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An I du CNT : Plus facile de liquider Kadhafi que de gouverner

Publié le vendredi 17 février 2012 à 01h21min

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« Notre problème, c’est que pendant quarante ans, on a été habitués à obéir à un seul homme. Maintenant, il faut que l’on apprenne à travailler ensemble. Ça va prendre du temps ». Ce constat d’un Libyen de Tripoli résume l’ambiance qui règne en Libye depuis la mort de Kadhafi, jusqu’à ce jour 17 février 2012, date anniversaire du début de l’insurrection qui a finalement abouti à la « victoire » du Conseil national de transition (CNT). Il serait en effet plus prudent de mettre des guillemets à ce mot victoire d’autant plus que, jusque-là, le pays entier reste ingouvernable.

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Jeudi, 16 Février 2012 21:05

A cet anniversaire, les Libyens ont-ils le cœur à la fête ? Assurément non, tant les lendemains restent incertains, les zones à pacifier étant nombreuses. Le CNT est si impopulaire que l’on se demande si la fête sera belle dans le pays. D’aucuns avaient d’ailleurs conseillé de l’annuler mais comme il faut faire semblant… La Libye se disloque peu à peu, chaque entité préparant son autonomie.

C’est le cas de Misrata et de la Cyrénaïque, où les chefs des tribus de la province orientale se sont rencontrés pour envisager de le faire à leur tour. Pire, les milices font la pluie et le beau temps, tuant en toute impunité, avec un acharnement difficile à décrire. Aucune organisation ne veut être contrôlée et tout le monde est contre tout le monde.

Le 17 février est un grand jour, certes. Et dans toutes les représentations diplomatiques de ce pays à travers le monde, cette date sera magnifiée. C’est le cas au Burkina Faso, où le Chargé d’Affaires libyen a convié (Ndlr : aujourd’hui) les amis de la Libye à Ouaga 2000. Des coupes seront certainement levées pour célébrer l’événement ; peut-être même qu’il y aura du méchoui.
Cependant nul n’est dupe : la paix se fait toujours désirer. A Tripoli, l’artillerie lourde a été ressortie et les élections prévues pour juin prochain n’ont en rien tempéré le climat délétère.

Surtout depuis le pavé dans la mare de Saadi Kadhafi, le fils du dictateur déchu, qui avait affirmé, depuis le Niger où il s’est exilé, qu’une insurrection est imminente et que les loyalistes vont se soulever partout dans le pays.
La situation nous ramène à ce constat que nous avons fait plusieurs fois dans nos colonnes : il semble plus facile de vaincre Kadhafi que de gouverner après lui.

Malheureusement, en la matière, les supporters d’autrefois ne connaissent pas le service après-vente. Si Sitôt le guide libyen tué, sitôt l’OTAN a plié bagage arguant que sa mission s’achève. L’après-guerre semble d’ailleurs le plus grand calvaire dans ce genre de situation. Il en a été de même en Irak et en Afghanistan.

Issa K. Barry

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 20 février 2012 à 12:41 En réponse à : An I du CNT : Plus facile de liquider Kadhafi que de gouverner

    Ah ! Politique du ventre, quand tu nous tiens !
    Il n’y a que les nègres politiquement débilités pour rendre à de telles invitations à venir se remplir la panse, boire et roter au Consulat de ce qui reste de la Libye actuelle à Ouaga ; une Libye saccagée et recolonisée par les prédateurs occidentaux avec la complicité des satrapes néocoloniaux africains conditionnés à baisser la culotte devant n’importe quel « gugus » politique blanc occidental.
    Date et fête anniversaire vous avez dit ?
    Oui, plutôt date anniversaire de l’assassinat de plus de 70.000 Libyens par les criminels de l’Otan et du Golf d’Arabie, tous débilité par le racisme, le bédouinisme et des montagnes de pétrodollars jetés en pâture à un Occident arrogant et baveux !
    Oui, date anniversaire du début des pogroms racistes contre les citoyens africains de la Libye de Kadhafi ! Un Etat prospère d’Afrique que les charognards, les renégats et les couards ont relégué dans l’arriération moyenâgeuse et la guerre civile ; et pour leur panse, on trouve encore à Ouagadougou, des nègres pour aller à la fête anniversaire de cette barbarie criminelle voulue par Sarkozy, Cameron et Obama ?
    Nous vous disons : Honte à vous, et à eux tous ! Y compris les complices néocoloniaux de l’UA qui, devant l’Occident, ne savent que baisser la culotte.
    Aujourd’hui le Mali, demain le Niger, le Nigéria, le Tchad, ...en paieront le prix de cette démission et complicité réactionnaire partagée avec les charognards !

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