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Mali : Par quel bout faut-il prendre le problème ?

Publié le mardi 8 mai 2012 à 01h27min

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On ne sait plus ce qu’il faut penser du Mali. La CEDEAO et son médiateur, Blaise Compaoré, pédalent dans le vide et, avec eux, les autorités de la transition, en l’occurrence le président intérimaire, Diocounda Traoré, le Premier ministre, Cheick Modibo Diarra, plus son gouvernement de technocrates, qui ne mène pas large. Le vrai pouvoir à Bamako est entre les mains des putschistes, qui disposent de la puissance de feu. Sinon comment expliquer la vague d’arrestations des hommes politiques, qui avait suscité l’émoi, obligeant la junte à procéder à leur libération ?

Cette fois, ce sont des militaires, leurs frères d’armes, qui font l’objet d’interpellations. Les choses se passent comme si c’est le capitaine Sanogo qui est le vrai chef d’Etat. Et si l’on s’en tient à ses propos sur la transition, conduite par Diocounda, l’on se convainc que la junte regrette d’avoir débandé dès les premières menaces de la CEDEAO et qu’il aurait fallu tenir tête, comme en Guinée-Bissau, face à laquelle l’organisation sous-régionale n’a pas adopté la même fermeté qu’en étant confrontée à la situation au Mali, même si, il faut le dire, les deux situations ne sont pas comparables, avec la partition du Nord-Mali et son occupation par les islamistes.

On se demande ce que les émissaires de la junte et le médiateur se disent lors de leurs rencontres. Se parlent-ils les yeux dans les yeux ou bien tout se passe-t-il dans un langage diplomatique ? On est curieux de le savoir parce que les choses n’avancent pas visiblement, et on se demande ce qui va se passer après les 40 jours d’intérim de Diocounda, qui ne seront pas dépassés d’une seule seconde selon le capitaine.

La nature ayant horreur du vide, pendant qu’à Bamako on se dispute le pouvoir, les barbus d’AQMI et d’Ansar Dine dictent leur loi et imposent leur conception de l’islam : interdiction aux hommes de saluer les femmes, port obligatoire du voile pour la junte féminine, prière obligatoire dans les mosquées, port de pantalons courts et nous en oublions.

A cette catastrophe politique et humanitaire est venue se greffer la destruction de bien culturel qui n’appartient même pas au pays d’ATT, mais à l’humanité tout entière : en effet, des membres d’Al-Quaida au Maghreb Islamique, appuyés par des éléments d’Ansar Dine, ont détruit le mausolée d’un saint et promis de s’attaquer à d’autres.

Ça rappelle les Bouddhas de Bamiyan en Afghanistan, que les Talibans avaient démolis à coups d’explosifs et d’artillerie.

Avec cette talibanisation, on a vraiment peur pour le Mali, et les acteurs politiques et militaires devraient plutôt s’unir pour combattre l’ennemi commun : les fous d’Allah.

Adama Ouédraogo Damiss

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 8 mai 2012 à 06:46, par la verite En réponse à : Mali : Par quel bout faut-il prendre le problème ?

    la cedeao connait bien la solution pour liberer le mali tout entier : c est l intervention militaire la seule solution mais il ya un problem a ce niveau, certain chef d etat au sein de la cedeao sont ami avec ces soit disant musulman aux pantalon court donc ils tournent en rond pour ne pas les attaque sinon ils vont leur perdre leur business avec eux ( musulman aux pantalon court)qui celui de liberer les otages europeen.

  • Le 8 mai 2012 à 07:24, par Juste En réponse à : Mali : Par quel bout faut-il prendre le problème ?

    Bonjour à Adama Damiss Ouedraogo et merci de m’apprendre que le pauvre Mali a vraiment de sérieux problèmes ! En effet, je viens de lire dans votre article qu’en plus de la junte (la bande à Sanogo), il y a une autre junte, féminine celle-là ! Savez-vous que la situation deviendra inextricable si d’aventure la gent féminine s’en mêle ?
    Monsieur le journaliste, relisez voz aricles avant de les publier.
    Enfin, en parlant de biens culturels que ces barbus envisagent de détruire, je suggère de les mettre au pluriel.
    Sans rancune et bonne journée !

    • Le 8 mai 2012 à 11:04, par rodriguez En réponse à : Mali : Par quel bout faut-il prendre le problème ?

      sachez que le journaliste n’est pas un littéraire. dans les organes de presse il y’a des correcteus "qualifiés" pour ça. n’en tenez donc pas rigueur au journaliste qui doit des fois produire plus de 2 articles par jour. remarquez que ça peut être harassant.

  • Le 8 mai 2012 à 08:01, par Oumou Dilli En réponse à : Mali : Par quel bout faut-il prendre le problème ?

    Par quel bout commencer ? Et bien éliminer Sanogo

  • Le 8 mai 2012 à 10:24, par biidool En réponse à : Mali : Par quel bout faut-il prendre le problème ?

    c’est bien le capitaine SANOGO qui est venu comme un cheveux tombé dans la soupe malienne ,sans ce coup d’etat les rebelles du MNLA et d’ansar dine ne pouvait pas avoir rapidement ce terrain conquis actulement, mais patience et laissons faire le médiateur parce qu’il a fait ses preuves, il n’y avait pas plus difficile que la crise ivorienne mais aujourd’hui les ivoiriens ont retrouvé la paix et les échanges ont repris donc patience et patience !!!!!!!!!

  • Le 8 mai 2012 à 11:59, par wendyam En réponse à : Mali : Par quel bout faut-il prendre le problème ?

    M. le journaliste vous avez fait une bonne lecture de la situation qui prévaut actuellement au Mali. Comme vous je me suis posé ces mêmes questions et la conclusion que je me suis faite c’est que tout le pouvoir se trouve entre les mains de Haya Sanogo, laissant Diocounda et Modibo Diarra avec une portion incongrue de pouvoir !
    Juste signaler qu’en lieu et place de "junte feminine" on dit "gent féminine"

  • Le 8 mai 2012 à 12:03, par wendyam En réponse à : Mali : Par quel bout faut-il prendre le problème ?

    M. le journaliste vous avez fait une bonne lecture de la situation qui prévaut actuellement au Mali. Comme vous je me suis posé ces mêmes questions et la conclusion que je me suis faite c’est que tout le pouvoir se trouve entre les mains de Haya Sanogo, laissant Diocounda et Modibo Diarra avec une portion incongrue de pouvoir !
    Juste signaler qu’en lieu et place de "junte feminine" on dit "gent féminine"

  • Le 8 mai 2012 à 19:50, par METEB En réponse à : Mali : Par quel bout faut-il prendre le problème ?

    je pense que l’Algerie devrait se decider pour resorber cette poudrière qu’est devenu le sahel.Historiquement elle est liée aux villes de gao, de tessalit et de kidal qui constituent une excroissance algerienne.L’Algerie est la cause et la solution à ce climat délétère qui prevaut dans le nord malien.Rappelez-vous que l’ancien groupe salfiste pour la prédication et le combat(GSPC) qui s’est rebaptisé AQMI en 2007 n’est que l’avorton d’origine des groupes islamistes armés(GIA) algériens qui ont tant semé l’horreur dans ce pays.Que pourrait être l’apport de l’Algerie dans le règlement de ce conflit ? ces services de renseignement et de sécurité sont les seuls à pouvoir dissuader ançar dine, aqmi et le mnla.Aussi, son budget de défense est de 30 fois plus que celui du mali(6 milliards d’euros).Etouffer cette poudrière serait pour moi d’impliquer tous les pays concernés par le sahel au but d’ébaucher non pas un tout securitaire mais une solution globale pour les 4 millions de km²à même de tarir les sources de recrutement des mouvements touaregs ou des katiba(unités combattantes) d’aqmi.

  • Le 8 mai 2012 à 20:03, par troumou En réponse à : Mali : Par quel bout faut-il prendre le problème ?

    mes chers amis je comprend votre preoccupation sur la situation actuelle du Mali. Mais sachez que le peuple Malien va traverser cette epreuve, donc soyez patient et laissons nous tirer les lecons de nos echecs pour mieux reconquerir notre integrite territoriale. merci pour vos contributions

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