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Culture de contre –saison : Le maïs "Bondofa" porteur d’espoir

Publié le lundi 16 janvier 2012 à 00h55min

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Le Premier ministre, Luc Adolphe Tiao, a visité le dimanche 15 janvier 2012 dans la matinée, un périmètre irrigué pour la culture du maïs "Bondofa" dans le cadre de la campagne lancée pour pallier le déficit céréalier. C’était en compagnie des ministres Laurent Sédogo et Abdoulaye Combary en charge de l’Agriculture.

Lancée le 4 novembre 2011 sur le même périmètre, la campagne de culture de contre-saison, notamment celle du maïs "Bondofa" connaît sa phase décisive en ce moment. A Poa, c’est un périmètre de 12 hectares qui a été aménagé pour cette campagne. Ils sont au total 101 membres et 221 exploitants membres du comité irriguant qui s’investissent au quotidien pour atteindre l’objectif fixé : combler le déficit céréalier qui est de 50 ?000 tonnes de maïs. En effectuant cette visite sur ce périmètre à Poa- Yaoghin, dans la commune rurale de Poa, le Premier ministre a voulu apporter tout le soutien du gouvernement aux producteurs de la localité et partant, à tous ceux qui sont engagés dans cette campagne. A Poa, Luc Adolphe Tiao a pu constater, de visu, l’effort des producteurs qui, en fait, exploitent 5 hectares de maïs sur les 12 hectares. Les 7 autres hectares sont destinés à d’autres spéculations de contre- saison.

Le "Bondofa", selon les techniciens de l’agriculture, a un rendement de 7 à 12 tonnes à l’hectare. Dans toute la région du Centre-Ouest, c’est en tout 75 hectares qui sont aménagés sur les différents sites pour la culture du "Bondofa" sur l’ensemble des quatre provinces de la région, a indiqué la directrice régionale de l’Agriculture du Centre-Ouest, Marie Madeleine Bengali. Selon elle, l’objectif sera largement atteint dans sa région, car l’engagement des producteurs est sans précédent. Au regard donc de l’effort consenti non seulement par les producteurs, mais aussi et surtout par les techniciens de l’agriculture, le Premier ministre a rendu un hommage mérité à tous ces acteurs et indiqué que le gouvernement jouera sa partition en apportant tout ce qu’il faut pour les soutenir, car a-t-il dit, ce qu’il a vu à Poa-Yaoghin est édifiant.

A ce propos, les exploitants du site de Poa- Yaoghin ont émis le vœu de voir la capacité de leur barrage augmentée afin de leur permettre de boucler sans difficulté la campagne les années à venir. Sur ce point précis, Luc Adolphe Tiao a indiqué qu’avant la campagne prochaine, des dispositions seront prises. Pour cela, le ministre en charge de l’Agriculture sera instruit, a laissé entendre le Premier ministre.

François KABORE


Satisfaction de Luc Adolphe Tiao à l’issue de la visite

« Je suis très content de cette visite. Comme vous le savez, nous nous sommes lancés dans une campagne de culture de contre-saison. Beaucoup de gens ne semblaient pas être très optimistes, mais vous voyez, ce champ n’est qu’un échantillon ici à Poa-Yaoghin. Nous venons de constater qu’effectivement les cultures qui ont été semées, notamment le maïs "Bondofa", donnent très bien et que nous allons pouvoir atteindre environ 8 tonnes à l’hectare. Je crois que c’est une très bonne chose. Au Burkina Faso, nous avons la possibilité de nous en sortir avec le peu que nous avons. Selon les évaluations des techniciens, chaque paysan qui est installé avec au moins un hectare peut avoir un bénéfice de l’ordre de 500 ?000 FCFA. Nous avons plusieurs sites de ce genre. Et je crois que nous pouvons être optimistes dans notre lutte contre l’insécurité alimentaire.

Je suis venu dans le but d’encourager les producteurs afin que ce que nous voyons ici serve d’exemple. Si à travers le Burkina nous arrivons à dégager autant de superficies exploitables en culture de contre-saison, c’est autant de moyens pour faire reculer la pauvreté, c’est autant de moyens pour garantir une sécurité alimentaire dans notre pays. Nous avons vu que la capacité du barrage reste limitée et là je crois que lorsque le gouvernement voit que la volonté existe, il ne peut que dégager les moyens pour soutenir les paysans. Nous mettrons les moyens nécessaires pour répondre au souhait d’agrandissement du barrage exprimé par les producteurs car il faut encourager ce genre d’initiatives. Et c’est ce que l’Etat va faire ».


Propos de techniciens de l’agriculture

Robert Ouédraogo, directeur général des productions végétales ? :
« Au stade actuel, il faut dire que l’opération "Bondofa" se déroule bien. Au début, on a eu des inquiétudes par rapport à l’adhésion parce qu’il fallait faire comprendre aux gens qu’avec le "Bondofa", on pouvait avoir de hauts rendements qui peuvent concurrencer certaines cultures de contre-saison telles que l’oignon et la tomate. Les gens étaient un peu rétissants, mais à l’heure actuelle, vous voyez comment les parcelles se présentent ! Et avec cela, c’est l’adhésion totale. Je crois que dorénavant, on n’aura plus de difficultés à convaincre les gens de s’engager dans la culture du "Bondofa" qui, somme toute, doit apporter un plus à notre pays. L’opération concerne neuf régions, mais actuellement, des régions qui n’étaient pas sûres de pouvoir mener cette opération sont aujourd’hui plus que déterminées à produire le "Bondofa". Nous pensons aujourd’hui que les objectifs qui sont de combler le déficit de 50 ?000 tonnes de maïs seront atteints car il y a des producteurs qui continuent de semer ».

Marie Madeleine Bengali, directrice régionale de l’Agriculture du Centre-Ouest ? :
« L’opération "Bondofa" dans la région du Centre-Ouest se porte très bien parce que les sites que nous avons identifiés à l’image de ce site de Poa-Yaoghin se présentent bien. Nous avons un total de 75 hectares de superficies de maïs "Bondofa" bien emblavées dans la région, et les différents stades d’évolution sont à l’état d’épiaison comme sur ce site. La difficulté majeure que nous rencontrons, c’est la divagation des animaux. Avec la visite du Premier ministre, nous avons en cette promesse de mettre encore davantage l’accent sur la maîtrise de l’eau au niveau des différents sites ».

Propos recueillis par François KABORE

Sidwaya

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