La scène qui s’est produite lors de l’AG de la famille de l’Eléphant de la Bougouriba ressemble plus à un coup de théâtre qu’à une réalité. Réunis en masse pour se concerter sur les difficultés que vit le parti, les militants après l’intervention du secrétaire général provincial du parti, Zakaria Somé, ont demandé de statuer sur le cas Nicolas K. Dah que certains accusent d’orchestrer une déstabilisation du parti. Mais ils n’y parviendront pas car le maire qui était absent a fait irruption dans la salle avec deux conseillers qui prenaient part à la rencontre. Comme réaction, il dira qu’il n’a pas été invité.

Ce que son deuxième adjoint, Abdou Ouédrago, a rejeté quelques temps plus tôt avant son arrivée en affirmant qu’il avait été bel et bien mis au courant de la rencontre. Le député-maire a demandé vainement à prendre la parole pour s’expliquer. Il a même menacé de quitter la salle. Le SG Zakaria Somé, par ailleurs, premier adjoint au maire de Diébougou, qui a pris la parole en premier lieu, a soutenu que le parti vit des difficultés qu’il faut corriger afin d’engranger des victoires aux prochaines consultations électorales. Dans sa déclaration, reprise en dioula à grand renfort de métaphores et de proverbes, il a déploré le fait que le député-maire, fort de ses deux mandats grâce à l’ADF/RDA, tente de faire basculer le parti dans un autre navire, en l’occurrence l’UPC de Zéphirin Diabré. Le premier intervenant après le SG, Souleymane Konaté dit « Zoblazo », a d’emblée indiqué qu’il faut qu’au prochain Conseil des ministres, le poste de député tombe dans l’escarcelle de son suppléant parce qu’il n’est plus un des leurs, a-t-il estimé.

A sa suite, le conseiller Mamadou Konaté dit « Palé » et Winyiré Hien ont récusé les propos de leur prédécesseur et vanté plutôt les compétences du maire. Après leurs interventions, ils ont quitté la salle et sont revenus quelques temps après en compagnie du maire. Le député Galliam Ouédraogo qui a conduit la délégation du bureau national a demandé une pause de 20 minutes afin que la délégation se concerte avec le maire et les organisateurs de l’AG. Pendant que les responsables du parti se concertaient, deux conseillers ont plutôt choisi de régler leurs différends par des coups de poing. Il a fallu que certains participants jouent des coudes pour les séparer. De retour de la pause, les responsables du parti ont décidé de suspendre l’AG afin de mieux la préparer et de la reprogrammer.

Les autres intervenants ont relevé des manquements relatifs à l’assistance des militants par le bureau politique national. Ils ont en outre fait savoir qu’ils attendaient toujours la clarification de la position du parti avec le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) ainsi qu’avec son champion Blaise Compaoré. Réagissant sur le premier point, Nouhoun Berhé, un des membres de la délégation, a indiqué que le président du parti n’a jamais été saisi par rapport aux manquements soulignés. Il a promis lui rendre compte afin de rectifier le tir. Quant au second point, il a fait comprendre que des explications ont été données à plusieurs rencontres sur le sujet.

Pour le coordonnateur régional de l’ADF/RDA du Sud-Ouest, Joachin Méda, si le bureau national était responsable des difficultés que vit le parti dans la Bougouriba, il en serait de même dans les autres localités du pays. « Pourquoi les autres localités ne vivent pas les mêmes difficultés que nous », s’est-il interrogé. Le maire qui a finalement pris la parole à la fin a reconnu qu’il y a des difficultés internes auxquelles il faut trouver des solutions au sein de la famille ADF/RDA de la Bougouriba avant de convoquer une assemblée si les conditions sont réunies.

François SOME (Correspondant)

Le Pays