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Coton : Un émissaire du président Jacques Chirac chez les producteurs du Burkina

Publié le vendredi 22 octobre 2004 à 07h07min

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Le mardi 31 août dernier, pendant que les producteurs de coton réunis en Union nationale des producteurs de coton du Burkina (UNPCB) tenaient leur traditionnel conseil de gestion à leur siège à Bobo-Dioulasso, ils ont été surpris par la visite d’un envoyé du président Jacques Chirac qui s’occupe des questions d’aide, notamment du coton.

Monsieur Dominique Boquet, puisque c’est de lui qu’il s’agit, est représentant permanent de la France au Comité d’aide pour le développement. Il a été introduit auprès des producteurs burkinabè par son compatriote José TISE, le représentant de l’AFD ( Agence française de développement) au Burkina Faso. Monsieur Dominique Boquet est au Burkina à la demande d’un groupe de travail constitué par le président Chirac qui souhaite en perspective de tous les débats qui ont eu lieu ces dernières années, sur le développement, réfléchir sur ce qui pourrait être de nouvelles formes pour accroître l’aide au développement et être à même de répondre à certains objectifs définis par la communauté internationale, des Objectifs dits du millénaire.

Le président de l’UNPCB, Monsieur François TRAORE, entouré de ses collaborateurs a profité de cette rencontre pour remercier la Coopération française à travers l’AFD qui a été selon lui, d’un apport appréciable au début de sa structure. M. François TRAORE a rappelé à l’envoyé de Jacques Chirac que la revendication sur les subventions que les gouvernements occidentaux accordent à leurs producteurs est partie d’une réflexion de l’UNPCB. Cette structure dont la devise est « responsabilisation, professionnalisation, autonomisation » est très active dans la filière coton. Elle détient 30% des actions de la SOFITEX, sur les 12 membres qui forment le comité de gestion de la filière nationale, 7 sont issus de l’UNPCB.

Au conseil d’administration de la SOFITEX les producteurs détiennent 3 places sur 12 également. Le représentant permanent de la France au Comité d’aide pour le développement a beaucoup apprécié les actions des producteurs de coton du Burkina. Il a expliqué que sa mission de trois semaines au Sahel lui a permis de visiter le Mali et le Burkina afin d’échanger avec l’ensemble de la société.

Les Objectifs dits du millénaire

Lors de sa rencontre avec les producteurs du Burkina, M. Dominique Boquet a tenté de révéler ce que la France veut faire pour le financement du développement après les durs sacrifices consentis par les Etats à travers le Programme d’ajustement structurel (PAS). La communauté internationale s’est fixée des Objectifs dits du millénaire en septembre 2000 par les Nations unies et qui courent jusqu’en 2012. Les chefs d’Etat du monde se sont engagés à réduire de moitié, le nombre de pauvres sur la planète et ils se sont engagés sur l’idée que tous les enfants qui naîtront à cette période auraient accès à l’éducation primaire et à des soins de santé de base.

Tels sont les principaux engagements du sommet du millénaire qui courent jusqu’en 2015 ; cette période verra naître le plus grand nombre d’enfants de génération qu’on n’aura jamais vu dans l’histoire de l’humanité, la génération la plus nombreuse par rapport au passé et à l’avenir de l’humanité, d’où l’idée de ne pas rater cette génération. C’est dans ce cadre que la France et d’autres pays essayent d’augmenter leur aide au développement qui avait baissé. Elle augmente depuis deux ans.

La France s’engage à l’augmenter à nouveau dans les années à venir. En plus de ça , le pays de Jacques Chirac voudrait que la communauté internationale réfléchisse à des ressources internationales pour le développement, pas celles des ressources budgétaires des Etats donateurs mais celles qu’on pourrait prélever sous forme de taxes sur les activités financières internationales pour mieux lutter contre les maladies infectieuses, mieux financer la recherche sur le paludisme et aussi créer un contexte plus favorable sur des activités productrices. Concernant ce volet, l’envoyé de la France a laissé le soin aux producteurs de proposer ce qui pourrait être fait pour favoriser l’essor de la filière coton.

Pour les producteurs burkinabè, les problèmes vont des pistes rurales, aux matériels agricoles en passant par le problème d’eau. Le problème crucial des subventions a également été abordé et le représentant permanent de la France au Comité d’aide pour le développement a relevé qu’il n’y a pas que l’aide qu’on peut faire pour renforcer le développement mais qu’il fait faire plus attention à ce que les politiques des pays du Nord ne puissent pas causer du tort (parfois involontairement) aux producteurs des pays du Sud, cas du gouvernement américain qui octroye des sommes colossales sous forme de subventions aux 25 000 producteurs des Etats-Unis, mettant ainsi en péril, le gagne-pain de près de 10 millions de producteurs du Sahel.

Dans les années 70, on avait tenté de stabiliser les cours en allant contre les tendances à long terme du marché. Ce qui avait abouti à induire les producteurs en erreur et avoir des fonds qui ont fait faillite avec la surproduction et finalement le mécanisme qui avait été mis en place s’est effondré. Aujourd’hui la tendance serait de chercher à respecter les lois du marché et à veiller à ce que la bonne gestion reste la règle dans chaque société.

Désormais l’Afrique a sa voix à l’OMC et elle peut bloquer certains accords si elle estime que ses intérêts ne sont pas pris en compte… En tout cas la rencontre entre Dominique Boquet et les producteurs burkinabè a été bien accueillie par ces derniers qui en attendent naturellement des retombées de cette visite. « Les enfants préfèrent toujours aller jouer là où ils n’ont pas de problèmes » Voilà ce qu’a dit le président François TRAORE à l’envoyé de Chirac. A méditer.

L’Opinion

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