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Projet pôle de croissance de Bagré : Une opportunité de tendre vers l’autosuffisance alimentaire

Publié le jeudi 12 avril 2012 à 01h54min

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Parmi les nombreux espoirs que suscitent l’ambitieux Projet pôle de croissance de Bagré (PPCB) dont le lancement officiel est intervenu le 5 avril dernier sous le haut patronage du Premier ministre Luc Adolphe Tiao, figure l’autosuffisance alimentaire. Surtout en ces temps de crise alimentaire, consécutive à la mauvaise campagne agricole 2011-2012.

Faut-il le rappeler, 170 communes du Burkina Faso localisées dans 29 provinces et 10 régions du pays sont confrontées à l’insécurité alimentaire et la situation est particulièrement aggravée dans le Nord et le Sahel avec l’afflux de refugiés maliens.

Pas surprenant donc que beaucoup de participants au lancement du Projet pôle de croissance de Bagré aient profité de l’occasion pour s’approvisionner en riz ou autres spéculations dans lesquelles excellent les producteurs locaux. Et les officiels avec à leur tête le Premier ministre Tiao n’ont pas manqué l’opportunité de les rendre hommage, de les encourager. Avec le début du PPCB la production agro-sylvo-pastorale dans la zone va connaître dans les années à venir une augmentation exponentielle avec la réalisation à la fois de milliers d’exploitations familiales et industrielles.

L’on attend de la mise en œuvre du Projet 450 000 tonnes de production agro-pastorale (céréales, légumineuses, fruits et légumes) ; 1 250 tonnes de poissons ; 2 400 tonnes d’aliments pour bétail. De quoi contribuer significativement à l’autosuffisance alimentaire. En effet, Bagré dispose de grands atouts dans le domaine agricole. Le potentiel irrigable atteint 57 800 hectares avec des possibilités de sécurisation foncière sur 500 000 hectares déclarés d’utilité publique. Le barrage de Bagré a une capacité d’environ 1,7 milliards de mètres cubes. Les terres de la localité sont favorables à plusieurs types de production agro-sylvo-pastorale. L’on peut y faire de la production céréalière, la production horticole, la production d’oléagineux , la production d’aliments de batail avec l’existence d’une usine d’une capacité de 3 000 tonnes et l’aquaculture.

Pour l’écoulement des différentes spéculations, l’environnement s’y prête. Outre le marché intérieur du Burkina Faso qui offre d’importants débouchés, il y a également les marchés des pays limitrophes, notamment ceux du Ghana, du Togo, du Niger et du Bénin.

C’est au regard de ses aspects avantageux que le Projet pôle de croissance de Bagré est porté par de nombreux acteurs dont l’Etat, la Banque mondiale, les investisseurs privés. La plupart des parties prenantes étaient représentées ce 5 avril à la cérémonie officielle de lancement de l’ambitieux projet d’un coût de 133,7 millions de dollars US dont 115 millions de don de la Banque mondiale ; 8,7 millions de dollars US pour la partie nationale et 10 millions dollars US attendus d’investisseurs privés.

Le Premier ministre Luc Adolphe Tiao a rappelé tout l’intérêt que son gouvernement attache au projet qui découle du programme du président Blaise Compaoré, à travers notamment la Stratégie de croissance accélérée et de développement durable (SCADD).

Le directeur des opérations de la Banque Mondiale, Madani Tall, a salué l’engagement des autorités Burkinabè dans le projet dont l’objectif est de contribuer à la lutte contre la pauvreté. Reprenant un slogan très en vogue il y a quelques années, le coordonnateur du PPCB, Issaka Kargougou, dira pour sa part que ‘’La terre ne ment pas’’.

Grégoire B. BAZIE
Lefaso.net

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