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ELECTRIFICATION DES ZONES RURALES DU BURKINA : Le vœu ardent des populations locales

Publié le vendredi 23 mars 2012 à 01h30min

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Localités stratégiques de par leur position frontalière au Niger, au Ghana et au Togo ou à proximité avec Ouagadougou, Kantchari, Zabré et Saponé ne tirent pas moins profit de l’électrification rurale. L’éclairage de ces communes rurales constitue un tremplin socio-économique qui entretient une forte croissance locale. Tous les secteurs d’activités en ressentent les effets positifs, au grand bonheur des populations bénéficiaires. Mais le pari est loin d’être tenu avec l’effervescence sur le territoire national.

A 30 km de Ouagadougou sur la route Sapouy-Léo, Saponé, dans la province du Bazèga, n’a rien à envier à la capitale sur certains plans. L’électrification a donné des délices de grandes villes à tel point que cette commune rurale est devenue un lieu de retrouvailles et de récréation. Aux confins du Ghana et du Togo, Zabré, dans le Boulgou, n’en demeure pas moins nanti par le processus de « lumière pour tous ». Depuis le 24 décembre 2008, les ampoules brillent dans cette bourgade transfrontalière. Et à Kantchari, à quelques encablures du Niger, dans la province de la Tapoa, les installations électriques ont conforté une localité dans son ambition de centre d’échanges important.

Ces trois centres semi-urbains représentent aujourd’hui un pan reluisant du programme d’électrification rurale au Burkina Faso. Elaboré en 2003 et mis sur orbite en 2005, l’autre segment de la gestion du courant électrique est porté par le Fonds de développement de l’électrification (FDE). En synergie d’actions avec la Société nationale burkinabè d’électricité, cette structure a été chargée de la mission expresse de « faire reculer l’obscurité dans les zones rurales du pays ». Son mode opératoire consiste à rechercher l’adhésion et l’implication des populations dans un souci d’appropriation, d’explorer toutes les possibilités d’approvisionnement (recours à des groupes électrogènes diesel, raccordement au réseau national de la Sonate, installations solaires), utilisation de méthodes amoindrissant les coûts (méthode SWER, système de fil de garde isolé, etc.).

Et depuis, cette option semble avoir pris un bel élan.
A Zabré, la coopérative d’électricité (Coopel) du Leeré compte 722 abonnés répartis à Zabré, à Wangala (15 Km) et Dindeogo (22 km). L’édition, la distribution et le règlement des factures à Zabré sont assurés par l’entreprise Projet de production international (PPI), appelée « fermier », dans le contexte de l’électrification rurale au Burkina. Dans d’autres localités, c’est la Coopel qui s’en charge avec l’appui des services techniques du FDE. L’approvisionnement en électricité étant assuré grâce au raccordement au réseau national à partir du barrage hydro-électrique de Bagré. Chaque mois, la coopérative paie deux factures : une à la SONABEL (pour la fourniture de l’énergie électrique) et une autre à PPI. Tous les secteurs d’activités enregistrent des changements qualitatifs à Zabré, Kantchari et Saponé. Structures privées et services publics sont éblouis par cette révolution du courant électrique.

Les activités génératrices de revenus ainsi que les services sociaux sont le reflet de cette avancée. Les élèves se réjouissent, particulièrement, de bénéficier maintenant de plus de facilités d’études de nuit. Ils ont même accès à Internet pour des recherches. Mais, l’éclairage public n’est pas encore à l’ordre du jour car une question demeure sans réponse : « Qui va payer la facture ? ».
Les habitants des trois communes rurales en question sont unanimes à reconnaître que l’avènement de l’électricité est synonyme de progrès à tous les égards. « Cet investissement rend tout plus facile. Au sein de la mairie, les appareils dactylographiques sont remplacés au fur et à mesure par des ordinateurs. Et la qualité des prestations de service s’est améliorée. Les avantages sont tellement nombreux que certains villages attendent le courant avec impatience », témoigne un conseiller municipal de Zabré.

La réussite de l’opération a ouvert des perspectives. Des études ont été menées en 2011 pour étendre l’électrification à certains villages proches de Zabré tels Zourma, Doun et Bangou. L’engouement est le même à Saponé et à Kantchari. La demande dépasse l’offre de loin. A noter que la SONABEL et le FDE sont en fait les deux segments d’une même opération d’Etat : l’électrification nationale. Les attentes des populations aujourd’hui se résument en partie à l’amélioration de leurs conditions de vie par le courant. Que cette énergie soit tenue par des poteaux-bois ou des barres de fer, peu leur importe.
Aujourd’hui, la ville aux légendaires chapeaux, Saponé, est un vrai lieu de villégiature pour les habitants de la capitale en quête d’espace relaxant et d’air frais. « Chaque week-end, Saponé accueille une grande partie des Ouagavillois dans ses maquis qui servent désormais toutes boissons bien fraîches dans un cadre agréable et reposant. C’est l’économie locale qui subit un impact très positif et s’enrichit », souligne un gérant de bar.

La propension à aller vers la lumière engendre perpétuellement de nouveaux défis pour les coopératives d’électricité. Des sites stratégiques tels des établissements scolaires et sanitaires attendent la lumière. De nouveaux investissements pointent à l’horizon. Les populations manifestent de jour en jour leur volonté d’accéder à la lumière. Les principaux acteurs de la mise en œuvre de l’électrification rurale doivent encore redoubler d’efforts en multipliant les voies et les moyens de l’efficience et de l’efficacité pour satisfaire tout ce beau monde qui fonde un réel espoir sur ces chantiers-là. Communes rurales et gros villages se disputent âprement même l’électrification rurale sur toute l’étendue du territoire.

La Coopel de Kantchari comptait en 2008, 140 adhérents au moment des études de faisabilité. Ces données initiales jouent aujourd’hui des tours à la qualité des services offerts aux 700 abonnés actuels. Aussi les extensions ont-elles été suspendues pour se focaliser sur le chef-lieu de commune. L’accroissement des capacités opérationnelles est un souci partagé de toute part. Au sein du conseil municipal et de la population. Tout en se félicitant que Kantchari ait obtenu maintenant ses attributs de ville moderne avec son éclairage, les autorités communales plaident aussi pour un élargissement du processus à tout le ressort communal avec un renforcement de l’offre.
« Depuis l’avènement du courant, les retombées sont énormes. Une vie s’exprime de jour comme de nuit. La téléphonie, les moulins bénéficient de cette embellie.

Aussi bien nos marchandises que notre alimentation. La lumière a pris la place de l’obscurité et joue un rôle capital au niveau de la santé. Nous ne réclamons, que du courant en quantité suffisante pour construire davantage notre propre développement et celui de notre localité qui est bien situé pour profiter du trafic transfrontalier. Mais à l’heure là, le courant ne suffit pas. Beaucoup de gens sont confrontés à un manque de compteurs. Les coupures gâtent parfois nos affaires », indique les commerçants du poste frontalier burkinabè avec le Niger.
LFS

LE QUOTIDIEN"

Lassina Fabrice Sanou (LFS)

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Vos commentaires

  • Le 23 mars 2012 à 03:09 En réponse à : ELECTRIFICATION DES ZONES RURALES DU BURKINA : Le vœu ardent des populations locales

    Que chacun joue son role surtout en commencant par la sonabel qui nous fait chier ces jours jours ci !

  • Le 26 mars 2012 à 03:20, par LE SAGE CLAIR En réponse à : ELECTRIFICATION DES ZONES RURALES DU BURKINA : Le vœu ardent des populations locales

    Après quelques années de jeunesse, le FDE est devenu un véritable outil de développement. Il suffit de donner à cette structure de réels moyens de sa politique pour qu’elle lampantifie, tasmanifie et bougoumetifie tout le Faso. Petit à petit, Mme Bado et son équipe sont en train de gagner le combat de lanchir les zones rurales. Courage Blanche Bado, rien ne porte et ne dément les assauts de découragement que le travail et la sincérité. Malgré les faiblesses et les insuffisances du FDE, vous avez parvenu à le hisser au rang des mécanismes de développement qui peuvent brandir des forces et des acquis pour l’action gouvernementale. Chapeau ! Vous tenez le bon bout.

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