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Capitaine Sanogo : Attention à ne pas trop tirer la corde !

Publié le lundi 14 mai 2012 à 02h04min

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Vendredi 11 mai 2012 à Bamako, il fait une chaleur suffocante, et le ciel est couvert de gros nuages. Les habitants ont les nerfs à fleur de peau, car, en plus de la canicule, depuis le 22 mars, jour du coup d’Etat du capitaine Amadou Haya Sanogo et de ses "gars", la situation socio-politique est corsée. Dans un hôtel de la capitale malienne, où Djibril Bassolet et Adama Bictoogo, les émissaires burkinabè et malien ont leur quartier, on fait les paquetages pour l’aéroport de Bamako-Séno.

Malgré le calme olympien de ces 2 personnalités, elles sont à bout, excédées par une junte qui, en dépit de l’accord-cadre du 6 avril, régente en réalité le Mali, du moins Bamako et ses environs, et, pire, exige de diriger la transition après l’échéance constitutionnelle du 22 mai.

Subitement, la température, le 11 mai, se fait plus clémente, un crachin tombe, qui sera suivi le soir par une grosse pluie. Est-ce cette baisse du mercure qui a tempéré les ardeurs des uns et des autres ? En tout cas, au moment où les deux médiateurs s’apprêtaient à s’ébranler vers l’aéroport, le Premier ministre intérimaire, Modibo Diarra, déboule en catastrophe et parvient à annuler leur départ.

La médiation recommence, mais jusqu’à l’heure ou nous tracions ces lignes, on ne savait pas à quoi elle a abouti. La CEDEAO est face à un grave problème : le président du Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l’Etat (CNRDRE) veut demeurer tout simplement le président de la transition après les 40 jours dévolus à Diocounda Traoré et même, pourquoi pas, se faire légitimer après, par les urnes (?).

Au camp de la 3e région militaire de Kati (15 km de Bamako), où le capitaine Sanogo a son poste de commandement, c’est le défilé permanent d’hommes politiques, de commerçants de la confrérie des griots, de simples citoyens... preuve que le pouvoir est bien à Kati et non à l’hôtel où le président intérimaire Diocounda Traoré a posé ses pénates. Les patrouilles militaires, la nuit à Bamako, prouvent d’ailleurs que le pouvoir est bien kaki et non civil.

On avait pourtant, dès la signature de l’accord-cadre, espéré que ce capitaine de l’infanterie originaire de Ségou allait allonger la short liste des "militaires putschistes-démocrates" même si, au Mali, on ne pouvait pas parler d’absence de démocratie ; enfin, beaucoup s’étaient laissé convaincre que Sanogo endosserait les habits des ATT, Ely Ould Vall ou autre Salou Djibo, même s’il est vrai que les contextes sont différents.

En effet, pourquoi un militaire qui, au péril de sa vie, s’est emparé du pouvoir suprême le remettrait-il à quelqu’un d’autre ? Ne dit-on pas que la tête du roi appartient à celui qui n’a pas peur de perdre la sienne ? Les militaires qui restituent le pouvoir méritent reconnaissance et respect. Apparemment Sanogo n’est pas de ceux-là.

Surfant sur une vague de soutiens intéressés et de ceux de Maliens sincères qui en avaient marre de l’ATTcratie (1), Sanogo aurait pu rejoindre le cercle très sélect de ces militaires vertueux ci-dessus cités.

Hélas, engoncé dans ses certitudes messianiques, qui ont d’ailleurs fait flop, puisque le Nord reste occupé, Sanogo glisse petit à petit vers le clan des Robert Guéi et Moussa Dadis Camara, et mène dangereusement le Mali vers un précipice. Attention, mon encore capitaine, à ne pas trop tirer la corde !

La solution consiste à lui faire accepter qu’il n’est pas indiqué qu’il conduise cette transition, quitte à ce que la CEDEAO accède à cette contrepartie qui ne dit pas son nom : le bombarder général pour qu’il s’éclipse.

En effet, le capitaine de 39 ans exige, pas moins, de porter 3 étoiles, requête rejetée par la CEDEAO, qui devrait pourtant, si c’est le prix à payer pour que le Mali sorte de l’impasse, y donner une suite favorable. Trois étoiles de général pour un retrait de Sanogo, c’est jouable !

Le Mali vaut bien un grade de général, et sous d’autres cieux, comme en Côte d’Ivoire, on a résolu ainsi des cas similaires pour tempérer des velléités guerrières.

Le seul problème reste le sort de ses "gars", les sans-grade qui ont cru à l’aventure du 22 mars 2012, lesquels n’entendent pas laisser "filer" Sanogo sans que leur sort à eux soit réglé. On vous l’avait dit, l’accord-cadre doit être retoqué pour solutionner définitivement la question du rôle et de la place de la junte malienne dans la transition, ou, plutôt, de la dyarchie au niveau de l’Exécutif.

La Rédaction

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 14 mai 2012 à 08:35, par L’Africain En réponse à : Capitaine Sanogo : Attention à ne pas trop tirer la corde !

    Je pensais que Adama Bictoogo etait Ivoirien et non Malien. Non ?

  • Le 14 mai 2012 à 09:37 En réponse à : Capitaine Sanogo : Attention à ne pas trop tirer la corde !

    Pendant que le pays brûle, des fous ne pensent qu’à leur sort. Entre ATT et Sanogo, je préfère ATT.

  • Le 14 mai 2012 à 11:28, par Parole de h En réponse à : Capitaine Sanogo : Attention à ne pas trop tirer la corde !

    franchement ce Sanogo nous pompe l’air à la fin... Pourquoi la CEDEAO ne l’a pas mis hors jeu dès le début par la suppression pur et simple de son conseil bidon et les envoyé combattre au Nord, ers la fin c’est ça,leur vrai mission au lieu de faire de la politique...!!! on n’en a marre du bavardage avec ce peureux de Sanogo à Bamako pendant que les islamistes foutent la merde au Nord-Mali !!!

  • Le 14 mai 2012 à 11:41 En réponse à : Capitaine Sanogo : Attention à ne pas trop tirer la corde !

    Bonjour
    Je pense que la Constitution malienne est claire. Si le petit capitaine veut violer la Constitution, laissez-le faire et on verra la réaction des maliens. Je pense que c’est mieux d’ailleurs que la CEDEAO se retire de cette histoire malienne et les laisser s’entre-tuer. Je pense que le petit capitaine va voir bientôt son corps criblé de balles dans les jours à venir. Affaire à suivre…

  • Le 14 mai 2012 à 12:01, par carine En réponse à : Capitaine Sanogo : Attention à ne pas trop tirer la corde !

    ce capitaine là est vraiment zélé.pourquoi veut il qu’on lui donne trois étoiles et pour qui se prend t’il.je pense qu’il est temps que la cedeao matte bien ce vulgaire capitaine sans niveau et ses soldats afin que le mali retrouve sa paix d’en tant.que ce sale capitaine aille se faire voir ailleur.il tient à être president du mali pour mettre ce pays qui se developpe à genou.maudit soit le jour ou il est né ce capitaine pervers.les militaires sont là pour protéger le peuple et non pour être president et qu’il se mette ca en tête une bonne fois pour tout.

  • Le 14 mai 2012 à 12:10, par frere En réponse à : Capitaine Sanogo : Attention à ne pas trop tirer la corde !

    ..... Djibril Bassolet et Adama Bictoogo, les émissaires burkinabè et malien ont leur quartier.........
    j’ignorais que Bictoogo est malien ou bien c’est BASSOLET qui est malien ?
    Bref, il ne faut pas se mêler de ce qui ne nous regarde pas.
    Je dis que SANOGO a bien raison de rester au pouvoir comme les autres anciens putschistes au pouvoir actuellement

  • Le 14 mai 2012 à 12:18, par Conscience du Faso En réponse à : Capitaine Sanogo : Attention à ne pas trop tirer la corde !

    Ce bandit de capitaine par qui la situation se complique davantage pour nos frères et soeurs du Mali et pour nous-mêmes de la sous-région. Si j’étais au Mali, je m’arrangerais pour lui loger une bonne balle dans son foutu de crâne vide. ATT, au moins avait priviligié la négociation car connaissant ses faiblesses et celles de son armée. Si les Etats de la CEDEAO et la communauté internationale n’aident pas le Mali, l’armée malienne à elle seule ne pourra pas venir à bout de la rebelion au nord. Ce bandit de capitaine le sait très bien mais malgré tout il se lève pour faire le coup d’Etat le plus honteux que l’humanité n’ait jamais connu. Il a la chance que je suis pas à Bamako ou à Kati, sinon paf dans son crâne vide et on n’en parle plus afin que l’on se tourne vers la crise au nord.

    • Le 14 mai 2012 à 17:01 En réponse à : Capitaine Sanogo : Attention à ne pas trop tirer la corde !

      La ferme oui... tu vois pas les crânes devant toi où tu dois loger des balles mais tu le fais pas ???? c’est facile de s’asseoir devant son écran et avec ses doigt de grenouilles, on écrit des co...cho...nneries

  • Le 14 mai 2012 à 12:37, par simpos En réponse à : Capitaine Sanogo : Attention à ne pas trop tirer la corde !

    Mais il est vraiment gonflé ce minable capitaine sorti de je ne sais ou. Il se croit sur quelle planete ce voyou la ? s’il pense qu’on va laisser les parvenus de son genre faire encore la loi dans nos pays, il se trompe grandement. pas de quartier pour les plaisantins de son espece. En avant la CEDEAO et vite des sanctions plus fermes a l’encontre de cette bande de delinquants en treillis.La recreation est fini hein pauvre sanogo. Non, comment !

  • Le 14 mai 2012 à 13:18, par jah rastafari En réponse à : Capitaine Sanogo : Attention à ne pas trop tirer la corde !

    Il fait honte à l’Afrique ce salop de SANOGO

  • Le 14 mai 2012 à 13:35, par le wang En réponse à : Capitaine Sanogo : Attention à ne pas trop tirer la corde !

    j’ai lu que ce monsieur avait ete renvoye du PMk et de l’ecole militaire preparatoire du Mali, quelqu’un peut il nous die de plus sur ca ? est ce que c’est pas cette mediocrite qui le suit toujours ?

  • Le 14 mai 2012 à 14:10 En réponse à : Capitaine Sanogo : Attention à ne pas trop tirer la corde !

    Ils se sont entendu pour faire partir ATT fine. Maintenant ils sont pris dans leur propre piège. C’est un deal qui est entrain de tourner mal. Laisser les se débrouiller labas . C’est une affaire de grands couteaux les poulets n’ont qu’à bien se tenir à l’écart.

    • Le 14 mai 2012 à 17:29 En réponse à : Capitaine Sanogo : Attention à ne pas trop tirer la corde !

      Je pense que la structure organisationnelle de l’armee malienne est à revoir.cap Sanogo avait-il un role de commandement ?ou son les officiers ?sont-ils eux aussi supmplices ? et la réaction des autre régions militaires et de la police ?Nos brillants militaires d’afrique à defaut de gagner leur galon sur les champs de baille il est à la mode depuis un certain temps de créer le kaos et se faire propulser officiers sup,kel honte.

  • Le 14 mai 2012 à 16:12, par dabouzo En réponse à : Capitaine Sanogo : Attention à ne pas trop tirer la corde !

    C’est sur ce même site de le faso.net qu’on nous a fait croire que le Mali est dirigé non par les maliens mais par le Burkina ou Blaise puisque c’est de lui qu’il s’agit.
    Pourquoi on veut nous imposer des règles déontologiques de démocratie alors que on en a cure pour le moment. Nous cherchons des hommes et des femmes maliens qui connaissent notre pays et qui veulent redorer le blason de notre pays.
    Aucun de ces chefs d’état de la cedeao n’a aucune leçon de démocratie à donner au Mali car il sont venus au perchoir au bout du canon et des bombes ou par le truchement des voix de leur peuple.
    Le journaliste a cité quelques cas d’hommes qui ont perpétré des coups d’états dans leur pays mais il a siemment passé sous silence que ce sont des militaires qui ont assuré la transition de leur pays jusqu’à l’élection démocratique pour installer très souvent des présidents mal élus (imposés) nous citerons volontiers le Niger, la Mauritanie, la Guinée, et plus loin le Togo.
    Pourquoi la tête des militaires dérange à ce point ? ne sont-ils pas humains ? si on doit les craindre ou du moins leurs dérives dictatoriales pourquoi on accepte qu’ils assurent la sécurité du pays, et même de ces présidents ?
    Je vois nombre de citoyens (africains) comme des gens qui suivent la mêlées sans savoir où va le navire , on s’aligne derrière des positions parce que ça vient d’une grande personnalité, d’un intellectuel, d’un blanc oui de la FRANCE, DE l’UE, des USA et on oublie de voir les réalités des choses. On ne peut pas être au même niveau que ces blancs car c’est eux qui sèment le désordre. Ils truquent nos élections, pillent nos ressources et après ils viennent dire que nous refusons le développement.

  • Le 14 mai 2012 à 16:29 En réponse à : Capitaine Sanogo : Attention à ne pas trop tirer la corde !

    Hey les gars ! laissez Sanogo tranquille ; il faut bien qu’il mange un peu là !

  • Le 14 mai 2012 à 16:44 En réponse à : Capitaine Sanogo : Attention à ne pas trop tirer la corde !

    Moi je pense que ce foutu de SANOGO est en conivence avec les rebelles du nord sinon il ne peut pas comprendre ce comportement. Il crée le flou pour permettre les rebelles de prendre un avance terrible sur le terrain. C’est dommange pour le mali. Comment des égoistes en puissance peuvent toujours exister dans ce monde. L’Afrique a des problemes avec ces intellectuels malhonnets, qui disent 1 aujourd’hui et demain ils avancenent 3. Ayez des comportements qui puissent éduquer positivment la jeunesse, sinon quand leur tour va arriver, ils se comporteront comme nos papas politiciens ou ainés politiciens (pas de paroles données).

  • Le 14 mai 2012 à 17:13, par jkukku En réponse à : Capitaine Sanogo : Attention à ne pas trop tirer la corde !

    Héé, toi tu va la fermer (celui qui parle de loger balle dans le crâne de Sanogo là). tu as des crâne devant toi tous les jours où tu devrais loger balles mais tes co.uille.s ne sont pas assez bourrés pour ça. donc arrête de de cacher devant ton écran pour écrire des co...cho...nneries

  • Le 14 mai 2012 à 17:23, par daouda zongo En réponse à : Capitaine Sanogo : Attention à ne pas trop tirer la corde !

    je pense que la dedao dois jouer son rôle surtout maté ses gents et aller sauver les maliens du nord la junte lutte pour son intérêt mais pour tous les maliens . au lieu d’aller se faire valoir en bon militaire avec aqmi et touareg ils sont pour etre roi

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