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CHRONIQUE DU GOUVERNEMENT : La SCADD pour un développement durable du Burkina

Publié le mercredi 15 février 2012 à 02h36min

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La conférence internationale pour le financement de la Stratégie de croissance accélérée et de développement durable (SCADD) tenue à Paris en France, du 1er au 3 février 2012, avait pour objectif principal de partager la nouvelle vision de développement du Burkina Faso avec l’ensemble des acteurs et de les convaincre à apporter les ressources nécessaires à sa mise en œuvre. Au total, près de quatre cents (400) participants provenant de l’administration centrale et décentralisée, d’une quarantaine d’institutions publiques multilatérales et bilatérales, ainsi que du secteur privé national et international se sont retrouvés pour discuter des opportunités qu’offre le Burkina Faso.

Face à la forte affluence, les inscriptions avaient été clôturées depuis le 24 janvier 2012. Cela dénote une fois de plus, de l’intérêt que les acteurs du développement, tant publics que privés, portent au Burkina Faso. Le Premier Ministre, Luc Adolphe Tiao l’a relevé en indiquant que le Burkina est assis sur des fondamentaux solides, ce qui lui vaut la confiance des Partenaires et des investisseurs. A l’issue des exposés présentés par les membres du Gouvernement sur les choix stratégiques et les défis à relever par le Burkina, les participants ont salué la qualité du document qui leur a été soumis et ont formulé des suggestions à même d’aider à relever les défis.

Ils se sont en outre engagés à soutenir la mise en œuvre de la SCADD. Pour joindre l’acte à la parole, plusieurs partenaires ont annoncé, séance tenante, leurs contributions financières. Les ressources annoncées s’élèvent à environ 2 650 milliards de francs CFA, dont un tiers pour les bilatéraux et deux tiers pour les multilatéraux. Ce montant couvre 96% des besoins de financement de la SCADD. Les 4% restants, soit 98 milliards, seront couverts d’une part par les contributions attendues des partenaires qui ne se sont pas encore prononcés et d’autre part, à travers les partenariats public-privé et la mobilisation de l’épargne intérieure. Si d’autres institutions n’ont pu faire d’annonce sur le champ, c’est en raison du fait que leur programme de coopération était en cours de préparation, ou simplement parce qu’elles fonctionnent suivant une approche mono-annuelle.

Pour le financement de cette nouvelle stratégie, le Gouvernement a opté de compter prioritairement sur ses ressources propres à hauteur de 63,3%. Les 36,7% restants devant être couverts par les appuis des partenaires techniques et financiers, l’épargne intérieure ainsi que les apports du secteur privé. Les acteurs du secteur privé ont manifesté un intérêt certain pour le Burkina et sa nouvelle stratégie de développement. Ayant été convaincus de l’existence d’opportunités réelles d’investissements, les participants estiment désormais que la destination Burkina est sûre et prometteuse en raison d’un environnement des affaires très favorable. Aussi, au regard de l’affluence, de la qualité des débats et des engagements pris par les participants, tout le monde s’accorde à reconnaître que la conférence a été une grande réussite.

Du CSLP à la SCADD, pourquoi ? La note conceptuelle de la SCADD, adoptée par le gouvernement en mars 2009, procède d’un diagnostic de la situation en termes d’acquis et faiblesses du Cadre stratégique de lutte contre la pauvreté (CSLP) et de contraintes des politiques sectorielles. Elle énonce les défis à relever, justifie la révision du CSLP, donne des grandes orientations pour le quinquennat 2010-2015 et ébauche quelques lignes sur le processus de révision du CSLP. L’un des arguments forts est la volonté de bâtir un nouveau partenariat au développement, conformément à la Déclaration de Paris sur l’efficacité de l’aide publique au développement, basé sur l’appropriation par le gouvernement de sa politique de développement, axée sur les besoins des populations. Sur la période 2011-2015, la SCADD vise spécifiquement à accélérer la croissance et à poursuivre la réalisation des OMD. A ce titre, les objectifs spécifiques suivants sont définis.

Il s’agit de réaliser un taux de croissance moyen du PIB réel de 10 % ; d’atténuer l’extrême pauvreté et la faim dans le pays ; d’assurer l’éducation primaire pour tous ; de promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes ; de réduire la mortalité des enfants de moins de 5 ans. Elle vise également à améliorer la santé maternelle, à combattre le VIH/SIDA, le paludisme et les autres maladies, et poursuivre l’inversion de la tendance et à assurer un environnement durable.

Quatre axes stratégiques sont identifiés pour réaliser ces objectifs. Ce sont : le développement des piliers de la croissance accélérée ; la consolidation du capital humain et la promotion de la protection sociale ; le renforcement de la bonne gouvernance ; la prise en compte des priorités transversales dans les politiques et programmes de développement.

Le premier axe consacré au développement des piliers de la croissance accélérée, définit un modèle de croissance accélérée basé sur la promotion des pôles de croissance ; le développement des filières de production, la promotion des niches et des grappes d’entreprises ; et la promotion d’une croissance pro-pauvres. Il prévoit le développement des secteurs prioritaires suivants : le secteur agricole (agriculture, élevage, pêche et foresterie) ; les mines ; l’artisanat, les industries culturelles et touristiques ; les Petites et moyennes entreprises / Petites et moyennes industries (PME/PMI).

Le développement des infrastructures de soutien (infrastructures hydro agricoles et pastorales, transports et logistique, technologie de l’information et de la communication (TIC), énergie, urbanisation et institutions de soutien) y est également retenu, de même que la promotion de l’intégration économique et du commerce extérieur.

Le deuxième axe portant sur la consolidation du capital humain et la promotion de la protection sociale, a retenu d’agir pour : l’accroissement des revenus et de l’emploi, le développement de l’éducation, de l’enseignement et de la formation techniques et professionnels, l’amélioration de la santé et de la nutrition, la promotion de la protection sociale, la promotion de l’accès aux services énergétiques modernes.

Le troisième axe relatif au renforcement de la gouvernance, met l’accent sur le renforcement des gouvernances économique (renforcement des capacités de pilotage et de gestion de l’économie, contrôle des finances publiques, lutte contre la corruption, la fraude et le faux, renforcement de la coordination et de l’efficacité de l’aide publique au développement), politique, administrative et locale.

Le quatrième axe dédié à la prise en compte des priorités transversales dans les politiques et programmes de développement, vise : le renforcement des programmes de réduction des inégalités de genre, le renforcement des programmes de maîtrise de la croissance démographique, la gestion de l’environnement et l’utilisation optimale des ressources naturelles, la mise en œuvre de la politique d’aménagement du territoire, le renforcement des capacités, la promotion de l’intelligence économique. L’objectif global de la SCADD est de réaliser une croissance économique forte, soutenue et de qualité, génératrice d’effets multiplicateurs sur le niveau d’amélioration des revenus, la qualité de vie de la population et soucieuse du respect du principe de développement durable. La SCADD, comme on le constate, est désormais la boussole qui indique au Burkina Faso, la voie à suivre pour le développement.

Ministère de l’Economie et des finances

Dix raisons d’investir au Burkina

1. Une stabilité politique et institutionnelle fondée sur une quête permanente d’un consensus social et politique ;

2. Un contexte macroéconomique stable ;

3. Un choix résolu pour une économie libérale ;

4. Un cadre législatif et réglementaire propice, novateur et particulièrement incitatif, avec une politique ferme de protection, de garantie et de promotion des investissements ;

5. Des potentialités économiques énormes et encore inexploitées dans les domaines de l’agriculture, de l’agroindustrie, des mines, de l’industrie, du tourisme et des services. Une loi sur le partenariat public-privé en cours d’adoption par le Parlement ;

6. Un environnement juridique et judiciaire porteur, un droit des affaires harmonisé et en constante amélioration dans le cadre de l’Organisation pour l’harmonisation en Afrique du droit des affaires (OHADA) ;

7. Une population jeune, dynamique, entreprenante ;

8. Une zone de stabilité monétaire, avec une monnaie commune au sein de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), librement convertible avec une parité fixe par rapport à l’euro ;

9. Une position géographique centrale au cœur de l’Afrique de l’Ouest, de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et de l’UEMOA. Une frontière commune avec six Etats de la CEDEAO et cinq Etats de l’UEMOA, donnant accès à un marché potentiel de 73 millions d’habitants dans l’espace de l’UEMOA et de plus de 280 millions dans l’espace CEDEAO ;

10. Un réseau routier international de bon niveau, assorti d’un système de transit international performant, faisant du Burkina Faso un carrefour des échanges des pays de l’UEMOA et de la CEDEAO.

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 15 février 2012 à 11:55 En réponse à : CHRONIQUE DU GOUVERNEMENT : La SCADD pour un développement durable du Burkina

    Quelqu’un peut il m’expliquer pourquoi une conférence d’une telle importance (vitale) pour le Burkina Faso doit elle aller se tenir à Paris ? J’arrive pas à comprendre.
    Si les bailleurs de fonds nous aiment et veulent nous aider comme c’est dit dans le texte, je crois personnellement qu’ils n’allaient ménagé aucun effort pour effecuer le deplacement de Waga et je ne pense pas non plus que l’engoument et la qualité des debats allaient en souffrir.
    Peut etre s’exprime t on mieux à Paris qu’à waga ou Bobo.

    • Le 15 février 2012 à 12:30, par Nchimogho En réponse à : CHRONIQUE DU GOUVERNEMENT : La SCADD pour un développement durable du Burkina

      bonjour,
      rapellons nous que dans la réalité, les pratiques de la période coloniale continuent et la tenue de la rencontre à Paris (et pourquoi pas ailleurs ?) illustre tout. Ensuite, les PTF ne viendraient pas parce qu’ils nous aiment ou qu’ils veulent nous aider mais tout simplement s’ils vont ttirer du profit maximum. J’espère que les autorités vont nous convaicre pour mobiliser plus de ressources internes. Je suis curieux de voir la fameuse émergence dans 15 ans en me forgeant une image d’optimiste.

  • Le 15 février 2012 à 12:11, par Elco En réponse à : CHRONIQUE DU GOUVERNEMENT : La SCADD pour un développement durable du Burkina

    La SCADD est un document de planification riche et ambitieux tout comme le SNAT ;Mais le problème c’est pour paraphraser le Pr Tarique Ramadan c’est l’écart qu’il ya entre les beaux discours politiques et les moins bels pratiques.Il faudra pour une reussite de la mise en oeuvre de notre strategie un pacte social épris de valeurs morales telles la justice,le travail,la solidarité,l’integrité et l’utilisation de ses propres moyens !Le Pr Ki Zerbo ne disait-il pas :"on ne developpe pas,on se developpe".arretons cette mendicité du riche vis-àvis des occidentaux§§§§ !!!!
    Elco,geographe planificateur !!!

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