Les sorciers du ciel nous édifieront certainement sur notre préoccupation à tous, cher cousin, mais en attendant, j’ai les yeux tournés vers l’Est-Burkina, où c’est le sauve-qui-peut dans la famille des pachydermes à Singou et à Ougarou.
Peut-être en as-tu déjà l’information depuis que l’Observateur paalga y a dépêché son grand reporter, dont l’œuvre nous a été servie dans son édition du jeudi 23 février ; les éléphants y sont tout simplement massacrés par dizaines sans autre forme de procès.

Qui sont-ils donc, ces êtres sans foi ni loi qui endeuillent la faune burkinabè ?
Les langues tardent à se délier, certes, cher Wambi, et j’en suis à me demander si l’autorité ne gagnerait pas à spécialiser une section de l’armée en protection de la faune, en appui aux agents des Eaux et Forêts.
C’est, à mon avis, cher cousin, un combat qui mériterait d’être mené pour la survie de l’espèce en voie de disparition qui fait courir tant de braconniers et de vendeurs d’ivoire.
Sinon, que léguerons-nous aux générations futures ?

Plus près de nous à Saponé, aux portes de la capitale, c’est un phénomène presque identique qui se produit depuis la fin de la saison pluvieuse dans le village de Koagma, jadis nid de caïmans sacrés, aujourd’hui, une espèce en voie d’extinction, beaucoup plus du fait de son barrage, qui a tari, que des braconniers.

Dans l’attente des pluies, ce sont des cadavres de caïmans qui jonchent ce “désert” en plein cœur de la terre de Naaba Kouda, au grand bonheur des vautours et autres chiens errants.
En tout cas, cher cousin, les coutumiers de la localité n’ont pas fini d’implorer les mânes des ancêtres que des voix s’élèvent pour interpeller, là aussi, l’autorité à travers le ministère de l’Environnement et du Développement durable.
Mais seront-elles seulement entendues ?
Pour ma part, cher Wambi, je ne désespère pas de voir un de ces jours une colonne de camions citernes remplies d’eau prendre la route de Koagma pour sauver ces centaines de caïmans sacrés en sursis.

Cher Wambi, la date du scrutin couplé de 2012 est en train de se préciser : en effet, sauf encore changement de dernière minute, ces élections auront lieu le 2 décembre prochain. C’est une proposition de la CENI, qui semble avoir reçu l’aval du gouvernement.
Du reste, sur le timing de ce vote, les choses s’éclaircissent davantage. GEMALTO a reçu ses 20% d’avance et devrait incessamment lancer ses travaux.

Du côté du gouvernement, notamment du ministère de l’Administration territoriale et de la Sécurité, on ne chôme pas non plus puisque, dans la foulée, plusieurs actions relatives à ces élections seront mises en branle, notamment :

 un projet de loi portant révision du code électoral ;
 un autre portant sur les collectivités territoriales ;
 l’adoption d’un décret portant recensement administratif de Ouaga et Bobo ;
 le lancement de l’établissement massif d’actes de naissance ou de jugements supplétifs.
En outre, le gouvernement a saisi le Conseil constitutionnel par lettre n°2012/010/PM du 4 janvier 2012 pour qu’il donne un avis juridique sur les conditions de report de ces législatives. Autrement dit, une saisine sur la régularité juridique de la prorogation du mandat des députés élus en mai 2007. En clair, l’article 81 de la Constitution sera modifié.

Le 20 janvier 2012, la haute institution, par Avis n°2012-001/CC a stipulé en son article 1 : “Le mandat des députés élus lors du scrutin du 6 mai 2007 peut être prorogé par une loi constitutionnelle ou par voie référendaire pour une durée déterminée”.
Le Conseil constitutionnel vient de donner quitus au gouvernement pour une rallonge du bail des députés. Le projet de loi y relatif est même déjà sur la table de l’hémicycle et naturellement, ce sera la première tâche à laquelle les honorables députés vont s’atteler à la rentrée parlementaire en mars prochain ; ce qui est logique, puisqu’il faut que l’Assemblée nationale soit dans la légalité pour légiférer sur les autres choses de la vie nationale.

Cher Wambi, la galère est le quotidien des Burkinabè, et la preuve en est administrée par la quasi-impossibilité de trouver des pièces de monnaie. C’est la croix et la bannière de nos jours pour trouver des pièces de : 100 F, 200 F, 5 ou 10 F. Et que dire de celles de 250 F, refusées systématiquement par beaucoup de vendeurs ? Pour cause de dégradation malgré les communiqués rassurants de la BCEAO ?

Tous ces désagréments pourraient être résolus d’ici quelques semaines, car la BCEAO envisagerait d’injecter beaucoup de pièces de monnaie dans le circuit financier. En tout cas, ce sera un ouf de soulagement de la part des populations, qui en ont grand besoin en ce moment, les grosses coupures se faisant rares.
Au sujet des billets, chacun se souvient de ceux de 500 F qu’on a retirés de la circulation ? Eh bien, ces billets, de couleur verdâtre, pourraient eux aussi refaire surface. La BCEAO, à ce qu’on dit, serait sur le point de les remettre entre les mains des citoyens. Un retour qui mettra également du baume au cœur des populations, car si la pièce de 500 F et le billet de 500 ont la même valeur faciale, psychologiquement un don de 500 F pièce et celui du billet n’ont pas le même impact.
De façon pratique, lors d’événements heureux ou malheureux, les billets entrent facilement dans une enveloppe, les pièces pas.

 Une histoire des plus rocambolesques que celle qui a eu lieu il y a quelques jours au CEG de Nandiala : sous le motif qu’ils ne veulent plus de leur directeur, qu’ils accusent d’avoir eu des relations sexuelles avec une de leurs congénères de 3e, les élèves dudit collège débrayent à partir du 8 février. Ni les interventions ni les supplications ne suffisaient à y ramener le calme. Il fallut une mission de la direction régionale du MESS du Centre-Ouest pour désamorcer la crise. C’est là que tout se dénoua, car l’accusateur se rebiffa, reconnaissant qu’il avait simplement voulu se venger du directeur qui l’avait sanctionné en novembre 2011 pour n’avoir pas respecté les couleurs. Une bien triste histoire quand on sait que l’affaire a eu des conséquences dommageables sur l’image des accusés et aurait même été dramatique, la fille ayant voulu se suicider. A se demander ce que notre éducation revêt comme sens de nos jours.

 On ne cessera de le répéter, chaque jour que Dieu fait, les malfrats innovent dans leur mode opératoire, devenant de plus en plus ingénieux. C’est ainsi que, de plus en plus, les taxis sont devenus leurs lieux de prédilection. Et nombreuses sont leurs victimes, comme un de nos confrères, Jean Hubert Bazié pour ne pas le citer qui, il y a quelques jours, en a fait les frais en se faisant soutirer son “bédou”, qui contenait outre une importante somme, des documents administratifs et bancaires ; d’où cet appel à redoubler la vigilance lorsqu’on emprunte ces moyens de transport, ceux qui les conduisent n’étant pas tous de vrais et loyaux taximen.

 Sûr sûr, Larlé sera en effervescence ce week-end pour cause de 2e basga (fête coutumière) de Son Excellence Naaba Tigré, le premier ayant eu lieu le 26 février 1990. Si, comme il se doit, parents, sujets et amis convergeront dès samedi vers le palais dudit chef, l’attraction aura lieu le lendemain avec le déjeuner que l’actuel occupant du trône offrira à ses hôtes et qui sera suivi, on ne saurait en douter, d’une importante animation culturelle.

 Dédougou, la capitale du Mouhoun, accueille cette année la commémoration du 8-Mars, la journée internationale de la femme, après le rendez-vous manqué de 2011.
En tout cas, depuis peu, la coordination régionale des femmes de la boucle du Mouhoun est à pied d’œuvre pour tenir son pari.
L’heure est, en effet, à la concertation pour faire du 8 mars 2012 une affaire de tous les fils et filles de la région.
Et dès ce 1er mars, une assemblée générale aura lieu à partir de 18h à la maison de la Femme de Dédougou afin qu’on procède aux derniers réglages.

Tipoko l’Intrigante n’apprend rien d’elle-même, elle n’invente jamais rien. Tipoko l’Intrigante est un non-être. Elle n’est ni bonne en elle-même, ni mauvaise en elle-même. Elle fonctionne par intuition, car "l’intuition c’est la faculté qu’a une femme d’être sûre d’une chose sans en avoir la certitude..."

Ainsi va la vie.
Au revoir.

Ton cousin
Passek Taalé.

L’Observateur Paalga