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COTE D’IVOIRE : La CPI veille au grain

Publié le jeudi 5 avril 2012 à 00h52min

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« Je suis venu m’assurer que la coopération entre la Côte d’Ivoire et la CPI se poursuivra », a déclaré Fatou Bensouda, la future procureure de la Cour pénale internationale, au détour d’un bref séjour à Abidjan en Côte d’Ivoire. « Maintenant, nous menons nos enquêtes dans l’Ouest du pays », a-t-elle renchéri, avant d’ajouter : « (…) Nos investigations concernent toutes les parties concernant les crimes commis lors de la crise postélectorale (sic) ». La magistrate gambienne qui remplacera dans deux mois le très redouté Luis Moreno Ocampo à la tête de la très haute juridiction internationale, pouvait-elle être plus claire que cela ?

A mots couverts, elle demande au président Alassane Dramane Ouattara qui, du reste, l’a reçue en audience, de bien vouloir l’accompagner dans le traitement du dossier ivoirien, et cela en l’assurant de son appui indéfectible. Cela est d’autant plus nécessaire que l’on se rappelle que la CPI avait annoncé l’élargissement de ses investigations au-delà de la période post-électorale pour en savoir davantage sur les crimes commis depuis 2002, début de la rébellion. On sait qu’il en est, et pas des moindres, dans le camp Ouattara, qui, depuis lors, sont sur la sellette, et qui comptent sur le soutien du président pour se tirer impunément d’affaire. C’est vraisemblablement ce que veut prévenir à tout prix Fatou Bensouda qui, d’ailleurs, entend placer son mandat sous le signe de l’équité et de la justice.

Peut-être redoute-t-elle que lorsque l’heure viendra d’épingler un pro-Ouattara, les autorités ivoiriennes s’y opposent en arguant du principe de la souveraineté des Etats et de la compétence irréfragable de la justice africaine. Autant Laurent Gbagbo a été transféré à La Haye sans résistance des autorités de son pays, autant tout proche du président Ouattara mis en cause par la CPI doit également répondre des faits à lui reprochés. La réconciliation nationale passe par là aussi. Il ne faut pas donner l’impression de s’acharner uniquement contre les partisans de l’adversaire.

Mais ce qui est sûr, c’est que Fatou Bensouda a de bonnes raisons de poursuivre son lobbying auprès des autorités ivoiriennes, surtout qu’elle présidera déjà le 18 juin prochain l’audience de confirmation de charges contre l’ex-président Laurent Gbagbo qui, du fond de sa cellule à Scheveningen, serait devenu un ange. Veut-elle qu’avant cette date, toutes les personnes impliquées dans les crimes qui ont endeuillé la Côte d’Ivoire lors de la crise postélectorale soient alpaguées et extradées vers la CPI ? En tout cas, pour l’heure, on parle de trois à six personnes qui sont visées par des mandats d’arrêts, et qui ne tarderont pas à rejoindre Gbagbo.

Boundi OUOBA

Le Pays

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