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CONSTRUCTION DE L’AXE KOUDOUGOU-DÉDOUGOU : Luc Adolphe Tiao satisfait, mais préoccupé par le délai

Publié le lundi 23 janvier 2012 à 23h54min

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Le Premier ministre, Luc Adolphe Tiao a visité, le vendredi 20 janvier 2012, les travaux d’aménagement et de construction de la route nationale n°14, Koudougou-Dédougou. Le chef du gouvernement a jugé les travaux réalisés jusque-là satisfaisants, mais a invité l’entreprise à accélérer le rythme pour être dans les délais.

Le désenclavement du « grenier national » s’annonce sous de meilleurs auspices d’ici à mars 2013. C’est le constat fait par le Premier ministre, Luc Adolphe Tiao (six mois après un 1er passage) le 20 janvier 2012 à l’issue de sa visite des travaux d’aménagement et de bitumage de la route nationale n°14, Koudougou-Dédougou. La réalisation de cet axe stratégique, exécutée par l’Entreprise Bonkoungou Mahamadou & fils (EBOMAF), a débuté officiellement le 10 octobre 2010. Dans la cité du « Bankuy » (Dédougou) où il a commencé sa visite, le chef du gouvernement s’est d’emblée réjoui de l’effectivité et de la qualité du bitume ainsi que des ouvrages d’assainissement.

Des 130 km reliant Dédougou à Koudougou, 20 km de bitume ont déjà été posés. Et le Premier ministre, Luc Adolphe Tiao a pu voir les machines et les ouvriers s’activant pas à pas, au revêtement de la route. Mais cette seconde visite du chantier, après celle du 10 juin 2011, a été essentiellement consacrée aux ouvrages d’art et d’assainissement. Car le projet a la particularité d’abriter 149 ouvrages d’assainissement et 3 grands ponts. A Lanfiéra, à 25 km de Dédougou, le pont de Karouka, jouxtant l’ancien pont mobile, est quasi achevé. Les poutres sont posées sur les pieux et selon les techniciens, le taux d’exécution physique de l’ouvrage est de 90%. Visiblement satisfait de ce qu’il a vu, Luc Adolphe Tiao a mis ensuite le cap sur le plus gros ouvrage d’art du projet ? : le pont du fleuve Mouhoun qui, à termes, atteindra plus de 80 m de long.

« On sent que c’est du solide », a lâché le chef du gouvernement, admiratif devant l’une des 36 poutres de l’ouvrage déjà achevées. Pour l’heure, les ouvriers sur le chantier s’activent à la pose des appareils d’appui. Le taux d’exécution du pont du Mouhoun est de 60%. Le dernier ouvrage visité sur le tronçon par Luc Adolphe Tiao a été le pont de Ténado (à 75% de taux d’exécution physique), à environ une trentaine de km de Koudougou. Il mesure près de 30 m. Les 9 poutres ont été déjà coulées et le Premier ministre a même assisté à la pose délicate d’une d’elles sur les pieux. En somme, la construction des ouvrages d’art tout le long du tronçon avance bien. Plus d’une année après le début des travaux, 46% du délai est déjà consommé et le Président directeur général de EBOMAF, Mahamadou Bonkoungou, d’évaluer le retard accusé à 6%. « EBOMAF évalue le taux d’exécution à 40% et la mission de contrôle à 35% ? », a-t-il indiqué tout en précisant que l’entreprise fera tout pour rattraper son retard.

Pour aller vite, l’entreprise a souhaité ouvrir plusieurs fronts le long du tronçon, mais estime que le maître d’œuvre, Cincat International, n’arrive pas à suivre le rythme. « Il est vrai que la mission de contrôle a pris le personnel comme l’indique le dossier d’appel d’offre, mais il est insuffisant pour faire face à plusieurs fronts sur le chantier. Nous souhaitons qu’il puisse avoir l’autorisation de recruter plus de personnel pour que nous soyons contrôlés partout où nous voulons », a déclaré le PDG de EBOMAF, Mahamadou. La mission de contrôle Cincat International, par son chef de mission, Pawi Nama, a un autre son de cloche : « Comme je l’ai dit dans tous mes rapports, l’entreprise a suffisamment du matériel en quantité comme en qualité. Et c’est du matériel pratiquement neuf. Mais le gros problème c’est l’organisation ».

Entreprise et maître d’œuvre ne semblent donc pas être sur la même longueur d’onde quant à la stratégie pour faire avancer plus rapidement les travaux. Séance tenante, le Premier ministre Luc Adolphe Tiao a instruit le ministre des infrastructures et du désenclavement, Jean Bertin Ouédraogo à regrouper les deux structures afin d’aplanir les incompréhensions, inhérentes à tout chantier de ce genre. Qu’à cela ne tienne, l’entreprise estime que tout se déroule normalement, sans avenant pour le moment, et promet de tout faire pour livrer l’ouvrage comme prévu en mars 2013.

Sié Simplice HIEN


Luc Adophe Tiao fait le bilan de sa 2e visite du chantier Koudougou-Dédougou.

« Le 10 juin 2011 j’étais déjà venu voir l’état d’avancement des travaux. Six mois après ce déplacement j’ai fait quelques constats. Dans l’ensemble, on sent que les travaux avancent. Les 20 premiers km de bitumage que nous pu observer nous montre qu’on va avoir une très belle chaussée qui répondra, selon les techniciens, aux normes internationales. Nous avons vu également les travaux dans la ville de Dédougou qui sont très bien exécutés. Et je pense que la population a sans doute apprécié l’état de la chaussée, sa largeur, la qualité des ouvrages. Nous avons aussi constaté que la construction des ouvrages d’art avance bien. Par rapport à ce que nous avons visité la dernière fois, il y a une évolution et il semble, que nous sommes à près de 80%.

Le terrassement est terminé et il y a le renforcement de la chaussée. Je constate aussi que l’entreprise dispose de beaucoup de moyens et de qualité. Nos entreprises malheureusement ont souvent ce problème de moyens pour exécuter à bien les chantiers. Cependant j’ai fait observer à l’entreprise et au contrôle que j’avais quelques préoccupations quant au délai. C’est vrai que les travaux sont bien faits, mais il y a les délais. Je crains fort que si on ne met pas encore plus de pression sur ceux qui travaillent sur le chantier, on risque d’avoir quelques problèmes. En échangeant, l’entreprise et le service de contrôle semblent se rejeter un peu la responsabilité, mais ils se retrouveront très rapidement à Ouagadougou pour essayer de revoir le planning de travail, pour faire en sorte que le délai soit respecté.
J’adresse mes encouragements à l’entrepreneur. Il fait du bon travail, mais il faudrait qu’il aille beaucoup plus vite. J’encourage aussi le contrôle.

L’entrepreneur a des préoccupations parce que le contrôle n’a pas suffisamment de personnel pour suivre le rythme de travail auquel il voudrait aller. Je connaîs très bien le cabinet qui fait également du très bon travail. Il faut donc qu’ils se retrouvent pour faire une bonne planification du travail, un bon suivi. Si nous allons dans ce sens, nous pourrons terminer les travaux dans un an et demi comme prévu.
L’entreprise dit aussi que lorsqu’elle installe les panneaux, les populations les arrachent. C’est un appel que je lance. J’invite les autorités locales proches de la route en construction, de sensibiliser la population de telle sorte que les panneaux installés pour orienter les passagers ne soient pas arrachées. Il faut donc veiller à la sécurité du matériel et des différents panneaux tout au long de la chaussée.

Nous sommes satisfaits dans l’ensemble. Dans six mois je reviendrai encore pour constater ce qui a été fait. Ce qui est déjà fait, "c’est bon, mais ce n’est pas arrivé" comme on le dit chez nous. A partir de la réorganisation que l’entreprise et le contrôle vont effectuer, les choses iront sans doute plus vite. Il faut surtout encourager les ouvriers à travailler. Je l’ai dit à l’entrepreneur, il est de volonté, mais certaines personnes n’aiment pas travailler ; il faut qu’il soit beaucoup plus rigoureux.

Car un chantier pareil demande beaucoup de sacrifices et de travail. Les jeunes sur le chantier doivent travailler et je les encourage ».

Propos recueillis par SSH

Sidwaya

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