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Etalons : Que se passe-t-il ?

Publié le mardi 26 octobre 2004 à 07h30min

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Le 23 octobre dernier, les Aigles nigérians ont volé dans les sabots des Etalons burkinabè, les obligeant à rester à la maison. Ainsi, les Etalons juniors ne seront pas de l’expédition béninoise en 2005. Cet insuccès doit une fois encore interpeller.

Il ne serait pas exagéré de dire que nos Etalons ont "brouté du gazon" le 23 octobre dernier. Il y a lieu de rester humble pour tirer les conséquences de cette prestation. En réalité, on a toujours passé le temps à rêver au Burkina Faso, par rapport au niveau réel de nos footballeurs et de notre football. On se voile la face pour ne voir, à travers l’imagination, que des qualificatifs qui n’existent pas. Tout ceci est entretenu par la flatteuse 4e place obtenue en 1998 lors de la CAN organisée sur nos installations.

Le prêt-à-porter est tant désiré dans notre pays que l’on rejette en second plan la base, c’est-à-dire la formation des jeunes. Tous ou presque s’accordent à dire que le Burkina Faso est une nation de football. Le ministre des Sports et des Loisirs, après la participation catastrophique des Etalons à la CAN’2004 en Tunisie dira que "c’est le niveau réel de notre football"". Il n’a pas tort. Mais que de difficultés à accepter cela ! L’organisation scientifique, l’improvisation à bannir annoncées sont-elles suivies d’effets ?

En attendant, le constat est loin de réjouir. A commencer par ces Etalons juniors qui ont fait partie du quarté africain à la dernière coupe du monde. De ces 4 équipes, seul notre pays sera absent à Bénin 2005 puisque la Côte d’Ivoire, le Mali et l’Egypte ont obtenu leur qualification. A-t-il manqué de moyens pour que cette situation arrive ? A-t-il manqué une organisation conséquente ? Ou est-ce simplement l’illusion qui était trop grande ? La réalité est là, fracassante.

Les Etalons juniors sont même incapable de gagner chez eux. Pourtant, que de bonheur nous ont procuré ces petites catégories, surtout les cadets dont il n’est plus important de revenir sur le palmarès. On retient seulement que depuis 2003, ces cadets sont royalement absents sur la scène internationale après qu’ils ont reçu la leçon sierra-léonaise en 2003 au stade municipal de Ouagadougou. Se réveilleront-ils en novembre prochain contre les Lionceaux du Cameroun ? C’est tout le mal qu’on leur souhaite.

Outre cela, les seniors ne sont pas prêts de rassurer. Après 5 matchs, les Etalons sont avant-derniers dans leur poule, devançant juste l’Ouganda. Il reste encore 5 matchs et tout n’est pas perdu. Mais a-t-on le courage de reconnaître que les bons joueurs, ceux qui jouent effectivement dans leur club font défaut ? Sur la quinzaine de "professionnels", le coach Todorov dispose-t-il de plus de 4 joueurs "actifs" ? Heureusement qu’il a pu déceler des joueurs locaux qui essaient de faire ce qu’ils peuvent, même s’ils ont encore beaucoup à apprendre.

Dans l’ensemble, les doutes et le scepticisme sont grands. L’étoile est loin de briller. Que faire ? Faut-il admettre comme nombre d’observateurs qu’il vaut mieux tout suspendre, le temps de tout reconstruire par la base pour éviter les humiliations répétées ? Lorsque l’on regarde les sommes colossales dépensées pour de meilleurs résultats, on ne peut que regretter de tels efforts. La réflexion doit être menée à tous les niveaux pour nous éviter des situations beaucoup plus désolantes. C’est une question d’honneur.

Alexandre LE GRAND ROUAMBA
Le Pays

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