Il s’est agi en fait d’apporter la dernière touche aux conclusions de la soixantaine d’experts qui, depuis novembre 2002, se penchent sur les futurs possibles du système Burkina dans les 25 prochaines années. Le GOEP entamait ainsi la troisième et dernière grande étape de sa réflexion collective d’exploration du futur de la société burkinabè à la lumière de son vécu actuel, des évolutions qui se dessinent. A Tenkodogo les membres du GOEP ont œuvré, en trois jours, à la formulation de la vision et à la détermination des orientations stratégiques .

Rappelons qu’avant cette ultime étape le groupe d’experts avait déjà produit un rapport d’étape de sa mission qui présente les scénarios thématiques et cinq scénarios globaux allant de l’avenir radieux pour le Burkina Faso à sa désintégration dans un monde tourmenté, en passant par le ressaisissement. En d’autres termes, les hypothèses les plus optimistes côtoient les plus pessimistes dans ces scénarios qui, accompagné d’un document de diagnostic stratégique, ont déjà été présentés sous forme de résultats d’étapes au gouvernement lors du Conseil des ministres du 29 juillet 2004.

La récente réunion du GOEP dans le chef-lieu du Boulgou a permis, à partir de l’analyse de la situation passée et actuelle de la société burkinabè et surtout de sa dynamique structurelle et des avenirs possibles, de proposer un positionnement stratégique et volontariste à long terme du "Burkina Faso" comme indiqué par le président du groupe.

Avant de parvenir à un "consensus", les experts ont eu des échanges parfois contradictoires et défendus avec véhémence mais toujours dans le respect de l’opinion d’autrui. Ainsi, ils ont abouti à l’esquisse d’un projet de société pour le Burkina autour de 2025. Vous comprendrez que, avant la validation des résultats de tout le travail abattu en deux ans lors d’un probable et dernier atelier et leur transmission au gouvernement pour examen, enrichissement et décisions à prendre, les conclusions du GOEP restent pour le moment sous le sceau de la confidentialité.

La date limite impartie aux experts pour déposer le fruit de leur réflexion reste toutefois fixé à fin décembre 2004. D’ici là et même au-delà, les experts ont été invités par leur président à maintenir en leur sein un petit groupe de veille qui pourrait, au besoin, se faire l’avocat du diable pour faire avancer les choses ; c’est-à-dire veiller au suivi des conclusions de l’étude prospective "Burkina 2025" et surtout "populariser" la notion de prospective qui reste somme toute, du domaine de quelques initiés, et cela à travers une action médiatique appropriée.

Martin KABORE-DCPM/MEDEV