LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Environnement : renforcer la surveillance de la diversité biologique

Publié le jeudi 21 octobre 2004 à 07h29min

PARTAGER :                          

La question des ressources génétiques végétales a fait l’objet d’un séminaire tenu à Ouagadougou du 14 au 15 octobre dernier. Ce séminaire s’est intéressé à travers une étude du Pr Jean-Didier Zongo enseignant à l’Université de Ouagadougou, à la diversité des espèces sauvages et cultivées, annuelles et pérennes, arbustives et herbacées.

Il s’est aussi préoccupé de la diversité des populations au sein des espèces, de la diversité entre individus dans les milieux des populations et la diversité des gènes que celles-ci peuvent transmettre à leur descendance.

Les chercheurs burkinabé sont presque tous unanimes à reconnaître que la diversité des espèces citées connaît de nos jours une évolution que lui imposent des mécanismes de l’hérédité, influencés par de nombreux facteurs anthropiques et naturels. Au titre des facteurs naturels, on note les facteurs climatiques tels les sécheresses, les inondations et au niveau de ceux jugés anthropiques, les coupures abusives (pour le bois et l’agriculture), le surpâturage, les feux de brousse et pour les espèces cultivées la diffusion de variétés améliorées.

Selon l’étude du Pr. Jean-Didier Zongo, "cette évolution est régressive, et elle posera inévitablement, si ce n’est déjà le cas, des problèmes sérieux, non seulement pour les divers besoins de l’homme, mais également pour l’environnement". La communauté internationale a pris conscience de ce phénomène depuis une conférence tenue à Stockholm en 1972.

Les ressources génétiques ont depuis longtemps été considérées comme patrimoine universel et de nombreuses prospections accompagnées de collectes, ont été organisées au Burkina par des équipes d’origines diverses. Ces collectes ont rassemblé du matériel, qui dans la majorité des cas a été exporté dans des banques de gènes, des herbiers et des jardins botaniques situés en déhors du Burkina.

Selon le chercheur botaniste Bognounou, il y a incontestablement une dégradation très vertigineuse de notre écosystème environnemental. Il explique cette situation par "l’accroissement de la population et des conditions climatiques et écologiques, combinées à une mauvaise gestion de l’environnement". Ce chercheur prône pour une organisation des espèces composant la diversité des espèces biologiques végétales, en demandant de faire surtout leur inventaire comme l’a recommandé en 1898, Auguste Chevalier, premier botaniste ayant mené des études au Burkina, principalement à Sindou. Un autre spécialiste, Antoine Nonguierma, qui a dirigé des études au Burkina et au Sénégal insiste sur la nécessité d’inventorier le matériel végétal et de collectionner les espèces herbiers qui se trouvent en dehors du pays.

Le professeur Jean-Didier Zongo qui a conduit l’étude sur "les besoins de renforcement des capacités nationales en matière d’inventaire, d’évaluation initiale et de surveillance des composantes de la diversité biologique végétale du Burkina Faso", a pour sa part fait remarquer, qu’il est urgent, que les généticiens, les spécialistes des ressources phyto-végétales s’impliquent davantage pour aider à conserver notre écosystème national, avec une stratégie adéquate de conservation des espèces végétales existantes. Mme Andréa Ouédraogo, présidente de la commission d’organisation de cet atelier national, déplore quant à elle, l’absence de volonté pour conserver nos gènes végétales. Elle demande qu’un accent soit mis pour préserver les ressources génétiques pour sauver rapidement notre climat et notre environnement.

Malheureusement, pour la conservation du matériel végétale laissé sur place au Burkina, "les conditions de leur entretien n’ont pas toujours été ce qu’elles devraient être", souligne le rapport du Pr. Jean-Didier Zongo. En effet, précise-t-il, les moyens conséquents de conservation n’ont jamais été fournis, ajoutant qu’il s’agit souvent de congélateurs aux capacités limitées.

L’atelier national sur les ressources génétiques végétales a dressé un répertoire des institutions étrangères où les collections et herbiers originaires du Burkina sont conservés. Il a aussi adopté un plan d’action pour accéder aux données et pour renforcer les capacités nationales, en inventaire, évaluation initiale et surveillance des composantes de la diversité biologique.

Bandé Augustin
Sidwaya

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique