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SNC Bobo 2012 : Etre lauréat, puis « laissé-pour-compte » ?

Publié le jeudi 22 mars 2012 à 00h16min

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La Semaine nationale de la culture reste incontestablement un tremplin pour la valorisation de la culture burkinabé à travers des compétitions (musique moderne, traditionnelle, arts plastique, culinaire, lutte, exposition…). Une aubaine pour les artistes de libérer leur génie créateur et de le faire jauger. Seize (16) éditions, des milliers de découvertes de talents, mais « jamais » de suivie, encore moins d’accompagnement financier ou technique. Les lauréats sont laissés pour compte après la manifestation sans aucune possibilité de tournées nationales ou internationales. C’est avec ces cœurs pleins d’amertumes que les artistes de Bobo-Dioulasso se sont confiés à nous lorsque nous les avons approchés le dimanche 18 mars 2012 dans le cadre du constat des préparatifs de la semaine culturelle.

Situé dans le quartier Diarradougou, le centre Djeliya est un des lieux d’attractions des artistes de la ville. Pour cette 16e édition de la Semaine nationale de la culture (SNC), la compagnie de chorégraphie Tamadia, est retenue pour les compétitions du grand prix des arts et des lettres (GPNAL). N’ayant malheureusement pas un domaine à elle pour les répétitions, elle a néanmoins choisi de les faire dans ce centre Djeliya. Mais avant, la compagnie Tamadia négociait quelques fois la scène du centre Siraba pour revoir certaines séquences de sa pièce. Cette situation, de l’avis de Aguibou Sanou, montre à quel point les artistes sont laissés pour compte. « Aucune marque de considération pour les artistes qui sont pourtant les ambassadeurs de nos cultures », a-t-il d’entrée fait remarquer.

Pour ce qui est des préparatifs, ils avaient l’air bien. Les danseurs et musiciens discutent sur la retouche à faire à telle ou telle séquence. Danseuses et danseurs donnent le meilleur d’eux-mêmes pour la réussite de l’événement mais avec pour seul souci de remporter la première place. Seule compagnie de chorégraphie pour la ville de Sya, Tamadia se fait la promesse d’occuper la première place dans cette discipline. « Mais que va-t-il se passer après la semaine culturelle ? », se demande le metteur en scène. Il estime en effet que : « C’est dommage qu’après chaque SNC, les lauréats restent submergés dans les pénombres », avant de poursuivre que les autorités administratives et politiques doivent réfléchir à une politique d’accompagnement des lauréats afin de les aider à s’ouvrir d’autres portes.

A l’écouter, il va falloir le faire dès que les rideaux tomberont sur la présente édition pour un épanouissement total des artistes mais aussi pour une meilleure vulgarisation des messages.
Si Tamadia dit ne pas bénéficier d’un soutien, les deux troupes du Centre Siraba (Sérékini et Siraba musique) retenue pour les compétitions ont chacune bénéficié d’un montant de 100 000 F CFA de la commune de Bobo-Dioulasso. Cet argent, explique Olivier Somé, responsable des deux troupes n’a servi qu’à l’achat des accoutrements et à l’internement des artistes aux fins de suivre rigoureusement les répétitions. Il leur reste à relever les défis de la Semaine nationale de la culture 2012. En effet, le Centre Siraba à travers plusieurs troupes telles que Badenya, troupe Sanyon ont pendant longtemps participé aux éditions de la SNC.

Elles sont lauréates et cela s’est arrêté là, restant donc dans les oubliettes. Pourtant, souligne Olivier Somé :« Au-delà des compétitions, la SNC peut initier des festivals ou tournées pour occuper les artistes. Certes, il y a beaucoup de festivals au Burkina Faso, mais après la Semaine, les artistes ne sont plus impliqués ». De telles initiatives permettront sans doute, à écouter le responsable des troupes Sérékini et Siraba musique, à enlever aux artistes, le rêve de partir tout le temps en Europe.

Le message ou du moins la proposition est la même pour le responsable de la troupe des handicapés, Sayouba. « La tâche est deux fois plus difficile pour nous. Seule notre volonté et notre amour pour l’art nous exaltent à mener ces activités artistiques », dit-il. La troupe des handicapés a quitté les scènes de la Semaine nationale de la culture il y a près de dix ans. Elle y revient cette année pour, souligne Sayouba, apporter sa contribution à la valorisation de la culture burkinabè. Notons qu’à Bobo-Dioulasso, par ailleurs ville culturelle, une dizaine de troupes sont retenues dans plusieurs compétitions. Il s’agit des disciplines telles que l’orchestre, la musique traditionnelle, la danse traditionnelle, la chorégraphie, le choeur populaire (...) aussi bien dans les pools jeunes qu’adultes.

Bassératou KINDO

Pour le Faso.net

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Vos commentaires

  • Le 23 mars 2012 à 01:00, par TIENFO En réponse à : SNC Bobo 2012 : Etre lauréat, puis « laissé-pour-compte » ?

    les artistes au burkina sont éffectivement oublier par moment. disons même qu’ils sont souvent néglisés ou exploités à dessein. la SNC à mon sens est souvent organisée pas pour la promotion de notre culture mais pour sacrifier à une coutume ou faire croire que nous sommes fidel dans l’organisation de certains festival etc. j’en veux pour preuve l’organisation catastrophique des regionales de la presente édition. tenez vous bien, il à été deamandé de reconduire ou de favoriser les troupes ayant déja participé au phase finale, question minimiser les depenses que va occasionner les tournées de selection et d’encadrement des troupes naisante et qui sont éloignées des chefs lieu des province. aussi faite un tour dans les lieux d’hebergement des troupes et comparer leur conditions d’hebergement parrapport aux soit disants assistant culturels ou autres. c’est un sacrifice que les troupes en totalité constituées de paysants (laisse leur traveaux champetres) font pour montrer à la face du monde notre identité culture. de grace un peu de considération pour eux. si non la le peu qui reste de nos cultures est appellé à mourrir

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