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Présidentielle française : A « jour-j » -17, la presse fait « bonne campagne »

Publié le vendredi 6 avril 2012 à 01h50min

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La présidentielle française, bien qu’étant un événement très important, emballe très peu les Français. Quant aux candidats, chacun engage ses dernières énergies pour être au second tour. La presse en fait bien ses « choux gras ».

Les instituts de sondages prévoient entre 30 et 35 % de taux d’abstention à la prochaine présidentielle française. Du coup, ils estiment que les Français ne s’intéressent pas trop à l’élection qui va porter à la tête de l’Etat un président pour cinq ans. L’explication, est qu’ils n’ont pas d’intérêt à aller voter. Car estiment-ils, les candidats le plus souvent appliquent très rarement après leur élection, ce qu’ils ont promis pendant la campagne. A quoi donc bon choisir si c’est encore cela ?

Les mêmes instituts de sondages donnent des intentions de vote tellement contradictoires les unes aux autres que finalement, et les Français, les observateurs et la classe politique leur accordent peu d’importance. Même si cela permet à certains candidats d’espérer. D’un institut à un autre, Nicolas Sarkozy, le président sortant est tantôt en tête au premier tour, tantôt il est devancé par François Hollande. Entre Marine Le Pen, la fille de son père et Jean-Luc Mélenchon, les sondages leur attribuent tour à tour la troisième place. Quand bien même ces derniers temps, Mélenchon semble avoir pris l’ascendance. François Bayrou, jusqu’à présent, ne fait pas encore partie du « triplé ».

Dans cette « cacophonie des sondages », la presse semble jouer le meilleur rôle et fait pratiquement la campagne à la place des candidats sur des thèmes qu’elle choisit. Le Point dans son édition datée du 29 mars 2012, en parlant de Nicolas Sarkozy titre à la une : « L’homme qui ne renonce jamais. L’histoire secrète de sa contre-attaque ». Le Nouvel Observateur, dans son édition datée de la même date écrit : « Au secours, Sarkozy revient ! ». « Le second tour se resserre. Son camp reprend de l’espoir. La riposte de Hollande ».
Quant à « Le Parisien », il titre sur le « Sondage présidentiel : Hollande 56 %, Sarkozy 44 % ». Le journal de Paris estime que « Sarkozy est face au mur du second tour ». Si bien que « pour le sortant, le plus dur reste à faire ». Quant à Hollande, il joue à « l’équilibriste ». Pendant que « Le Pen lance un défi aux sondeurs », « pour Mélenchon, il n’y a rien à négocier » avec Hollande ; Bayrou lui est « de nouveau en plein dilemme ».

La presse quotidienne à son tour n’est pas en reste. « Sarkozy, l’antisocial », titre Libération, plus proche de la gauche. Le Figaro, journal proche de la droite rentre dans le camp de la gauche pour dire que « Des socialistes contestent l’accord avec les Verts ». Et il explique que cela est dû aux faibles intentions de vote en faveur d’Eva Joly. Dans la même veine, l’éditorialiste du Figaro se demande « Où va François Hollande ? Le postulant socialiste a beau se retrancher derrière ses « 60 engagements pour la France », il est toujours difficile de le suivre dans sa campagne ».

Pour Yves Thréard, il donne de ses propositions « une interprétation variable aux coûts fluctuants ».
Après la présentation mercredi 3 avril des décisions que Hollande prendra « au lendemain de son élection », la presse n’a retenu que la présence de Ségolène Royale à ses côtés à Rennes (Royale et Hollande ont vécu ensemble pendant une vingtaine d’années et ont quatre enfants. Elle a été la candidate du Parti socialiste à la présidentielle de 2007, face à Sarkozy).

Quant à Eva Joly, après sa sortie de clinique après une chute, la presse française n’a retenu que la couleur noire de ses lunettes, au lieu du rouge habituel.
A la présidentielle française, c’est pratiquement à chaque jour son événement (pas forcément lié à la campagne et au programme des candidats). Après l’affaire Mohamed Merah, c’est l’expulsion d’islamistes présumés terroristes qui font la une des journaux. A ce sujet, Libération a titré hier à sa une « Sarkozy et l’islam : les liaisons dangereuses ». Heureusement que dans un petit coin à la une, Le Parisien écrit : « Présidentielle : Hollande et Sarkozy à l’heure des programmes ». Cela suffira-t-il à ramener l’électorat et les Français à l’essentiel ?

Mountamou KANI : Paris

L’Express du Faso

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