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DROITS DE L’HOMME AU BURKINA : « Halte aux dérives autoritaires ! »

Publié le mercredi 29 février 2012 à 01h16min

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Ceci est une déclaration du MBDHP sur l’affaire Adma Kima et de façon générale sur la question des droits de l’homme au Burkina.
Alors même qu’en ce week-end du 19 au 20 février 2012 le peuple burkinabè, sa frange jeune en particulier, avait une pensée pour l’élève Justin L. Zongo, voilà que les causes similaires à celles ayant concouru à la mort de ce lycéen perdurent, à savoir des mauvais traitements sur fond d’abus de pouvoir et d’autorité. En effet, à la suite d’une altercation entre le ministre de la Justice, de la Promotion des droits humains, garde des sceaux et le sieur Adma Kima, mécanicien de son état, ce dernier a subi de mauvais traitements de la part d’agents de la Garde de sécurité pénitentiaire (GSP), appelés sur les lieux de l’incident par le ministre.

Quelle que soit la version à considérer, venant de l’un ou l’autre des protagonistes de cette affaire, il y a là un cas manifeste d’abus d’autorité, doublé de l’expression d’un zèle débordant de la part d’agents de la force publique. Si fort heureusement, on ne déplore pas de perte en vie humaine cette fois-ci, force est de constater que c’est ce type d’acte, abusif et empreint d’illégalité, qui fut à l’origine des grands mouvements de révolte qu’a vécus le Burkina Faso au cours du premier semestre de l’année 2011.

Ces faits condamnables nous interpellent au plus haut point d’autant plus que, entre le 1er décembre 2011 et le 20 février 2012, le MBDHP enregistre déjà, en plus du présent, les cas suivants :

- arrestation, détention arbitraire du 1er au 7 décembre 2011 et mauvais traitements infligés au sieur Tôh Poda, convoyeur de son état, à la brigade de gendarmerie de Gaoua ;
- arrestation et mauvais traitements infligés aux sieurs Moumouni Isaac Zongo et Ousséni Compaoré le 4 janvier 2012 par des éléments de la Brigade anti-criminalité (BAC) de la Police nationale, située à Gounghin ;
- gifle administrée à l’élève Yoro Diallo du lycée provincial de Boulsa, le 15 janvier 2012, par un gendarme et qui faillit entraîner un soulèvement des élèves et de jeunes de la localité. Bien d’autres cas d’abus du genre ont peut-être pu échapper à nos structures, du fait de la peur qui habite encore certaines victimes, surtout dans l’arrière-pays. Il est temps, enfin, que cessent ces dérives, sources de manifestations dont les autorités ont souvent tôt fait d’imputer la responsabilité aux autres, comme ce fut le cas avec l’interpellation du président du MBDHP, le 10 mars 2011, au fort de la crise sociopolitique du premier semestre de cette année-là. Il est temps que les déclarations d’intention et autres engagements, généralement contenus dans les discours officiels du président du Faso et du Premier ministre aux lendemains de chaque poussée de fièvre, soient empreints de sincérité et se traduisent par des actes concrets et convaincants.

En tout état de cause et fidèle à sa triple mission de promotion, de protection et de défense des droits de l’Homme, le MBDHP :
- condamne les actes perpétrés sur la personne de Adma Kima, notamment le traitement inhumain et dégradant qui lui a été infligé ;
- invite instamment les autorités politiques et judiciaires à œuvrer sans complaisance à la recherche de la vérité et à rendre justice à Adma Kima ;
- appelle les éléments des forces de défense et de sécurité au strict respect de leurs rôles et missions ;
- appelle le gouvernement à accélérer le processus d’adoption de la « loi portant définition et répression de la torture et pratiques assimilées », ainsi que l’Etat burkinabè l’a promis et évoqué le 13 novembre 2010 à Banjul en Gambie au cours de la 48e session de la Commission africaine des droits de l’Homme et des peuples, à laquelle assistait également le MBDHP ;
- invite les populations à soutenir la campagne du MBDHP contre la pratique de la torture, en dénonçant auprès de ses structures, tous cas qu’elles subiraient ou dont elles auraient connaissance ;
- invite Adma Kima, ses parents, amis et collègues à opter pour les voies légales de règlement de litiges, en s’abstenant notamment de tout acte de vengeance.

• Non aux dérives autoritaires !

• Non à la torture, une pratique illégale, barbare et lâche !

• Vérité et justice pour Adma Kima et pour toutes les victimes d’actes de tortures et de mauvais traitements !

• Non à l’impunité des crimes de sang et des crimes économiques !

Ouagadougou, le 22 février 2012

Le Comité exécutif national

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Vos commentaires

  • Le 29 février 2012 à 08:38, par fongnon En réponse à : DROITS DE L’HOMME AU BURKINA : « Halte aux dérives autoritaires ! »

    pourkoi cet déclaration en date du 22 février es publié plus d’une semaine après ?sinon je me posai des question sur le silence du mbdhp depui l’evenemen.bravo il faut allé ver le mecano et lui enseigné ses droi pour la suite

  • Le 29 février 2012 à 09:08, par Rosalie SAWADOGO En réponse à : DROITS DE L’HOMME AU BURKINA : « Halte aux dérives autoritaires ! »

    Merci au MBDHP pour cette prise de position responsable. Cette déclaration montre la mâturité de cette organisation. Heureusement qu’elle est là sur le terrain, sur l’ensemble du pays, autrement ce serait la catastrophe pour le Burkina. Son action mérite d’être encouragée et soutenue.

    Mille fois Merci.

    Rosalie SAWADOGO

  • Le 29 février 2012 à 11:47, par PAPA En réponse à : DROITS DE L’HOMME AU BURKINA : « Halte aux dérives autoritaires ! »

    ^Meme si mieux vaut tard que jamais, il serait honnorable pour vous de ne pas intervenir dans cette affaire de ´´Mecanogate´´Durant tout le temps que que celä a pris vous vous etes mues´ dans un silence de cimetiere et apres que les choses sont rentrees´ dans l´ordre grace a l´observateur et certains forumistes, vous tentez maintenant de prendre la vedette. Le peuple voit le dos du nageur,vous n´etes pas credibles.

    • Le 29 février 2012 à 17:14 En réponse à : DROITS DE L’HOMME AU BURKINA : « Halte aux dérives autoritaires ! »

      Mon cher PAPA, tu ne sais pas qu’en dehors de ce petit communiqué le MBDHP abat un travail extraordinaire dans ce pays !? Ils sont connus et reconnus au-delà des frontières du Burkina et cela fait la fierté de notre pays. C’est même parce que les choses ont changé grâce à l’action du MBDHP que l’Observateur a le courage aujourd’hui de parler de ces cas.Et même vous les fameux forumistes cachés et peureux. Tu ne vis pas au Burkina ou quoi ? Tu es un PAPY ou un PAPA même ?

  • Le 29 février 2012 à 12:05 En réponse à : DROITS DE L’HOMME AU BURKINA : « Halte aux dérives autoritaires ! »

    Je suis d’accord avec vous. cependant il ne suffit pas de dénoncer les injustices mais d’éduquer la population sur ses droits et devoirs.
    C’est parce que ces actes d’injustices sont commis par des "autorités" qu’ils sont visibles. Mais aller voir dans les services, les instituts, ... personne ne fait son travail et généralement les victimes de ce laxisme n’ont pas des informations sur les voix de recours. Il faut que la population sache qu’elle peut, en bonne et due forme porter plainte et demander justice !

  • Le 29 février 2012 à 13:49, par LASKI En réponse à : DROITS DE L’HOMME AU BURKINA : « Halte aux dérives autoritaires ! »

    moi je crois que l acte posé le ministre a donné de quoi mondre aux mouvements dits de droit de l homme aux faso qui en n etaient sevre depuis un temps.sinon une gifle infligée a un eleve a quoi avoir un droit de l homme bafoué ?et un eleve qui ment pour salir l honneur d’un enseignemt et meme demandé son depart au motif qu’il a eu des rapports intimes avec une eleve ?ce professeur n a pas un droit ?

  • Le 29 février 2012 à 17:03 En réponse à : DROITS DE L’HOMME AU BURKINA : « Halte aux dérives autoritaires ! »

    salut tous ; question à un sou : Mr Jérome TRAORE bénéficie t’il ou non de la présomption d’innocence ? Pourquoi le MBDHP n’initie t’elle pas une enquête sérieuse pour nous situer sur la réalité de cette affaire ? Et s’il s’avère un jour que nous sommes face à un montage ? Le ministre ayant été relevé de ses fonctions un devoir de vérité s’impose vous ne pensez pas ?

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