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Assimi KOUANDA, Secrétaire Général Adjoint du CDP : « Ce congrès n’est ni plus dangereux, ni plus stratégique qu’un autre »

Publié le jeudi 1er mars 2012 à 03h29min

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Du 2 au 4 mars prochain se tiendra au Palais des Sports de Ouaga 2000 le Ve congrès ordinaire du CDP, parti au pouvoir. Congrès de tous les enjeux, pour certains, de tous les dangers pour d’autres, cette rencontre hautement politique sera suivie très certainement par tous les Burkinabé, même par les opposants. Pour avoir quelques informations sur ce congrès, nous avons approché M. Assimi KOUANDA, Secrétaire général adjoint du CDP. Bien avare en parole, nous avons néanmoins pu lui poser quelques questions sur cette rencontre majeure de la vie du parti. Outre le congrès, Assimi KOUANDA a répondu à quelques questions liées aux élections futures.

A la veille de votre congrès, comment se présentent les préparatifs ?

Les préparatifs du congrès vont bon train avec l’aide de Dieu. Les ressources humaines et matérielles nécessaires à la tenue de la rencontre sont déployées. Les documents préparatoires sont en cours de finalisation.

Pour certains, ce congrès est celui de tous les enjeux et de tous les dangers. Est-ce votre avis ?

(Rires). Pour nous, ce congrès n’est ni plus dangereux, ni plus stratégique qu’un autre. C’est un congrès ordinaire avec un thème précis qui met en avant la cohésion, le dynamisme et la restructuration. Les travaux vont approfondir ces sujets et orienter le sens de la marche. Les responsables n’auront plus qu’à en faire une lecture lucide et pratique.

Justement le thème du congrès : « Face aux mutations sociales, économiques et politiques, impulsons dans la cohésion, une dynamique nouvelle au CDP » met en exergue la nécessité de la cohésion pour une nouvelle dynamique de votre parti. Est-ce à dire que ça ne va pas au CDP ou est-ce une volonté de s’adapter au contexte ?

Si le congrès se contient à un moment où le contexte international est marqué par une crise financière aigüe et une plus forte exigence de liberté, il ne s’agit pourtant ni de faire une opération de sauvetage du CDP, ni de mener une quelconque action de colmatage des brèches ! Vous employez très justement le mot "dynamique" et vous mettez ainsi le doigt sur le bien-fondé de ce congrès : Il s’agit pour le CDP, d’une concertation à l’autre, de rester fidèle aux options démocratiques de fond, aux valeurs de la République, à la dynamique de progrès, à la promotion de notre projet de société, au dialogue, au renouvellement de soi et des structures. Il s’agit de faire, sans complaisance, le bilan à chaque étape de ce qui est fait, de ce qui doit être mieux fait et ce qui reste à faire.

Le président de votre parti avait laissé entendre qu’il ne sera pas candidat à sa propre succession à la tête du parti. Il a même parlé d’alternance en faisant allusion aux jeunes et aux femmes. Le congrès ira-t-il dans cette dynamique d’alternance et de positionnement des jeunes et des femmes ?

L’histoire de ce parti montre que depuis sa création, il y a eu plusieurs camarades qui se sont succédé à la tête du CDP. Cela me semble être une pratique au niveau du CDP. Je crois que le souhait du camarade président du CDP est que puisse se vulgariser et se mettre en œuvre surtout dans tous les partis politiques burkinabè. Ainsi, il y aura un renforcement de la démocratie au sein des formations politiques.

On parle de M. Assimi Kouanda...

Il n’y a pas de candidature, c’est le congrès qui décide.

Quel bilan faites-vous de la mise en place des structures de base......?

Assimi Kouanda : Il n’y a pas eu de mise en place de structures de base. Suite au nouveau découpage dans les villes de Bobo et Ouaga des structures provisoires ont été adoptées. Celles des autres localités sont en place. Elles ont travaillé et obtenu des acquis mais on note également des insuffisances à corriger.

La gestion des cadres du CDP a toujours été une épine pour les responsables du parti. Avez-vous une idée sur la question ?

C’est normal que dans une grande concession, on entende beaucoup de bruits et d’éclats de rires ! Les problèmes de préséance et de convenance sont des problèmes humains et si, au CDP il n’en existait pas, il y aurait de quoi s’inquiéter. Ce qu’il faut toutefois faire remarquer, c’est qu’au CDP, les esprits sont mûrs et le sens politique élevé si bien que les uns et les autres arrivent à se comprendre et à faire valoir en dernier ressort l’esprit de camaraderie. Pour cette raison, je pense qu’il n’y a pas, au CDP plus qu’ailleurs, des difficultés insurmontables de gestion de cadres. Il faut mieux organiser leur utilisation au service des objectifs à atteindre.

Cette année 2012 doit avoir lieu des élections couplées dans notre pays. Une première. Comment votre parti prépare cette échéance ?

Comme les autres échéances, de manière sereine. Les réponses que j’ai déjà données sur nos structures de base et la discipline des cadres devraient vous faire comprendre qui nous sommes prêts, à tout moment. Quant aux rumeurs et aux passions que entourent cet événement, notre parti préférera perdre dans la transparence que de gagner dans l’opacité. Je suis certain qu’avec l’aide de Dieu, du peuple burkinabè et des militants, le CDP sortira vainqueur.

Au regard de la configuration actuelle avec l’émergence de certains nouveaux partis comme l’UPC, le Faso autrement… la tâche ne sera pas aisée pour le CDP, disent certains. Est-votre avis ?

Je crois qu’il y a beaucoup de partis sur la scène politique burkinabé. De ceux qui s’évertuent pour avoir pignon sur rue, il y en a que le CDP connaît très bien car leurs responsables ont été précédemment membres des instances. Ceux-là, pour sûr, ont été du CDP, ont occupé d’importantes fonctions dans les gouvernements qu’ils défendaient et aimaient bien, car ils s’y trouvaient. Maintenant ils n’y sont plus et ils ont une autre perception. C’est le regard du ‘’vu de près c’est beau’’ n’est-ce-pas ? Comme, ils connaissent bien le CDP et que le CDP à son tour les connaît aussi très bien, le match sera palpitant.

Quels commentaires faites-vous de la nouvelle CENI et de l’instauration de la biométrie pour les élections couplées ?

La nouvelle CENI et l’instauration de la biométrie sont l’expression d’une volonté de transparence dans les élections au Burkina Faso. Le gouvernement a pris une part active dans la recomposition de la CENI et dans les nouvelles options qu’elle fait pour plus de transparence dans les élections. Je souhaite bon vent à la CENI et à sa nouvelle équipe, dirigeante.

Justement pour les élections, on accuse les partis politiques de ne pas jouer leur partition pour l’inscription sur les listes électorales. Le CDP se sent-il concerné par cette accusation ?

Le CDP n’est pas et ne saurait être concerné par une telle accusation. Son plus grand souhait, à travers les mots d’ordre à ses militants et à travers son organisation, c’est que tout le monde s’inscrive et s’exprime le jour des élections. Il y a une expression en langue mooré qui dit : « Neb la naam » (le pouvoir, c’est les hommes). Je me laisse penser que tous ceux qui empêchent les citoyens de s’inscrire sur les listes électorales doutent de leur propre popularité et de leur projet de société. Une équipe de football qui serait consciente de sa valeur n’ajourne pas indéfiniment la date du match qu’il doit livrer.

Comment voyez-vous le CDP à l’issue de ce congrès ?

Le CDP est un parti de rassemblement, du pardon. Il continuera l’ouverture, l’élargissement de sa base et le dynamisme intégrant les femmes et les jeunes dans un combat unique pour la paix et le bien-être du peuple burkinabè.

Avez- vous un appel à lancer à tous les congressistes ?

Je demande aux congressistes de tout mettre en œuvre dès à présent afin que le CDP remporte des victoires éclatantes, que la paix continue de régner sur notre pays et assure la mise en œuvre réussie du programme du Président du Faso Bâtir, ensemble, un Burkina émergent.

Entretien réalisé par Idriss BIRBA
L’Opinion

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