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Journées économiques et commerciales au Canada : Le Burkina Faso en première ligne

Publié le mardi 26 octobre 2004 à 07h30min

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Le Burkina Faso vient de tenir du 18 au 22 octobre 2004, des Journées économiques et commerciales au Canada, principalement à Ottawa, Québec et Montréal. Premières du genre, elles sont une initiative de l’ambassade du Burkina dans ce pays aux multiples possibilités d’investissements.

Objectifs, non seulement promouvoir l’image d’un Burkina positif résolument tourné vers l’avenir mais aussi et surtout pour sonner le réveil d’un partenariat rénové. A ces journées économiques a pris part le Premier ministre burkinabè, Paramanga Ernest Yonli à la tête d’une forte délégation officielle et d’une soixantaine d’opérateurs économiques.

Les relations entre le Burkina Faso et le Canada sont anciennes. Une quarantaine d’années. Des acquis ont été et sont enregistrés parmi lesquels le programme en cours d’exécution d’un montant d’environ 90 millions de dollars canadiens (plus de 36 milliards de FCFA) pour la période 2001-2011.

Ce programme couvre les secteurs de l’éducation de base, du développement des économies locales, de la consolidation des institutions, de la démocratie et de la bonne gouvernance. Mais malgré cette qualité des relations et des rapports entre ces deux pays, il reste que le Burkina Faso manquait de visibilité au Canada. Perçu sous l’angle d’un pays très pauvre et en marge de la modernité, le Burkina était l’objet de perceptions négatives (à cause surtout des événements politiques liés à l’histoire du pays) et de connotations réductrices qui ne reflètent pas sa réalité, ses valeurs et ses richesses. Cet état de fait n’a pas laissé l’ambassade du Burkina Faso au Canada indifférente. D’où l’organisation des Journées économiques du Burkina au Canada pour faire découvrir ses atouts multiples et multiformes, pour rétablir et promouvoir sa vraie image, celle "d’un Burkina dynamique, industrieuse, qui innove et qui se bat ; un Burkina qui savoure avec une légitime fierté, son état de paix et de stabilité". Pour une opération de charme, c’en est une ! Et le déplacement du Premier ministre burkinabè, Paramanga Ernest Yonli, à la tête d’une forte délégation officielle et d’opérateurs économiques (une soixantaine) témoigne de la place que le Burkina souhaite que le Canada prenne à ses côtés dans l’avenir. Il devient alors une nécessité d’instaurer et d’entretenir entre ces deux pays, une coopération à même de renforcer les capacités du Burkina dans le processus de construction de la démocratie, d’améliorer ses performances dans les domaines économiques, de renforcer les investissements canadiens, de consolider les conditions d’une confiance et d’une crédibilité renouvelées, d’établir un partenariat équitable. C’est dans cette ambition que le Premier ministre, Paramanga Ernest Yonli et sa délégation ont déployé leurs efforts et leurs énergies durant leur séjour au Canada.

Assurer le suivi de l’opération

La mission de la délégation burkinabè au Canada a concerné deux volets essentiels : un volet politique et un volet économique. Pour ce qui est du volet politique de la mission, le Premier ministre, Paramanga Ernest Yonli a eu à rencontrer les plus hautes autorités du Canada dont notamment le Premier ministre, Paul Martin. Avec ces autorités canadiennes, le Premier ministre burkinabè a échangé sur les priorités de la coopération entre les deux pays et renouvelé leur engagement à la poursuivre en la renforçant et en prenant en compte les options de leurs gouvernements respectifs.

La base de cette coopération reste et demeure le partenariat. Une approche que le Premier ministre burkinabè a apprécié à sa juste valeur. Avec les autorités canadiennes, il a été aussi question des grandes préoccupations internationales et notamment du rôle que le Canada pourrait jouer en Afrique. Selon Paramanga Ernest Yonli, "le Premier ministre canadien a montré un grand intérêt à l’accélération de la construction de forces africaines pour la paix sur le continent. C’est là, un engagement fort qui nous réconforte beaucoup".

A Québec où le Premier ministre burkinabè s’est rendu, il a été longuement question lors de ses rencontres avec les autorités québécoises, du prochain Sommet de la Francophonie, sommet auquel prendra part le Québec. A cette occasion, la délégation québécoise développera le thème combien pertinent de la diversité culturelle.

S’agissant du volet économique et commercial, près de 300 rendez-vous ont été honorés aussi bien à Ottawa, à Québec qu’à Montréal. Ces rencontres entre hommes et femmes d’affaires burkinabè et canadiens ont permis d’échanger sur les opportunités d’affaires et d’investissement au Burkina Faso, "un pays aujourd’hui, stable, un pays où les hommes et les femmes ont l’ardeur au travail. Outre cela, le Burkina regorge de potentialités minières, industrielles (l’agro- industrie) qu’il convient d’explorer".

L’opération a permis de "vendre" les opportunités d’investissements dont le Burkina Faso recèle. L’engouement des hommes et femmes d’affaires du Canada à cette opération de charme était réel et d’intérêt. En témoigne leur participation aux différents ateliers organisés par la partie burkinabè.

Somme toute, et selon le Premier ministre, Paramanga Ernest Yonli qui a présidé ces Journées économiques du Burkina Faso au Canada, "elles sont porteuses d’espoir, de dévouement et d’engagements" dans la mise en œuvre de ce partenariat bilatéral et institutionnel rénové et tant souhaité. Encore faut-il que le suivi de l’opération soit assuré !

Sur ce plan, les engagements du Premier ministre burkinabè sont rassurants : " une évaluation des Journées économiques du Burkina Faso au Canada sera faite dans un document de façon à veiller à ce qu’il y ait de la suite. Le gouvernement n’hésitera pas à agir pour stimuler ou créer des conditions d’incitation de sorte que le partenariat et les contacts noués soient durables, solides et bénéfiques". Un défi que le Burkina Faso se doit de relever.

Aux Journées économiques du Burkina au Canada, six ministres ont accompagné le Premier ministre Paramanga Ernest Yonli. Il s’agit des ministres du Commerce, de la Promotion de l’Entreprise et de l’Artisanat, des Mines, des carrières et de l’Energie, de l’Economie et du Développement, des Infrastructures, des Transports et de l’Habitat, de l’Information et du ministre délégué chargé de la Coopération régionale. Chacun d’eux a eu un carnet de rendez-vous très chargé dans la perspective d’intéresser les investisseurs canadiens aux grands projets du Burkina et que les ministres n’ont pas manqué de présenter à leurs interlocuteurs canadiens.

Au-delà du Burkina

Au Canada, le Burkina a certes plaidé pour sa propre chapelle, mais au-delà il s’est fait le messager d’une Afrique jeune, engagée dans le Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD), "ce formidable outil de souveraineté et surtout de travail vers un objectif commun de liberté que procure le progrès à l’échelle du continent". L’appartenance du Burkina Faso à des structures régionales et sous-régionales telles que l’UEMOA et la CEDEAO a été mise en exergue pour souligner sa position de porte d’entrée idéale des investisseurs canadiens à un marché potentiel de 300 millions de consommateurs dans ces espaces. Situé au cœur de l’Afrique occidentale, le Burkina est à une heure d’avion de la plupart des capitales ouest-africaines. Ce qui représente un atout pour les investissements.

De plus et comme le relève si bien l’ambassadeur du Burkina au Canada, Juliette Bonkoungou, ce pays offre aux investisseurs "un environnement politique stable, un système juridique fiable et un cadre institutionnel des affaires sain".

Alors, investisseurs canadiens, à vos marques...

Sita TARBAGDO (envoyé spécial au Canada)
Sidwaya

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