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Occupations illégales des zones pastorales : Le ministre des Ressources animales hausse le ton

Publié le lundi 14 mai 2012 à 01h59min

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Le ministre des Ressources animales, le Dr Jérémy Ouédraogo a effectué le jeudi 10 mai 2012, une tournée dans les zones pastorales de Samorogouan et Sidéradougou. Au cours de cette sortie, il a demandé l’arrêt des activités agricoles illégales dans les deux zones d’élevage.

Le ministre des Ressources animales a entrepris depuis un an, une tournée dans les différentes régions du Burkina Faso, afin de se rendre compte des réalités vécues par les éleveurs. Dans le cadre de cette sortie, le Dr. Jérémy Ouédraogo a séjourné du 10 au 12 mai 2012 dans la région des Hauts-Bassins. Le jeudi 10 mai, le ministre s’est rendu à Orodara, dans la province du Kénédougou, puis à Marabagasso dans le département de Péni, dans le Houet. Dans ces deux localités, il s’est entretenu avec les éleveurs des zones pastorales de Samorogouan (Kénédougou) et de Sidéradougou (Houet). Ces derniers ont confié être confrontés à de nombreuses difficultés.

On peut citer entre autres, les conflits liés à l’exploitation des ressources naturelles dans ces zones, dus en partie au retard de la délimitation. A cela, s’ajoutent l’insuffisance des retenues d’eau et l’occupation des espaces par les producteurs de coton. 80% de la zone pastorale de Samorogouan seraient par exemple occupés par des agriculteurs, principalement des cotonculteurs. L’occupation massive et anarchique des berges des cours d’eau pour des cultures de contre-saison, le manque d’aliments pour les animaux et les carbonisations récurrentes du bois font aussi partie des inquiétudes des éleveurs. Le ministre des Ressources animales a indiqué que les autorités sont bien informées des contraintes rencontrées dans les zones pastorales. Il a cependant estimé que les responsabilités sont partagées entre les éleveurs et les autres occupants des zones.

« Les éleveurs ont leur part de responsabilité ; ceux qui font la culture de coton ou de céréales, ou qui coupent du bois pour faire du charbon, ont aussi leur part de responsabilité », a-t-il expliqué. Pour Jérémy Ouédraogo, il peut arriver que certaines personnes enfreignent à la loi sur le pastoralisme, parce que tout le monde ne la connaît pas encore. Il a dit être venu rappeler aux populations, la vocation pastorale de ces zones. « Elles doivent respecter les cahiers de charges, afin que chacun tire le meilleur bénéfice de son activité. Si au-delà de la sensibilisation, ceux qui occupent illégalement les espaces persistent, alors, le gouvernement va prendre d’autres mesures, prévues également par la loi », a-t-il menacé.

A Marabagasso, le ministre a fait savoir aux populations, qu’il y a de l’espace pour tous les types d’activités dans la zone pastorale de Sidéradougou. Selon lui, cette zone dispose de plus de 100 mille hectares pour l’agriculture, plus de 100 mille autres pour ceux qui veulent faire en même temps l’agriculture et l’élevage et 51 hectares spécifiquement réservés à l’élevage. A Orodara comme à Marabagasso, M. Ouédraogo s’est dit très inquiet des départs massifs de troupeaux qui ne sont pas suivis de retour. « Il est difficile de faire la promotion de l’élevage, si nous ne sommes pas capables de réaliser des infrastructures dans les zones délimitées pour maintenir les éleveurs », a-t-il souligné avant de préciser que l’Etat burkinabè va dégager cette année, deux milliards de F CFA pour l’aménagement des différentes zones pastorales.

Le ministre a par ailleurs invité les éleveurs à adopter et à mettre en œuvre les nouvelles technologies en matière de ressources animales. Il en est par exemple de l’insémination artificielle qui n’est pas encore acceptée par beaucoup d’éleveurs. Et à ceux qui ont posé le problème de l’alimentation des animaux, Jérémy Ouédraogo a demandé de s’investir dans la culture fourragère. « La nature nous donne beaucoup, mais nous pouvons faire en sorte que ça soit suffisant, en produisant et en fauchant nous-mêmes. L’éleveur de demain ne sera pas le transhumant d’aujourd’hui », a-t-il prévenu. La construction d’un marché à bétail fait partie des doléances des éleveurs de Samorogouan. Le ministre des Ressources animales a promis d’étudier cette question, afin que d’ici à 2013, l’infrastructure soit une réalité.

Enfin, pour en finir avec les conflits agriculteurs-éleveurs, le Dr. Jérémy Ouédraogo veut faire de la délimitation des zones pastorales, un défi majeur pour son département ministériel. Il existe au total trois zones pastorales dans la région des Hauts-Bassins : la zone pastorale de Samorogouan dans la province du Kénédougou, celle de Sao dans le Tuy et enfin la zone pastorale de Sidéradougou dans le Houet. Cette dernière a la particularité d’être à cheval entre les régions des Hauts-Bassins et des Cascades.

Moustapha SYLLA

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 14 mai 2012 à 13:59, par yeral dicko En réponse à : Occupations illégales des zones pastorales : Le ministre des Ressources animales hausse le ton

    Toutes mes félicitations au Ministre des Ressources Animales dans sa volonté de se pencher sur ce problème d’espace d’élevage qui est assez récurent dans ce pays ! Quand je pense que même dans tréfonds du sahel ce problème existe.Vivement que la loi soit appliquer et que chacun assume sa part de responsabilité.Pour le second point il est plus pragmatique de procurer un bon taureau géniteur(si j’ai bon souvenir le ministère avait importer des laitières pour quoi pas de géniteurs ?) aux éleveurs que de leur proposer une seringue !C’est une question de mentalité et le changement n’est pas pour après demain,l’expérience a exister mais les résultats sont rester confus.Je vous remercie et bonne journée.

  • Le 15 mai 2012 à 13:15, par Yéti En réponse à : Occupations illégales des zones pastorales : Le ministre des Ressources animales hausse le ton

    Ne faut-il pas surtout se pencher sur le type d’agriculture ? C’est l’élevage extensif et transhumant et l’agriculture extensif sur brulis à l’aide d’outils rudimentaires qui posent problème. Il vaut mieux mettre l’accent sur l’intensification et laisser l’élevage de contemplation et les cultivateurs à la houe finir.
    C’est les cultivateurs et les éleveurs extensifs et contemplatifs sont ceux qui sont toujours à couteaux tirés car ils sont en compétition pour un même espace que chacun exploite mal. Il faut moderniser l’agriculture pour exploiter au mieux la synergie et la nécessaire complémentarité des productions animales et végétales. Sinon zones pastorales c’est dépassées Si vous installés des bergers c’est eux qui vont cultiver et attirer ainsi les illégaux.

  • Le 15 mai 2012 à 13:19, par Yéti En réponse à : Occupations illégales des zones pastorales : Le ministre des Ressources animales hausse le ton

    Si votre photo illustre notre élevage, la bagarre n’est pas justifiée. Ce n’ai pas l’espace des poulets qu’on occupe.

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