Monsieur Boureima Badini, au nom du Président du Faso, Facilitateur du Dialogue direct inter ivoirien a félicité le nouveau chef de l’Exécutif pour sa nomination à la tête du gouvernement ivoirien. Il a souhaité que les liens de coopération et de fraternité entre les deux pays se renforcent après la grave crise que la Côte d’Ivoire vient de traverser.

Avec le nouveau Président de l’Assemblée nationale de la 2ème législature de la 2ème République, le Représentant Spécial du Facilitateur a également transmis les félicitations du Président Blaise Compaoré pour sa brillante élection, le 12 mars dernier à Yamoussokro, à la tête du parlement ivoirien. M. Badini a par ailleurs exprimé à M. Guillaume Soro, toute la satisfaction du Facilitateur pour avoir mener à terme, l’Accord Politique de Ouagadougou, grâce auquel la Côte d’Ivoire, s’est remise sur la voie de la normalité constitutionnelle dans un climat de paix retrouvée. Il a loué à cette occasion le courage, l’abnégation et le sens poussé de patriotisme de celui qui a été pendant plus de quatre ans, la cheville ouvrière dans l’application de l’Accord Politique de Ouagadougou.

Tout comme lors de son audience avec le Président de la République, Monsieur Alassane Ouattara le 15 mars dernier, le Représentant Spécial du Facilitateur a insisté auprès de ses interlocuteurs, sur la nécessité pour la Côte d’Ivoire, d’instaurer un dialogue politique républicain dynamique, à la fois franc et sincère entre tous les acteurs. Au nom de l’intérêt supérieur de la Côte d’Ivoire, il a demandé aux nouveaux dirigeants du pays de tendre la main à l’opposition. « Nous avons demandé à ce qu’il y ait un dialogue politique dynamique républicain qui puisse amener tous les partis politiques à adhérer au programme de sortie de crise qui a été bâti par le Président de la République, Alassane Ouattara », a déclaré Bouréima Badini à chaque sortie d’audience. L’appel semble être entendu, car après une rencontre avec le Président Ouattara le mardi 20 mars, le Premier Ministre Jeannot Kouadio Ahoussou a déclaré : « D’ores et déjà, je peux vous dire qu’en conseil du gouvernement, nous avons pris la décision de reprendre contact avec l’opposition dans un cadre officiel. Le gouvernement sera désormais l’interlocuteur de nos frères et sœurs du FPI (Front Populaire Ivoirien) et de LMP (La Majorité Présidentielle)… ».

Evoquant le processus de réconciliation nationale, Monsieur Badini a dit ceci : « Dialoguer suppose se parler librement, évoquer sans faux-fuyant les questions qui favorisent des avancées et qui fassent sortir progressivement les protagonistes du désaccord. Dans le dialogue, la lucidité et le réalisme sont de mise. Car tous les points ne peuvent être réglés dans l’immédiat. Les chances d’aboutir à la réconciliation passent par le désir de vouloir se parler. Et je pense que c’est le préalable. Sans cela, il sera difficile d’avancer, de faire des progrès ». L’essentiel, pour lui, est de poser les bases et de voir quels sont ceux qui sont tout à fait volontaires pour accompagner le processus.

A propos de l’application de l’accord politique de Ouagadougou le Représentant Spécial a rappelé qu’il était prévu pour durer dix mois. « Malheureusement, a-t-il noté, avec toutes les péripéties et les contraintes du processus, nous en sommes arrivés à pratiquement quatre ans ». Il a toutefois exprimé sa satisfaction quant à l’issue dudit accord. Il a aussi exprimé sa disponibilité et celle du Facilitateur, quelque soit la forme « à accompagner la Côte d’Ivoire à retrouver la paix ».

Les premiers responsables du parlement et du gouvernement ivoiriens ont apprécié chacun, la démarche entreprise par le Représentant Spécial et lui ont demandé de traduire au Facilitateur, toute leur reconnaissance pour sa pleine implication dans la sortie de crise en Côte d’Ivoire.

Jean-Baptiste Ilboudo
à Abidjan