Il était 10h30, ce lundi 16 avril 2012, lorsque la délégation du Secrétariat exécutif national du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) arrive au siège du journal, actuellement en rénovation.

Elle était composée du secrétaire chargé des Relations avec les organisations de la société civile (OSC), Soungalo Ouattara, de la Secrétaire adjointe à la communication, Jocelyne Vokouma, et du secrétaire administratif adjoint du Parti, directeur adjoint du siège, Bertrand Gaston Soubeiga.

Selon les visiteurs, il s’agissait d’une visite de courtoisie au sortir du 5e congrès du parti pour "mieux connaître le journal et mieux se faire connaître" ainsi que partager les grandes conclusions de ce congrès. Après un bref entretien avec le Directeur de publication de L’Obs., Edouard Ouédraogo, et une visite des locaux du journal, la délégation a donné une "conférence de presse" à la rédaction. Actualité oblige, le dernier congrès du CDP a été le sujet principal. D’entrée de jeu, les journalistes ont évoqué le chamboulement important qui a marqué ce congrès, se demandant si la vieille garde était devenue inutile.

Soungalo Appolinaire Ouattara, par ailleurs ministre de la Fonction publique, du Travail et de la Sécurité sociale, a précisé que l’ordre du jour de tout congrès d’un parti, c’est d’examiner aussi bien les questions organisationnelles que celles d’orientation : "C’est ainsi qu’au sortir de ce 5e congrès ordinaire, le parti a procédé à la recomposition de la direction politique, structurée en Secrétariat exécutif national, fort de 38 membres avec un secrétariat permanent. Il ne s’agit donc pas d’une décision pour écarter la vieille garde, il s’agit d’une proposition qui entre dans l’ordre normal des choses".

Qu’en est-il de la nomination d’Assimi Koanda, Directeur de cabinet du président du Faso, qui, pour certains, marque une reprise en mains du parti par le chef de l’Etat, le nouveau Secrétaire exécutif national devant gérer par procuration ?

"Vous savez, avant et après les congrès, il y a toujours de grandes supputations, des interprétations. Le CDP est le parti majoritaire et le parti au pouvoir, nous avons des responsables qui ont des responsabilités au niveau du parti et au niveau de l’appareil étatique, donc ce n’est pas une première avec Assimi Koanda. C’est un militant et un cadre du parti qui a une longue expérience, donc il va remplir cette fonction et ses missions avec toute la responsabilité qui sied".

Le fait qu’Assimi Koanda soit dans l’antichambre du bureau présidentiel ne devrait donc pas changer fondamentalement les choses ? "Vous le dites !"

Le dernier congrès a consacré l’entrée en force des membres de la Fédération associative pour la paix et le progrès avec Blaise Compaoré (FEDAP-BC), amenée par François Compaoré lui-même. N’est-ce pas l’OPA de ladite fédération sur le CDP, annoncée depuis belle lurette par certains ? Ce n’est pas l’avis du secrétaire chargé des Relations avec les OSC, pour qui le Congrès pour la démocratie et le progrès est un parti ouvert, dont aucune disposition des statuts ne dit qu’un militant d’une association ne peut être membre dirigeant.

Il a ajouté que ce n’est pas seulement les membres de la FEDAP-BC qui sont entrés dans le parti, mais également ceux d’autres mouvements associatifs. La FEDAP-BC n’est quand même pas une association comme les autres, sans parler de la personnalité François Compaoré ? "Il y a tellement d’interprétations que je ne vais pas me perdre dans le nuage de toutes ces interprétations. Je crois que le Congrès est sorti renforcée par une nouvelle direction, qui est maintenant au travail".

Au dire de Soungalo Appolinaire Ouattara, le nouveau Secrétariat exécutif national du CDP s’attelle à la mise en œuvre des réformes politiques consensuelles proposées par le CCRP. Cela faisant 25 ans que Blaise Compaoré est aux affaires, Soungalo Ouattara pense-t-il que c’est encore raisonnable qu’il veuille jouer les prolongations ?

Réponse : "Pourquoi pensez-vous qu’il y a des prolongations qui sont en train de se jouer ? Nous sommes au mandat de 2015, je crois que là n’est pas la question". Peut-on espérer qu’il y ait alternance au Burkina en 2015 ? "Mais pourquoi voulez-vous qu’on parle de 2015, il n’y a pas un fait qui est incriminé, qui dit que nous sommes en train de modifier la constitution. Au sortir de notre congrès, nous avons pris l’engagement de faire en sorte que le contrat qui a été établi entre le président Blaise Compaoré et le peuple soit respecté, que son Programme quinquennal soit vraiment rempli au mieux pour le bonheur du peuple burkinabè".

La clôture du congrès ayant été obscurcie par le grave accident de leur camarade, le maire Simon Compaoré, les journalistes de L’Obs. n’ont pas manqué de s’enquérir de la santé de ce dernier : "Le camarade Simon Compaoré va mieux, nous suivons son état de santé avec également celui de son agent de sécurité, et des camarades se rendent régulièrement à son chevet pour l’accompagner", a assuré le secrétaire chargé des Relations avec les OSC, qui avec ses compagnons ont pris congé de nous aux environs de 12 heures.

Hyacinthe Sanou

L’Observateur Paalga