingtième anniversaire qui a eu lieu récemment » (ndlr : le 3 octobre dernier), voilà en substance l’objet de la visite, décliné par Boukary Kaboré, dit « Le Lion ».

Ce dernier a salué la crédibilité et le sérieux dont fait montre le journal dans le traitement de l’information. Le directeur des Editions « Le Pays », Beldh’or Cheick Sigué a salué l’esprit de la démarche entreprise par le président du PUND. Au cours des échanges, Boukary Kaboré a confié qu’il prendra part aux élections couplées de 2012 ainsi qu’à la présidentielle de 2015. Originaire de la commune de Poa, ce dernier fait savoir que la conquête de la mairie de cette localité est une petite affaire. En plus, il dit viser le perchoir de l’Assemblée nationale. « Je vise la place de Rock Marc Christian Kaboré, une fois que nous serons là-bas, nous allons adopter des lois crédibles pour le développement du Burkina ». Quelle lecture fait-il de la modification de l’article 37 ? « Blaise Compaoré sait que s’il touche à l’article 37, il va partir ». Pour lui, Blaise Compaoré n’est pas loin de subir le même sort que l’ancien président nigérien, Mamadou Tandja.

« Depuis 1992, Blaise Compaoré a passé tout son temps à soudoyer les Burkinabè avec de l’argent, mais de nos jours, cette pratique n’est plus efficace car, dit-il, le peuple a compris et s’est réveillé. Pour lui, le peuple burkinabè a pris la pleine mesure de son destin pour que le changement ait lieu ». Il ajoute que tout ce bruit autour de l’article 37 n’est que de la pure diversion. Le président du PUND est revenu sur l’invalidation de sa candidature à la présidentielle de 2005 par la Cour constitutionnelle burkinabè.

« Ce sont les Salif Diallo, Simon Compaoré et Rock Marc Christian Kaboré qui ont tout fait pour que ma candidature ne soit pas validée ». Boukary Kaboré, témoin oculaire d’une partie de notre histoire qu’est celle de la Révolution, a déploré la mort de celui qu’il appelait son ami, le capitaine Thomas Sankara. Pour lui, les commanditaires de son assassinat sont aujourd’hui aux commandes des affaires du pays. Depuis ce drame, il confie avoir rencontré physiquement le président du Faso une seule fois et c’était à son retour d’exil le 7 avril 1991 du Ghana. Toutefois, il reconnaît qu’ils ont souvent eu des contacts par personnes interposées.

Parlant des relations entre Blaise Compaoré et l’ex-président ghanéen Rwalings, Boukary Kaboré a confié ceci : « Blaise Compaoré devrait aller voir Rwalings s’agenouier devant lui et lui demander pardon de cette façon, Rwalings pouvait le comprendre et l’aider à ériger un monument à la mémoire du président Thomas Sankara ». Il n’a pas manqué de fustiger le pouvoir actuel pour la manière dont sa carrière militaire est gérée. Boukary Kaboré dit regretter que l’Etat l’ait admis à la retraite avec le grade de Colonel. Il confie avoir permis l’avancée des dossiers des militaires brimés dans leur carrière de 1960 à nos jours. Par ailleurs s’agissant des crises sociales de 2011, il dira : « Ce qui est arrivé en 2011 n’est rien, Blaise Compaoré va connaître une humiliation plus grande que celle-là ».

Qu’en est–il du côté mystique de l’homme ? A cette question, Boukary Kaboré est resté évasif. Toutefois, il ajoute que le côté mystique fait partie de l’Africain. Partir en Côte d’Ivoire pour voir une grande partie de sa famille, « le lion » dit avoir rencontré Gbagbo par l’entremise des généraux Philipe Mangou et Mathias Doué. Il a confié avoir apporté son expertise militaire à l’ex-président ivoirien, Laurent Gbagbo. Pour lui, ce soutien fait suite au fait que Gbagbo, en plus d’être son ami, est un socialiste. « Lors de ma rencontre avec Gbagbo, je lui ai conseillé de renforcer le périmètre de sécurité de son palais car j’avais constaté que les militaires français avaient un accès facile au palais ».

Abordant la crise malienne, Boukari Kaboré fera savoir que ce sont les Occidentaux qui ont voulu remettre en cause la légitimité du président ATT. Il souligne que ces derniers n’en avaient pas mesuré les conséquences. Il a confié que son souhait est que le président intérimaire Dioncounda Traoré reste au pouvoir jusqu’à l’organisation de nouvelles élections. Il dit récuser la médiation du président Blaise Compaoré, qu’il accuse de ne pas être crédible vis-à-vis des jeunes soldats. Pour lui, seuls deux pays que sont le Rwanda et l’Angola peuvent venir à bout de la rébellion malienne. Boukary Kaboré était accompagné du Secrétaire général à l’organisation, Adama Zagré et du Secrétaire général adjoint à l’organisation Sékou Soré.

Dans le livre d’or

« Avec retard, je viens pour rendre visite au journal « Le Pays » afin de leur apporter le soutien pour le travail qu’il fait au service du peuple burkinabè. Aussi m’excuser pour n’avoir pas pu venir à temps à l’anniversaire passé. Je constate que le DG et son personnel travaillent dans une ambiance qui favorise la perfection. Je ne peux que leur souhaiter courage et bon vent car la simplicité du chef assure et fortifie le subordonné. »

Le Lion

Ambèternifa Crépin SOMDA

Le Pays

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