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Transparence dans la gestion des industries extractives : les populations de Yalgo formées aux principes de l’ITIE

Publié le mercredi 14 mars 2012 à 00h28min

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Les populations des localités abritant des sites miniers se plaignent souvent de ne pas bénéficier des fruits de l’exploitation des richesses de leurs ressources naturelles. C’est pour permettre à ces dernières d’avoir toutes les informations relatives aux activités minières dans notre pays que l’Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives(ITIE) a entrepris des actions d’information et de communication à leur endroit.

Une équipe de son secrétariat permanent ainsi que des membres de l’ONG ORCADE étaient à la rencontre des populations de Yalgo, commune rurale du Namentenga (Boulsa) abritant le site minier SOMITA le mercredi 7 mars 2012 à cet effet.

Les richesses que produisent les sociétés minières doivent parvenir à tout le monde. Malheureusement, la réalité est tout autre. C’est pour changer cette réalité qu’est née l’ITIE. Son rôle est de produire des rapports qui sont réalisés sur la base des informations qu’elle reçoit des industries extractives et de l’Etat. Pour ce faire, les sociétés minières sont tenues de rendre publiques les sommes qu’elles versent à l’Etat chaque année. L’Etat est à son tour est tenu de publier les recettes qu’il a perçues des sociétés minières.Ce processus permet aux populations de disposer des informations nécessaires pour interpeller le gouvernement sur sa gestion des recettes résultant de l’activité minière.

Les populations de Yalgo ont eu droit aux informations relatives au bilan du processus ITIE au Burkina et les nouvelles exigences que cette initiative comporte. Au sortir des échanges, elles savent maintenant les raisons pour lesquelles le Burkina n’a pas conquis le statut de « pays conforme » de l’ITIE dés sa première tentative.

Selon l’équipe du secrétariat permanent de l’ITIE, c’est à cause du premier rapport du Burkina qu’il na pas été reconnu « conforme ». Ce premier rapport disponible depuis mars 2011 comporte des insuffisances comme la différence entre ce que les sociétés minières ont déclaré verser à l’Etat et ce que l’Etat a déclaré avoir reçu. Les populations de Yalgo ont été aussi sensibilisées sur les nouvelles exigences d’adhésion à l’ITIE internationale.

Ces nouvelles exigences ne bouleversent pas totalement les anciennes règles de l’ITIE. Elles apportent par contre des précisions pour une meilleure compréhension et application rigoureuse du processus. Les pays avaient deux ans pour être déclarés « conforme »à l’ITIE. Ce temps passe désormais à 18 mois. Les nouvelles dispositions imposent aussi que les rapports ITIE soient produits de façon permanente.

Le théâtre pour mieux informer les populations

Pour mieux faire passer son message, l’ITIE a eu recours à la troupe de l’Espoir du comédien Hyppolyte Ouangraoua dit « Ba bonga ».La pièce de théâtre forum qui a été joué met en scène les malversations qui jalonnaient le secteur minier avant l’arrivée de l’ITIE et le changement de comportement positif que sa venue à occasionner. Grâce à cette représentation, la population de Yalgo a compris que le rôle de l’ITIE est de « lever le lièvre et c’est à elle de le poursuivre ». Autrement, le travail de l’ITIE consiste à donner l’information relative aux flux financiers entre l’Etat et les sociétés minières et il revient aux populations de demander des comptes au gouvernement sur la gestion qui est faite de cette manne financière.

Si la population de Yalgo a apprécié le travail qu’accompli l’ITIE, elle reconnaît cependant que la production des rapports seuls ne permettra pas de rendre transparente l’activité des industries extractives dans notre pays. C’est ce qu’à souligné d’ailleurs l’ONG ORCADE qui pense qu’un travail de suivi doit être accompli aussi ; sans quoi, reconnaît-t-elle, les rapports porteront sur des faux chiffres. Les textes sont importants mais c’est le suivi permanent du processus qui compte.

Jean Pierre SAWADOGO
Lefaso.net

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