Crise alimentaire et élections au Burkina Faso : Les partenaires techniques et financiers attentifs aux sollicitations du gouvernement
Le gouvernement burkinabè et ses partenaires techniques et financiers (PTF) ont tenu une rencontre, le mardi 6 mars 2012, à Ouagadougou. La rencontre de haut niveau a porté sur la situation de crise alimentaire du pays, le cas des réfugiés maliens et l’organisation des élections couplées à venir.
Trois principaux points ont suscité la rencontre entre le gouvernement burkinabè et ses Partenaires techniques et financiers (PTF.), ce mardi 6 mars 2012 à Ouagadougou. Il s’agit de la crise alimentaire, de la situation des réfugiés maliens et de l’organisation des élections couplées (municipales et législatives) prévues en fin 2012. Selon le Premier ministre, Luc Adolphe Tiao, le déficit céréalier s’élève à plus de 15O mille tonnes. Par conséquent, plus de 50% de la population est concernée par la famine. Pour juguler cette crise, le gouvernement a besoin de plus de 103 milliards de FCFA.
A ce jour, 18 milliards de FCFA ont été acquis, grâce au soutien des PTF, a fait remarquer Luc Adolphe Tiao. Il se dégage alors, un manque à gagner de 85 milliards de FCFA. « Malgré les efforts, nous sommes contraints de faire appel à votre soutien, pour que le pays ne soit pas sinistré », a souligné le chef du gouvernement. En guise de réponse à cet appel, le coordonnateur-résident du système des Nations unies au Burkina, Pascal Karoréro, a indiqué que les PTF. se mobilisent de leur côté, pour apporter le secours nécessaire à l’Etat burkinabè. « Sous réserve d’une certaine vérification, il y aurait à peu près 25 milliards qui seraient déjà mobilisés ou en voie de l’être. Il reste à vérifier s’il n’y a pas de double comptage.
D’ici à la fin de la semaine, on devrait terminer ce travail », a précisé M. Karorero. Le deuxième point sur lequel les interlocuteurs d’une heure ont échangé, a été la situation que vivent les 20 mille réfugiés maliens (selon les prévisions, ce chiffre passera de 30 mille à 40 mille personnes dans les jours à venir) sur le sol burkinabè. Pour le chef du gouvernement, ce n’est déjà pas facile pour le Burkina de trouver à manger à sa population frappée par la famine et d’intervenir en même temps en faveur des réfugiés. Mais, il est du devoir de l’Etat de leur venir en aide. Ceci étant, des dispositions ont été prises pour ne pas les abandonner à leur triste sort. « Malgré les efforts, les soutiens ne se bousculent pas. Nous avons besoin de 4 milliards de FCFA pour faire face à cette situation », a affirmé M. Tiao.
La représentante des PTF, Birgitte Nygaard Markussen, a confié que ses pairs travaillent à avoir une assistance pour les réfugiés maliens. Pour ce qui est de l’organisation des élections couplées de 2012, le Premier ministre a fait savoir qu’il se dégage un besoin de financement de plus de 35 milliards de FCFA dont environ 13 milliards mobilisés. « Nous sommes obligés de donner à manger à notre population, à ceux qui viennent chez nous et d’organiser des élections crédibles, équitables et équilibrées. Nous n’avons pas la volonté de compromettre les projets dans les secteurs prioritaires (santé, éducation…) », a confié Luc Adolphe Tiao. Selon la porte-parole des PTF, tous les trois sujets abordés étaient très importants pour les deux parties.
Pour elle, les résultats auxquels ils sont parvenus montrent la volonté des partenaires d’assister le Burkina Faso. « Nous sommes dans un processus de décaissement pour résoudre la crise alimentaire. Pas uniquement au Burkina Faso, mais dans la sous-région », a-t-elle conclu.
Ozias KIEMTORE (kizozias@yahoo.fr)
Sidwaya