Recherche minière au Burkina : Des rêves couleur... or noir ?
Le ministère des Mines, des Carrières et de l’Energie a organisé le mercredi 15 février 2012 un petit déjeuner de presse avec au menu le secteur des mines au Burkina Faso. On en retiendra que l’or fournit d’importantes ressources financières à l’Etat. Les recherches minières se poursuivent pour trouver d’autres matières et il n’est pas exclu qu’un jour le pétrole jaillisse quelque part de notre pays.
Le Burkina Faso n’est plus un pays à vocation exclusivement agricole et d’élevage. Désormais, il faut compter avec l’or, qui est devenu le premier produit d’exportation de notre pays. Pour accélérer la mise en valeur des ressources minérales, le gouvernement a créé en 1995 un ministère plein pour s’occuper du secteur et a adopté un code minier en 1997, révisé en 2003.
Aujourd’hui, le boom minier est une réalité et, selon les animateurs du petit déjeuner de presse, à la date du 31 décembre 2011, les principales statistiques indiquent que 859 titres miniers et autorisations ont été délivrés, 7 mines d’or et une mine de manganèse sont en production, et deux autres mines (Bissa Gold et Nantou Mining) sont en construction. Le coût des investissements s’élèverait à 814,768 milliards de F CFA. L’ensemble des titres et autorisations a rapporté au Trésor public (année 2011), en taxes et redevances, plus de 127 milliards de F CFA dont 24 milliards de recettes douanières et 68 milliards de recettes fiscales pour une production de 32,6 tonnes d’or.
En matière d’emplois, ce sont 4 556 emplois permanents qui ont été créés, dont 7% pour les expatriés et 93% pour les nationaux. Mais jusque-là des conflits sont enregistrés sur les sites aurifères, où les populations locales se plaignent que leurs fils ne sont pas recrutés et que les compagnies minières ne respectent pas leurs engagements. Le Directeur général (DG) des Mines, Emile Kaboré, soutient que certaines expertises n’existent pas au Burkina et qu’il faut nécessairement recourir à des compétences extérieures. Mais l’Etat suit de près les problèmes et au niveau du ministère, des réflexions sont en cours pour créer un fonds afin de financer les plans locaux de développement. Cela permettra aux sociétés minières de soutenir le développement sans faire face à des revendications éparses des populations.
L’exploitation de l’or a explosé alors qu’il y a encore quelques années on n’en parlait pas beaucoup et d’autres gisements existent. C’est pourquoi la recherche se poursuit et est à un niveau très avancé à Tambao (Manganèse), à Perkoan (Zinc), à Tin Hrassan (Calcaire) et dans des provinces comme la Léraba, le Zoundwéogo (l’or de Kiaka), le Bam et le Ganzourgou. Pour le moment, il n’y a pas de trace de pétrole, mais rien n’exclut la présence de l’or noir dans notre sous-sol. Le pétrole va-t-il donc jaillir un jour du Faso ? Les résultats de la recherche nous le diront.
Les responsables du ministère des Mines n’étaient pas seuls à cette conférence de presse.
La Chambre des mines du Burkina (CMB) y était représentée par son secrétaire exécutif, Koudoubi Frédéric Koala. Il a indiqué que la création de sa structure est une réponse à l’évolution actuelle du secteur minier et qu’elle s’est fixé un ambitieux programme pour, entre autres, lever les obstacles rencontrés par ses membres et accompagner les populations riveraines des sites miniers dans la préservation de l’environnement et le développement d’activités génératrices de revenus.
Adama Ouédraogo Damiss
L’Observateur Paalga