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Décaissement des Pays Bas pourle SIDA : Les raisons d’une lenteur

Publié le jeudi 21 octobre 2004 à 08h02min

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L’ambassade royale des Pays-Bas finance le projet Sida/Communauté au Burkina Faso. En 2002 et 2003, 90 structures de lutte contre le Sida ont été bénéficiaires de ce financement. Sur le terrain, elles ont pu mener leurs activités, mais elles ont été confrontées à une lenteur dans le décaissement.

Le Cabinet Deloitte & Touche, qui gère ces fonds, a été indexé par certains comme étant le goulot d’étranglement. Le mardi 12 octobre 2004, les responsables du cabinet ont rencontré la presse pour s’expliquer. C’était en présence des responsables du Secrétariat permanent du Conseil national de Lutte contre le Sida et les infections sexuellement transmissibles (SP/CNLS-IST), organe chargé du suivi de l’exécution des activités des associations sur le terrain.

C’est la somme de 2,4 milliards de FCFA que le Royaume des Pays-Bas a mise à la disposition des associations de lutte contre le SIDA en 2002 et 2003 à travers des conventions de financement signées avec le SP/CNLS-IST.

Pour une gestion efficiente de ces fonds, une consultation restreinte a été lancée en novembre 2002 à l’issue de laquelle le cabinet d’expert- comptable Deloitte & Touche a été retenu pour « assurer la gestion du secteur de la communauté ».

Dans l’exécution de leurs activités, les associations accusent le cabinet de retarder la mise en œuvre de leurs plans d’action à cause de la lenteur accusée dans le décaissement.

L’objectif de cette rencontre avec la presse, initiée par le SP/CNLS-IST, était donc de permettre de comprendre les causes réelles de cette lenteur. Tout le cabinet Deloitte & Touche était mobilisé, avec à sa tête le PDG Nabassom Salif Ouédraogo.

De la gestion du fonds

S’agissant de la gestion du fonds, le PDG a indiqué qu’un compte a été ouvert dans une Banque et est mouvementé sur cosignature du secrétaire permanent du CNLS-IST et du cabinet. Trois collaborateurs ont été directement impliqués dans la gestion du projet :

un associé responsable, un superviseur (DAF) et une gestionnaire. Pour Nabassom Salif Ouédraogo, la lenteur dans le décaissement est imputable en grande partie aux associations, qui ne respectent pas les procédures de financement mises en place.

Il a affirmé que sur la base des mécanismes de gestion fournis par l’ambassade des Pays-Bas d’une part, et d’autre part de leur expérience en gestion et audit des projets, un document appelé « Directives administratives, financières et comptables pour la gestion des fonds de la convention de financement SP/CNLS-IST » a été élaboré.

Ce document contient les différentes démarches, procédures et outils nécessaires à l’établissement des demandes de fonds, la gestion des fonds, la justification et le rapportage. Ces procédures et outils, a-t-il indiqué, après amendement par le bailleur de fonds et le SP/CNLS-IST, ont été administrés aux bénéficiaires de financements à l’occasion de formations organisées à leur intention.

Les responsables d’associations doivent être plus professionnels

Selon Deloitte & Touche, la lenteur s’explique par le fait que les associations ne respectent pas les procédures. Les difficultés qui retardent le décaissement sont liées à la correction de la sur-évaluation des éléments du budget dans la demande de fonds, la mauvaise qualité des rapports trimestriels.

Le retard ou la non-transmission des rapports financiers, l’insuffisance du suivi-terrain et surtout l’insuffisance des pièces justificatives présentées bloquent automatiquement la tranche du financement suivant. Et pour convaincre, le responsable du département audit et contrôle, Idrissa Sawadogo, affirme :

« Quand on vous amène une facture de vivres délivrée par une société d’informatique, vous êtes obligés d’être plus attentifs. Plus d’une fois, il nous est arrivé de rejeter des pièces justificatives parce qu’elles ne présentaient pas des garanties de probité ».

Au-delà de ces difficultés, il a été relevé un problème de communication entre le cabinet et les associations des provinces qui n’ont pas d’adresse fiable. Pour aplanir tous ces problèmes, le PDG de Deloitte & Touche invite les responsables d’association à plus de professionnalisme.

Ainsi, « Les règles élaborées pour la mise en place du financement seront respectées » , a souligné Idrissa Sawadogo. Dans l’ensemble, le cabinet se dit satisfait de l’exécution du projet, car « Sur les 2,4 milliards de FCFA, il ne reste que 20 millions de FCFA », « un taux de consommation record » , a indiqué le PDG.

Ouédraogo Adama Damiss
Observateur Paalga

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