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SECOND TOUR AU SENEGAL : Macky Sall gagne le match des ralliements

Publié le lundi 5 mars 2012 à 01h03min

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L’heure est aux tractations au pays de la Téranga. Chacun des deux candidats au second tour, Abdoulaye Wade et Macky Sall, telle une femme qui tient coûte que coûte à séduire, veut paraître plus charmant pour se faire de grandes alliances. A quelque deux semaines de la date de l’élection, prévue pour le 18 mars prochain, Macky Sall a pu se faire des ralliements de taille qui devraient troubler le sommeil du « vieux ». A l’exception de quelques partis pas trop pesants sur l’échiquier politique sénégalais, qui se sont joints à Gorgui, toutes les grosses pointures disent apporter leurs soutiens à Sall.

Certes, tel un Fantômas, l’homme s’est toujours débrouillé pour se tirer d’affaire, mais l’on peut bien se poser des questions sur les chances d’un Wade que l’opposition fuit à présent comme un pestiféré. On est loin d’affirmer, sans précaution aucune, que les carottes sont déjà cuites pour Gorgui face notamment à ces ralliements tous azimuts à la cause de Sall. Ce serait mal connaître l’arithmétique politique où 1+1 ne font pas toujours 2. On constate toutefois que l’ex-Premier ministre de Wade a déjà gagné la bataille des ralliements qui le met, de facto, en pôle position. Mais quelque part, Gorgui paye très cher pour ses turpitudes.

L’homme qui a battu le record mondial en termes de nombre de Premiers ministres « consommés » en si peu de temps, s’est fait beaucoup d’ennemis politiques autour de lui. Son intransigeance dans le tripatouillage constitutionnel et sa volonté de se forger un pouvoir à vie ont fini par exaspérer plus d’un. Wade qui s’est toujours comporté en bon disciple de Machiavel en faisant fi de toute morale politique, a sans doute aujourd’hui de grands regrets. En tout état de cause, il faudrait que Gorgui commence à admettre que tout est désormais possible : son succès tout comme sa défaite. Qu’il commence surtout à s’imaginer une vie hors du palais de Dakar, lui qui, de toute évidence, n’y avait jamais pensé.

Toute chose qui lui permettrait de se préparer psychologiquement afin d’épargner au Sénégal le scénario à l’ivoirienne. Car le véritable poison de la démocratie sous les tropiques africains, c’est quand les dirigeants se mettent dans la posture de César Borgia : « ou empereur, ou rien. »

Boulkindi COULDIATI

Le Pays

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