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18e SOMMET DE L’UA : Vers un affrontement des deux blocs

Publié le lundi 30 janvier 2012 à 00h41min

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Hier dimanche 29 janvier, s’est ouvert le 18e sommet de l’UA (l’Union africaine) à Addis Abeba. A côté du thème : « Promouvoir le commerce intra-africain », un autre fait domine cette tribune panafricaine où se discute habituellement la destinée du continent noir. Il s’agit de la bataille pour la présidence de la commission de cette institution supra-continentale. Les tractations souterraines se sont menées depuis belle lurette par les deux candidats favoris, le Gabonais Jean-Ping et la Sud-Africaine Nkosazana Dlamini-Zuma, mais l’on se demande qui des deux s’est montré suffisamment convaincant pour se faire élire. Avec la candidature d’un pays anglophone, on va incontestablement vers une confrontation de deux blocs constitués des pays anglo-saxons d’un côté et des pays francophones de l’autre.

On ose espérer que cette fracture se refermera sitôt après l’élection du futur président de la Commission. L’institution continentale a suffisamment montré ses insuffisances pour en rajouter aux querelles intestines. Au fait, l’important est de savoir qui de Jean-Ping ou de Nkosazana est en mesure d’insuffler une nouvelle dynamique à une institution supra-continentale léthargique. Sous le mandat du Gabonais Jean-Ping, l’Afrique a connu des crises sociopolitiques lors desquelles les peuples attendaient de l’UA mieux que des louvoiements et des atermoiements. Dans les crises ivoirienne et arabe, l’union continentale a adopté une politique du fait accompli qui a fini par jeter complètement le discrédit sur elle. Si fait que l’on a envie de se demander s’il n’est pas temps que la présidence de sa commission passe entre les mains d’un pays anglo-saxon.

C’est une chose connue. Contrairement à l’Afrique anglophone, l’Afrique francophone s’est toujours montrée championne dans l’art de ruser avec les principes de la démocratie, si bien que l’on se demande ce que peut bien apporter un homme issu de ses rangs, à cette union qui manque aujourd’hui de leader charismatique et pragmatique. L’UA a besoin de redorer son blason après tant d’échecs qui font qu’elle n’inspire plus confiance. Sa commission a donc besoin d’un président plus fort et capable de dire ses vérités aux chefs d’Etat africains. Elle a surtout besoin d’un président qui jouit d’une indépendance totale et ne se croit redevable à personne au point de se laisser manipuler. Les chefs d’Etat des pays francophones doivent dépasser toutes considérations (linguistiques surtout) pour la survie de l’Union.

Ils doivent donner toutes ses chances à la nouvelle candidate si tant est qu’elle puisse apporter un nouveau souffle à l’organisation et la sortir de l’ornière. Quant au thème qui sera développé au cours de ce sommet, nous écrivions dans notre édition de vendredi, qu’il est plus que d’actualité. En effet, il est inutile de dire que le monde du commerce africain n’est pas suffisamment promu et organisé. L’une de ses caractéristiques principales est qu’il est dominé par l’informel où sévissent l’opportunisme, la fraude et l’amateurisme. Jusque-là, les objectifs de libre circulation des personnes et des biens, sont restés vains. On espère seulement qu’à l’issue de ce sommet, les violons seront enfin accordés. Il y va de l’intérêt du continent noir dans un monde de concurrence où la mise en commun des forces demeure un impératif.

Boulkindi COULDIATI

Le Pays

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