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Groupe 2KAS : Les hérauts d’un rap de combat !

Publié le lundi 18 octobre 2004 à 06h48min

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2KAS

Après la sortie de son premier album "Anges le jour, diables la nuit", le groupe 2kAS s’était révélé à ceux qui kiffent le son hip hop comme un "possé" original et plein d’avenir. A travers les concerts qu’ils ont donnés un peu partout au Burkina Faso, les 2KAS ont pu constater avec bonheur l’impact de leurs compositions sonores sur le public.

Mais ce succès a fait long feu eu égard à des contraintes d’ordre professionnel. Aujourd’hui les 2KAS se préparent pour un retour en puissance sur la scène musicale avec leur second album. Cet opus devrait véhiculer une philosophie nouvelle basée sur la conscientisation, la dénonciation, et la proposition de solutions de sortie de crise pour l’Afrique engluée dans de beaux draps...

Kaboré Hermann alias "Mano Sniper", Kafando Issouf dit "Kafiss", Sanné Ousmane ou "San Laden", Koutbiangba Abraham alias "Abicoul", cela fait très précisément quatre hommes avec cependant un et un seul idéal ; celui de rapper pour libérer l’Afrique- mère. Le petit secret qui se cache derrière l’appellation 2KAS, c’est qu’elle provient des initiales des noms des différents membres du groupe ; deux personnes dont le nom commence par K, une personne par A et la quatrième par S. Le groupe est né au lycée Zinda par le fait que "Mano Sniper" et "Kafiss" étaient membres de l’orchestres dudit établissement.

Ils vont s’associer aux deux autres qui en réalité ne sont que leurs amis d’enfance. " A quatre, déclare Mano Sniper, nous avons pensé que la machine serait plus performante". Pour cela un "plan d’attaque" a été élaboré. Il ne fallait pas faire de l’art pour l’art mais plutôt bâtir une solide carrière musicale et envoyer un message libérateur pour les frères burkinabè et pour l’Afrique perdue dans le coktail de civilisations.

"Nous avions pour objectif premier, ajoute Mano Sniper, de renvoyer les gens à la source, aux valeurs culturelles africaines parce que notre rap est une musique de combat". Cette option va clairement s’exprimer dans le premier album "Anges le jour, diables la nuit" où 2KAS évite l’institutionnalisation de son rap et se fait le chantre de l’anti-langue de bois. Ils ne veulent plus de ce malaise que leur génération est obligée de subir par la faute de certaines cliques.

Ils crient basta ! à la corruption, à la restriction de la liberté d’expression, bref au "mal de vivre". Ce rap hard cor est soutenu par un message tranchant, un beat, un groove et un style très durs. Tout cela s’apparente à un upercut dans la face d’un boxeur en déséquilibre (waïe ! Ko-debout)... Pour le prochain album 2KAS n’entend pas se renier, bien au contraire !

"Frapper encore plus fort"

"Nous dormons d’un seul œil car l’album est au cœur de nos préoccupations. Nous travaillons en live pour un résultat plus attrayant", nous confie le leader du groupe. La particularité est que le deuxième produit de 2KAS véhiculera le concept de l’africanité. "Cela veut dire que nous nous inspirerons fortement de la philosophie et de l’histoire africaines pour proposer des solutions aux grands problèmes contemporains". Vu la grande envolée que prend le rap burkinabè, le groupe 2KAS demande plus de considération pour les animateurs de ce mouvement. Pour "Mano Sniper" le rap n’est pas une musique de voyous ou de délinquants. Vu ces exigences, il pense qu’il n’est ouvert qu’à ceux qui savent débrider leur imagination dans le moule rigide de la rime et du rythme.

C’est un style que les griots des temps modernes utilisent pour dire en un texte, tout une vie, en une rime toute l’émotion, la souffrance d’un visage. Tout en restant poignant, ce réalisme doit laisser libre cours à l’imagination des auditeurs. "Finalement le rap nous investit d’une mission, celle d’être les porte-paroles d’une jeunesse noire en trouble et en quête de solutions". Qui mieux que 2kas pour le dire et le vivre...

Arsène Flavien BATIONO (bationoflavien@yahoo. fr)
Christophe TOUGRI (christoug218@yahoo.fr)
Sidwaya

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