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Promotion de l’électrification rurale : L’exemple burkinabè séduit des pays africains

Publié le dimanche 19 février 2012 à 23h29min

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Réunies au sein du Club « ER » (Electrification rurale), les agences et sociétés nationales d’électrification rurale d’Afrique multiplient les échanges d’expériences en vue de mieux accomplir leurs missions. C’est dans le cadre de ce jumelage institutionnel que six (6) pays africains se sont intéressés au Burkina Faso qu’ils ont identifié comme un pôle de réussite.

Le Fonds de développement de l’électrification (FDE) a été du 13 au 17 février derniers l’hôte des agences et sociétés nationales d’électrification de six (6) pays d’Afrique francophone : Bénin, Gabon, Guinée-Conakry, Madagascar, RD Congo, Togo. A l’initiative du Club « ER » (Electrification rurale) regroupant une trentaine de pays, leurs représentants sont venus s’inspirer de l’exemple du Burkina Faso en matière de promotion et de vulgarisation du courant électrique dans les zones reculées du pays. « C’est à l’issue de notre bilan dressé à la dernière assemblée générale du Club en septembre 2011 à Brazzaville qu’une douzaine de pays ont décidé d’effectuer le déplacement pour constater de visu comment nous nous prenons pour gagner un tel challenge », a indiqué Marie Blanche Bado, Directrice générale du Fonds. Bien que créée en 2003 et rendue opérationnelle en 2005, la cheville ouvrière de l’électrification rurale, alliant les rôles d’agence et de fonds, marque déjà une soixantaine de localités éclairées à son compteur d’activités.

Cette embellie a été accueillie par les membres du Club « ER » comme une prouesse. Les premiers visiteurs dans le cadre de ce jumelage institutionnel ont été motivés par les efforts consentis pour parvenir à l’implication réelle des populations au processus et les mesures prises pour réduire les coûts. « Nous avons expliqué aux autres membres du club que les résultats engrangés par le Burkina Faso reposent, d’abord et avant tout, sur une réelle volonté politique pour promouvoir l’électrification rurale. Le gouvernement a inscrit cela en priorité dans son programme de développement. Nous avons aussi œuvré à la réduction des coûts de l’électricité en milieu rural », explique Marie Blanche Bado, DG du FDE.

Le Burkina Faso se distingue, dans le déroulement de son programme d’électrification rurale, par l’institution de coopératives d’électricité (Coopel) et par l’utilisation de procédés techniques adaptés pour amoindrir les frais tels le SWER ((système monophasé avec retour à la terre) et le câble de garde isolé. Ces particularités ont aiguisé la curiosité des émissaires Bénin, Gabon, Guinée-Conakry, Madagascar, RD Congo, Togo. Ils en ont fait les principaux centres d’intérêt de leur séjour. « Les coopératives d’électrification sont des cadres qui peuvent aider à surmonter les problèmes à venir chez moi dans le domaine de l’électrification rurale. Leurs activités s’appuient sur du volontariat. Elles sont animées par des femmes et des hommes armés d’un courage désintéressé et prêts à se sacrifier pour la communauté », a reconnu Fidèle Mamisoa Rakotoarimanana, Directeur technique à l’agence de développement de l’électrification rurale.

Des émules d’un secret bien burkinabè

Les représentants des six (6) pays qui ont manifesté l’intérêt de venir découvrir son modèle d’électrification rurale ont eu des séances de travail au ministère en charge de l’Energie notamment à la direction générale de l’énergie (DGE), à la société nationale burkinabè d’électricité (SONABEL), à l’union nationale des coopératives d’électricité (UNACOOPEL), à l’autorité de régulation du sous-secteur électricité (ARSE). Les découvertes de terrain ont porté sur Bagassi dans les Balé qui est électrifié par un groupe électrogène diesel où l’Etat consent une subvention au gasoil.

Les responsables des agences ont également observé ce qui se passe à Sabou qui, au départ était alimenté par un groupe diesel, mais qui est aujourd’hui relié au réseau Sonabel grâce à l’interconnexion Ouaga-Bobo par un système novateur, le câble de garde isolé. C’est une technologie qui participe activement à la réduction des coûts. A Saponé, ils ont apprécié l’éclairage reposant sur le modèle SWER. « Dans le souci d’amoindrir les coûts, l’usage du câble de garde isolé a été une belle découverte. Ce système existe certes chez moi mais la maîtrise de cette technologie et son installation sont totalement ignorées de nos techniciens. Le SWER est une méthode intéressante que nous n’hésiterons pas à recommander dans la perspective d’électrifier plusieurs zones. A plusieurs égards, ce voyage a été une grande école que nous allons mettre à profit pour développer l’électrification au Togo », a soutenu Mawe Aledjou Afou, Directeur de la planification énergétique à la Direction générale de l’énergie du Togo.

Les représentants des agences ont pu ainsi découvrir le mode de construction des lignes, échangé avec les abonnés et les dirigeants des coopératives d’électricité pour s’apercevoir de l’organisation, du fonctionnement et de la gestion. « Cette mission vise à s’inspirer de l’expérience burkinabè que nous avons très intéressante parce qu’elle a su mettre en place des coopératives qui fonctionnent tant bien que mal et responsabilisent les bénéficiaires », a poursuivi Jean-Pierre Loko Beyoko, secrétaire permanent de la Commission nationale de l’Energie de RD Congo.

Le volontariat qui caractérise l’activité des coopératives a séduit plus d’un visiteur. Les émissaires des six (6) pays ont loué le partenariat entre elles et les entreprises intervenant dans le domaine de l’électricité. Ils ont été aussi reçus par deux fermiers, des sociétés gérant les réseaux pour le compte des coopératives d’électricité. Un débriefing avec les principaux dirigeants du FDE a couronné ce jumelage institutionnel dont les chantiers burkinabè dans le secteur de l’électrification rurale sont les points de mire. Ce face-à-face a levé les zones d’ombre et aidé définitivement à mieux appréhender le processus. L’agenda très studieux de ce partenariat Sud-Sud a permis aux responsables béninois, congolais, gabonais, guinéen, malgache et togolais de s’entretenir avec tous les maillons de l’électrification nationale au Burkina Faso et surtout de découvrir la vision en la matière qu’ils perçoivent comme l’une des plus plausibles du continent.

Jules Anselme Nikiéma

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