LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

Mali : Excédés par la guerre dans le nord, des soldats se révoltent à Bamako

Publié le mercredi 21 mars 2012 à 19h53min

PARTAGER :                          

Des dizaines de militaires maliens se disant excédés par le manque de moyens pour combattre la rébellion touareg et les groupes armés dans le nord de leur pays, ont manifesté mercredi en tirant en l’air à Bamako où ils ont investi le siège de la radio-télévision publique.
"Nous en avons marre de la situation dans le nord" du pays, en proie à une rébellion Touareg et aux activités de groupes islamistes radicaux, a affirmé à l’AFP l’un de ces militaires qui étaient plusieurs dizaines dans les rues, tirant des coups de feu en l’air et semant la panique parmi la population.

Les militaires qui ont investi l’Office de la radio-télévision du Mali (ORTM, public) qu’ils occupaient en fin d’après-midi, sont des jeunes agissant à visage découvert. Ils ont tiré en l’air dans les bâtiments du siège, situé au centre de Bamako, et ont fait sortir tout le personnel.
Quelques heures plus tôt, des soldats avaient manifesté en tirant en l’air dans un camp militaire de Kati, ville-garnison à quinze kilomètres de Bamako, afin de réclamer un armement adapté pour combattre dans le nord.

"Nous voulons des munitions pour aller combattre les rebelles touareg, trop c’est trop", a déclaré un caporal du camp, sous couvert de l’anonymat. "Le ministre de la Défense est venu ce matin à Kati, mais il ne nous a pas convaincus", a-t-il ajouté.
Il a affirmé que les soldats ne voulaient pas "le départ du président de la République", Amadou Toumani Touré, un ancien militaire lui-même. "C’est notre président, mais il faut qu’il règle les choses", selon lui.

Début février, des femmes et proches de soldats avaient manifesté dans plusieurs villes maliennes, dont Bamako, pour dénoncer le silence sur la situation de ces soldats et la "mollesse du pouvoir" face aux rebelles touareg.

Certaines de ces manifestations avaient tourné à la violence et des propriétés appartenant à des Touareg saccagées. Les manifestants s’en étaient également pris aux biens d’autres communautés à la peau claire, comme les Arabes du Mali ou des Mauritaniens installés dans le pays.

Présidentielle programmée

Le président Touré avait réussi à calmer l’ardeur des femmes de soldats en prenant en compte leurs demandes, en particulier qu’elles puissent avoir des nouvelles de leurs maris au front, et avait appelé à ne pas "faire l’amalgame" entre rebelles touareg et civils des communautés à la peau claire.

Le Mali est confronté depuis le 17 janvier à des attaques du MNLA (rebelles touareg du Mouvement national pour la libération de l’Azawad) et d’autres rebelles, dont des hommes lourdement armés qui avaient combattu pour le régime de Mouammar Kadhafi, qui ont pris plusieurs villes du nord du pays.

Un mouvement islamiste armé touareg, Ançar Dine (Défenseur de l’islam) qui veut imposer la charia (loi islamique) au Mali par la lutte armée, a affirmé contrôler trois villes dans le nord-est du pays, près de la frontière algérienne : Tinzawaten, Tessalit, Aguelhok.
Dans une vidéo diffusée le 13 mars, Ançar Dine avait montré des images de soldats maliens morts à Aguelhok, ainsi qu’une trentaine d’autres faits prisonniers.

Le gouvernement malien a en outre accusé Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), qui a des bases dans le nord du Mali d’où elle opère dans plusieurs pays du Sahel, de combattre avec le MNLA. Aqmi retient en otages treize Occidentaux, dont six Français.
Le premier tour de l’élection présidentielle, à laquelle le président Touré qui a épuisé ses deux mandats de cinq ans ne se représente pas, est en théorie prévu le 29 avril au Mali, couplé à un referendum constitutionnel.

Mais des observateurs s’interrogent sur la tenue d’un tel scrutin alors que la moitié du territoire du pays est en proie à un conflit armé.

AFP

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 21 mars 2012 à 20:12, par Americain En réponse à : Mali : Excédés par la guerre dans le nord, des soldats se révoltent à Bamako

    Du courage nos frères maliens. Vous ne méritez pas la violence. L’integrité du Mali doit etre respectée

  • Le 21 mars 2012 à 20:54 En réponse à : Mali : Excédés par la guerre dans le nord, des soldats se révoltent à Bamako

    Vous êtes plutôt des lâches !!!!
    L’énergie que vous utilisez pour faire le boukan à Bamako, vous devez plutôt l’utiliser au front. Les rebelles se débrouillent avec leurs petits moyens et vous, toute une armée, vous dites que vous n’avez pas de moyens !
    En réalité vous avez peur et vous ne savez pas comment vous expliquer.

  • Le 21 mars 2012 à 20:54 En réponse à : Mali : Excédés par la guerre dans le nord, des soldats se révoltent à Bamako

    vite que la cedeao envoie l’écomog pour sauver le soldat att car il ne mérite pas ça du tout. je suis peiné pour lui,c’est un démocrate qui ne s’accroche pas au pouvoir,surout il avait juré depuis longtemps qu’il quittait le pouvoir cette année après les élections. svp sauvez le soldat att et tout le peuple malien avec en mattant cette rébellion touareg.
    vyve la solidarité
    vive la cedeao
    vive l’ecomog
    vive le peuple malien

  • Le 21 mars 2012 à 21:38, par Un citoyen En réponse à : Mali : Excédés par la guerre dans le nord, des soldats se révoltent à Bamako

    Ce qui se passe chez notre voisin doit nous interpeller tous car comme le dit un proverbe de chez nous : "Quand la case de ton voisin brûler, hâte-toi de lui porter secours !..." Si "nous" laissons faire, je ne suis pas sûr que nous ne serons pas éclaboussés. Je suis convaincu que la sous-région dispose des moyen pour éviter l’enlisement. Alors, vivement qu’on arrête cette pieuvre !

  • Le 22 mars 2012 à 00:19 En réponse à : Mali : Excédés par la guerre dans le nord, des soldats se révoltent à Bamako

    la betise des bidas du burkina faso à été vite copier les soldats maliens. quand allons nous donner un bon exemple ? ne me parler pas des mediations du blaso ou l’aplication des mesures de bretonwood ( assasin pour nos population

  • Le 22 mars 2012 à 00:21 En réponse à : Un peu de compassion pour une autorité en peine !

    Le coup de force a commencé depuis 15h et aucun président, même pas celui de la CEDEAO ou de l’UA ne s’est exprimé jusqu’à présent pour condamner ce coup de force, appeler à l’ordre immédiat et affirmer leur solidarité au peuple du mali. La france et les Etats-Unis l’ont fait. Je ne comprends pas du tout les dirigeants africains. Notre président aurait au moins pu le faire à travers le journal de 20h.

    • Le 22 mars 2012 à 15:02, par omar En réponse à : Un peu de compassion pour une autorité en peine !

      L’exemple du mali ne plait guère à ceux qui veulent s’éterniser au pouvoir.Citer ATT comme modèle gêne ceux qui se sont fait maître dans la résolution des crises alors que chez le jeu démocratique est biaisé.Les ennemis de l’afrique ce sont les africains.

    • Le 22 mars 2012 à 15:04, par omar En réponse à : Un peu de compassion pour une autorité en peine !

      L’exemple du mali ne plait guère à ceux qui veulent s’éterniser au pouvoir.Citer ATT comme modèle gêne ceux qui se sont fait maître dans la résolution des crises alors que chez le jeu démocratique est biaisé.Les ennemis de l’afrique ce sont les africains.

  • Le 22 mars 2012 à 13:31, par Oncle Kakatar En réponse à : Mali : Excédés par la guerre dans le nord, des soldats se révoltent à Bamako

    Faut laisser les militaires maliens en paix. Eux au moins, ce sont des garçons : ils ont été directs et sont parti chercher l’essentiel au lieu de traumatiser les pauvres populations civiles durant des mois. C’est inadmissible de laisser son armée (mais surtout les enfants des autres) se battre contre des ennemis super armés. Ou on décide d’office de ne pas se battre et on accède à ce que l’ennemi réclame ou bien si on choisit de se défendre il faut le faire avec TOUS LES MOYENS dont on dispose. Aux grands maux, les grands remèdes ! Quant à ceux qui pronent la négociation, je leur rappelle qu’il vaut mieux pour l’Etat malien inverser le rapport de force sinon négocier en position de faiblesse comme c’est le cas actuellement, c’est se mettre en difficulté avec le risque de céder aux exigences de l’ennemi. Ce renversement de situation nécessite bcp d’énergie et moyens et ne saurait être réalisé par des couards. Le Mali a besoin pour quelques instants d’un homme fort qui puisse redonner confiance à son armée et surtout aux soldats engagés sur le terrain. Si ATT cherche le Prix Nobel de la paix (non plutôt du "pacifisme"), c’est son droit le plus absolu, mais il n’a pas le droit d’exposer inutilement la vie des enfants des autres à la furie meurtrière de ces prétendus fous d’Allah (plutôt des fous de Satan, oui !)

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique