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MALI : ATT, du fond de son trou, boit son petit lait

Publié le mercredi 28 mars 2012 à 04h12min

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Jamais une junte n’a été aussi isolée que celle qui a renversé le président malien Amadou Toumani Touré. Amadou Sanogo, le chef du Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l’Etat (CNRDRE), et ses hommes sont plus que jamais voués aux gémonies. Tels des indésirables, ils sont présentés comme des fossoyeurs de la démocratie malienne plutôt qu’en redresseurs de tort comme ils veulent le faire croire. Car, outre les multiples condamnations qui fusent de partout, dans le monde entier, les putschistes doivent désormais faire face à une fronde interne soutenue par les principaux leaders de la classe politique malienne. En effet, pas plus tard que le 26 mars dernier, de nombreux Maliens (un millier s’il vous plaît) ont pris d’assaut les rues de Bamako pour exiger le départ immédiat et sans condition du capitaine Sanogo et sa bande du pouvoir.

De quoi troubler le sommeil de ces « fantassins » qui croyaient pourtant qu’en alléguant la mollesse et le laxisme du président ATT face à la rébellion touareg et aux multiples prises d’otages d’Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), ils s’attireraient sans coup férir la sympathie de l’opinion malienne et internationale. Que nenni ! Et l’étau semble se resserrer davantage autour d’eux puisque, réunis en session extraordinaire à Abidjan en Côte d’Ivoire, les chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) les a enjoints de quitter sans délai le pouvoir sous peine de sanctions militaires et pécuniaires. Un unanimisme sans précédent qui, s’il est suivi d’actions concrètes, pourra rehausser l’image de marque de la CEDEAO qui dame d’ailleurs le pion à sa sœur puinée, c’est-à-dire l’Union africaine, réputée pour son indolence et son impéritie.

Et c’est pourquoi, acculée et coincée jusqu’à l’étroit, la junte qui fait feu de tout bois pour légitimer son pouvoir, appelle les rebelles touaregs à déposer les armes et à venir autour de la table de négociation. C’est à ne rien comprendre. On perd parfois le nord à vouloir suivre la logique de ces prétoriens qui, non seulement confirment par-là qu’ils sont arrivés au pouvoir par défaut, mais semblent aussi manquer d’intelligence politique à tout point de vue. On s’attendait de fait à ce que ces derniers jouent les Zorro en se jetant sur le casse-pipe des dunes pour en découdre avec les rebelles touaregs ; ATT, comme ils le disent, ayant fait la preuve de son incompétence en privilégiant une solution négociée. Mais le constat est tout autre. Une chose est de prendre le pouvoir, une autre est de savoir s’assumer, surtout quand on se fait passer pour un Don Quichotte.

Et c’est sans doute, le président ATT, du fond de son trou jusque-là tenu secret, qui s’en trouvera réconforté de voir que ses contempteurs, ceux-là mêmes qui l’accusent de tous les maux, n’ont pas mieux fait que lui. Bien au contraire, ils auront contribué à enliser la crise. De toute évidence, le compte à rebours semble avoir commencé pour la junte malienne qui gagnerait, pendant qu’il est encore temps, à négocier, la queue entre les jambes s’il le faut, une sortie honorable, en gardant toujours à l’esprit que, comme le dit la sagesse, tout ce qui vient par la flûte s’en ira un jour par le tambour.

Boundi OUOBA

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 28 mars 2012 à 08:13, par Oumou Dilli En réponse à : MALI : ATT, du fond de son trou, boit son petit lait

    L’economie malienne est Deja étouffée avec la decision de la BCEAO de ne pas ouvrir craignant le syndrôme ivorien . Consequence, les transfert Western Union et Money gram bloqués et la liquidité rare dans les banques.
    La CEDEAO agit là où ça fait mal et un recourt à la force ne sera pas necessaire.
    Sanogo tombera comme un fruit mûr et servira à dissuader les candidats "sergent Samuel Do" du 21 ième siècle.
    Blaise Compaoré comme médiateur, ATT est sûr de retrouver son trône brulant même si le lâche n’en veut plus !

  • Le 28 mars 2012 à 09:48, par Gomsida 1er En réponse à : MALI : ATT, du fond de son trou, boit son petit lait

    je ne comprend pas du tout ces militaires. Ils accusent ATT de laxime vis à vis des rebelles, ils prennent le pouvoir et ils demandent à négocier avec les mêmes rebelles. rien ne peut justifier ce coup d’état à moins de 2 mois des élections. élections pour lesquelles ATT lui même ne sera pas candidat. le vrai changement vient toujours du peuple. lors des mutunérie dans notre pays, je disais toujours à mes amis que même si le PF ne fait plus l’affaire du pays, je ne souhaite pas qu’il quitte le pouvoir par suite d’un coup d’état.

  • Le 28 mars 2012 à 10:45, par Coup d’Etat de la Honte En réponse à : MALI : ATT, du fond de son trou, boit son petit lait

    Je soutiens fermement les decisions de la CEDEAO pour retablir l’ordre constitutionnel. Même s’il faut utiliser la force. Je suis un malien résident au Burkina depuis plus de 10 ans mais ce qui se passe dans mon pays me dérange trop ; nous étions avec le Sénégal, le Bénin, le Ghana et le Cap Vert, l’un des pays en Afrique de l’ouest où la démocratie était perçue comme exemplaire par beaucoup d’observateurs. Voilà qu’un Capitaine Bandit Armé (CBA) vient mettre cela en cause. Qu’est ce que le président ATT a fait de mal ou de mauvais dans la gestion de la crise au nord pour que ce CBA vienne nous compliquer encore la vie. En tout cas je suis prêt à intégrer la force de la CEDEAO pour chasser ce CBA et sa bande afin que l’ordre constitutionnel se rétablisse dans mon pays. Si le président ATT avait parler de modifier la constitution pour se maintenir au pouvoir ou se representer aux élections d’avril, on pouvait comprendre ce coup de force comme ç’a été le cas au Niger avec le président Tanja. Bande de voyous, vous n’êtes pas dignes d’être dans l’armée malienne honorable.

  • Le 28 mars 2012 à 11:59, par lhommearsène En réponse à : MALI : ATT, du fond de son trou, boit son petit lait

    Pourquoi est ce que nos journalistes se sentent obligés de mettre le plus de mots compliqués possibles dans leurs écrits pour paraitre sérieux ?

    On peut faire simple, facilement compréhensible et bien.

    Cet article n’est pas le plus extrême dans le genre, mais je commence à fatiguer de la multiplication des mots bizarres et peu usités, qui sont introduits non pour donner un sens précis à ce qu’on dit mais juste parce qu’ils croient que c’est sérieux de mettre autant de mots "chics" que l’on peut.

    D’ailleurs, arrêtez avec vos références culturelles françaises qui ne montrent que le fait que vous n’assumez pas d’insérer dans vos écrits les références de livres africains.
    Combien de fois a t-on vu un journaliste emphaser sur Don quichotte, la belle au bois dormant, Roméo et juliette, Candide,...
    Et combien de fois parlez-vous de Sous l’orage, Petit Bodiel, le monde s’effondre,... ?

    Sachez que nous ne sommes en rien obligés de connaître les références culturelles "occidentales" francophones ,ou anglophones d’ailleurs.
    Vous non plus. Le fait que l’on vous les ait fait ingurgiter à l’université n’est que le produit d’une décolonisation mal vécue.

    Ca me rappelle ThomSank : Il faut accepter de vivre Africain, c’est la seule façon de vivre libre et de vivre digne.

  • Le 28 mars 2012 à 14:02, par dinkous En réponse à : MALI : ATT, du fond de son trou, boit son petit lait

    Merci pour votre analyse de la situation malienne, pardon du cauchemar insolite de l’actuel homme fort du Mali, hélas devenu piteux gardien d’une patate trop chaude entre ses mains. Si la CEDEAO a si vite réagi et aussi clairement, c’est que le cas malien brille par le bon sens dû à l’inexistence actuelle d’un vrai tenant du pouvoir ou d’un véritable contre poids. Le pouvoir est tout simplement vacant.Tout ressemble à du théâtre des forces armées maliennes, inspiré par un très mauvais scénariste à court d’idées et d’imagination . Ceci dit, pour cette promptitude de la CEDEAO, pourquoi le Guide Lybien n’a pas pu bénéficier en son temps, tout aussi rapidement, de ce même soutien contre l’occupant/oppresseur occidental ? Hélas celui-là était trop riche-puisant-mondial et trop armé pour tout combat sur terre, sous/sur mer et dans les airs !D’ailleurs l’occupant méprisait, piétinait et dédaignait toute invective de l’UA ou CEDEAO. Alors bravo à la CEDEAO quand même pour la résonnance de sa voix discordante à ces multiples voix maliennes qui refusent de jouer à ce faux théâtre.

  • Le 28 mars 2012 à 16:10, par mackiavel En réponse à : MALI : ATT, du fond de son trou, boit son petit lait

    Franchement, le problème est de savoir si les représentants des chefs d’Etat sont de dignes démocrates eux-mêmes. Qui n’a pas fait de putsch n’a qu’à jeter la première pierre à Sanogo.
    Ensuite, comment restaurer l’autorité d’un Etat avec un commandant suprême en déroule pendant que les troupes perdent du terrain ? ATT a faillit, il a payé pour son incompétence et son laxisme.

  • Le 28 mars 2012 à 16:42 En réponse à : MALI : ATT, du fond de son trou, boit son petit lait

    Incroyable comment tout cela est perçu de l’extérieur, que répresente un millier de personnes contre des millions de personnes favorables à ce coup d’état ? Faites un sondage et vous saurez que les maliens sont plus que d’accord, en phase avec la junte ; ce sont ces présidents-médiateurs qui viendront foutre la merde au mali !
    C’est quoi cette démocratie à la con que ATT nous a fait miroiter ? Démocratie par ci, démocratie par là, pauvres nègres, toujours à singer le blanc qui lui a déjà le ventre plein.
    ça fait 2 décennies que le Mali est dans la misère et l’occident nous cite en exemple de démocratie

  • Le 28 mars 2012 à 16:58, par Damonzon En réponse à : MALI : ATT, du fond de son trou, boit son petit lait

    Je condamne ce putsch comme toute prise du pouvoir par la force. C’est un principe, même si le pouvoir d’ATT (que vous flattez) avait depuis longtemps perdu toute crédibilité auprès du peuple, cela, à cause de la corruption tant d’autres. En effet, ATT est le premier chef d’Etat du Mali à avoir laissé se développer, voire être complice du développement de certains sentiments que nous autres Maliens ignorions jusque-là : il s’agit du tribalisme et autre régionalisme. Toute chose que le Malien ne supporte pas

  • Le 28 mars 2012 à 17:46, par CNRDRE En réponse à : MALI : ATT, du fond de son trou, boit son petit lait

    Ma Capitaine, faut fegmer les frontières et on verra si cette CEDAO pourra venir te bagabaga !! Megd, où était cette CEDAO quand les Hommes Bleus (les Touaregs) assiégeaient le Nord-Mali ? Remegd. Ils n’ont qu’à oser voir, fougnènè comme ça !

  • Le 28 mars 2012 à 18:10, par popol En réponse à : MALI : ATT, du fond de son trou, boit son petit lait

    A celui qui soutient la junte : où sont les millions de Maliens qui soutiennent les Putschistes ? Aux abonnés absents ! Si cette junte est si populaire que ça, qu’elle mobilise ces supporters ; Sinon, nous serons en droit de considérer que ce millier de maliens qui manifeste est représentatif. Ce n’est pas parceque l’Occident parle de démocratie que c’est une mauvaise chose. Personne n’a jamais dit que la démocratie signifait prospérité.

    Que ceux qui aiment tant les dictatures aillent vivre en Syrie et laisse les Africains qui veulent vivre dans une démocratie (à défaut de vivre dans l’aisance) tout faire pour l’avoir. C’est facile d’avoir les fesses posées derrière son ordinateur, bien au chaud et bien à l’abri, et venir raconter tout et n’importe quoi !

  • Le 28 mars 2012 à 18:34, par calao En réponse à : MALI : ATT, du fond de son trou, boit son petit lait

    je voudrais faire une proposition à celui qui assurera l’intérim si les négociations de la CEDEAO aboutissent :
    qu’il fasse un recensement des leaders de la mutinerie .Qu’il demande ensuite des armes conséquentes (auprès de la CEDEAO par exemple) afin de les remettre à ces derniers et direction le front pour ces preux.S’ils n’arrivent pas à mater la rébellion, on pourra toujours négocier.

    • Le 29 mars 2012 à 01:31 En réponse à : MALI : ATT, du fond de son trou, boit son petit lait

      C’est devenu une constance politique dans les néocolonies françafricaines d’Afrique : à l’occasion des crises majeures internes ou externes sous régionales, on est atterré de constater que ce sont les pires putschistes criminels en plus de leurs affidés marchant sur le ventre et tous ces vendus au FMI, à la Banque Mondiale et autres multinationales occidentales des mines et du pétrole, qui systématiquement s’érigent en donneurs de leçons de démocratie qu’ils savent piétiner localement par ailleurs. A toutes ces moisissures qui peuplent nos États, on a envie de dire ceci : respect pour l’indépendance et l’intégrité du Mali tant négligées par le régime corrompu et affairiste d’ATT. Et si au fond d’un trou, il boit du petit lait parce que le peuple malien se retrouve présentement étranglé par les prédateurs de la finance occidentale et autres gérants nègres d’un CFA colonial, alors, cet homme mérite que les Maliens le remettent dans les poubelles de l’histoire et de l’oubli. Il n’aura jamais été grand ; Comme tant d’autre, il n’aura servi que contre son propre peuple ; un preneur d’ordres cyniques et réactionnaires en quelque sorte.

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