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Ouverture de la chasse : Un secteur qui génère 4 milliards de FCFA par an

Publié le dimanche 8 janvier 2012 à 23h42min

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Le Premier ministre, Luc Adolphe Tiao, a procédé, le jeudi 5 janvier 2012 au lancement officiel de la campagne d’exploitation faunique 2011-2012 à Logobou, situé à environ 75 kilomètres de Diapaga dans la province de la Tapoa. Le thème de cette édition est  : «  changements climatiques et faune sauvage  : impacts et mesures d’adaptation pour une valorisation durable du potentiel faunique national  ». C’était en présence de 16 membres du gouvernement, du président de l’Assemblée nationale et des représentants des forces vives de la région de l’Est.

« En matière de diversité biologique, la faune du Burkina compte 128 espèces de mammifères, au moins 500 espèces d’oiseaux et plus de 60 espèces de reptiles ? », tels sont les chiffres donnés par le ministre de l’Environnement et du développement durable, Jean Coulidiati, lors du lancement officiel de la campagne d’exploitation faunique 2011-2012 à Logobou, dans la province de la Tapoa, le jeudi 5 janvier 2012. Il a indiqué que le Burkina dispose d’un réseau d’aires protégées relativement stable, qui abrite une faune abondante.

Ces aires protégées qui couvrent une superficie d’environ 3 ?500 000 ha sont constituées de deux parcs nationaux, 14 réserves de faune, 53 forêts classées et plus d’une soixantaine de zones villageoises d’intérêt cynégétique. Dans cette diversité, le ministre Coulidiati a noté la forte représentativité de certaines espèces emblématiques telles que le buffle, l’hippotraque, l’éléphant et le lion, dont les densités respectives sont les plus importantes de la sous-région. Cette situation assez reluisante résulte, à son avis, d’une part, des différentes politiques et stratégies de gestion du secteur de la faune et d’autre part, de la contribution de l’ensemble des acteurs à son développement.

En effet, la réforme de la gestion de la faune, entreprise en 1995, a été caractérisée par des options majeures, notamment la diversification des filières d’exploitation des ressources fauniques, l’établissement d’un partenariat tripartite Etat-privé-populations locales, la responsabilisation accrue du secteur privé et l’amélioration de la compétitivité du tourisme cynégétique burkinabè.?« En 1996, 24 concessions de gestion de la faune ont été attribuées à des opérateurs privés, pour une durée d’exploitation de 10 ans. En 2007, sur la base des expériences acquises, 14 concessions ont été réattribuées aux opérateurs privés pour une durée d’exploitation de 20 ans ? », selon le ministre en charge de l’Environnement, Jean Coulidiati.

Le stress hydrique menace la survie de la faune burkinabè

Pour le ministre en charge de l’Environnement, Jean Coulidiati, le partenariat Etat-privé-communautés locales a permis d’engranger des acquis très importants pour la protection de la faune burkinabè, pour l’économie du pays et l’épanouissement des communautés locales. Il s’agit, entre autres, de l’amélioration du niveau d’aménagement des espaces fauniques, en termes de réalisation de pistes forestières, de retenues d’eau et de forages d’appoint ainsi que le renforcement de l’implication et de la responsabilisation des communautés riveraines dans la gestion de la faune par la mise en place de Comités villageois de gestion de la faune (CVGF). Par exemple, la contribution du secteur de la faune à l’économie nationale, notamment à travers le tourisme cynégétique et, dans une moindre mesure, le tourisme de vision, se chiffre à environ 4 milliards de FCFA par an, dont 350 millions pour le Trésor public et 50 millions pour les communautés locales.

C’est pourquoi, le Premier ministre, Luc Adolphe Tiao n’a pas manqué d’affirmer l’importance des ressources fauniques pour une économie comme celle du Burkina. « Le gouvernement va continuer à promouvoir ce secteur pour qu’il joue un rôle plus important dans le développement de nos régions. Par exemple, à Logobou, nous avons constaté que beaucoup de personnes vivent de la chasse grâce à l’action des différents concessionnaires », a-t-il précisé. Toutefois, il reconnaît que malgré les potentialités et les réformes entreprises par le Burkina pour une meilleure protection de la faune, des défis énormes restent à relever surtout face au phénomène des changements climatiques.

« Les changements climatiques changent la donne de l’environnement et les animaux ont de plus en plus de mal à avoir de l’eau pour s’abreuver et même l’herbe n’est pas toujours disponible », a ajouté le chef du gouvernement. Et le ministre en charge de l’Environnement, Jean Coulidiati, de renchérir ? que les prévisions indiquent qu’en 2025, le volume d’eau annuel écoulé de la Comoé et du Mouhoun diminuera par rapport à la normale. « Quant on sait que ces deux cours d’eau alimentent en eau, nos réserves de faunes (deux Balé, Mare aux hippopotames, Comoé-Léraba…), il y a de quoi s’inquiéter. Les volumes annuels d’eau des bassins du Nakambé et du Niger augmenteront du fait de la diminution des infiltrations en faveur des ruissellements, suite à la dégradation accrue du couvert végétal Ainsi, en 2050, les phénomènes observés en 2025 auront tendance à s’aggraver », a-t-il prévenu.

Ces changements auront pour conséquence, une nette diminution des disponibilités en eau, une régression du potentiel de biomasse et une dégradation des pâturages. D’où le risque de disparition des espèces sauvages qui n’auront pas pu s’adapter au phénomène et une baisse notoire de la productivité de tous les secteurs socio-économiques liés à ces espèces. Pour faire face à ce problème, le ministre Coulidiati a fait savoir qu’il a été proposé de mettre en place un dispositif dont l’objectif global est d’identifier et de mettre en œuvre des mesures d’urgences en vue d’atténuer, voire éradiquer le stress hydrique dans les aires fauniques.?« Notre cri du cœur a déjà été entendu par la Banque mondiale qui vient d’accorder la somme de 350 millions de FCFA, pour appuyer le gouvernement dans la gestion du stress hydrique sur la faune dans les principales aires du pays ? », s’est-il réjoui.

Par ailleurs, il a révélé qu’au cours de l’année 2012, un important programme qui porte sur la gestion concertée du complexe de parcs nationaux du W, d’Arly et de la Pendjari et qui implique le Bénin, le Niger et le Burkina va bientôt démarrer. Quand aux concessionnaires, ils espèrent qu’ils feront de bonnes affaires cette année. C’est le cas, par exemple, de Oumarou Idani du Kondio Safari Prestige, qui a souhaité qu’en dépit de la crise qui sévit dans les pays développés, les touristes amoureux de la chasse continuent de venir au Burkina pour exercer leur sport favori.

Raphaël KAFANDO


Carte postale du de la commune rurale de Logobou

Logobou est située à 515 km de Ouagadougou dans la province de la Tapoa, (dans la région de l’Est) avec chef-lieu Diapaga. Il compte 61421 habitants et 17 villages. L’activité économique est essentiellement basée sur l’agropastoralisme et le petit commerce. Elle est confrontée à un certain nombre de difficultés. La route Logobou-Diapaga, chef-lieu de la province, est difficilement praticable surtout en saison pluvieuse, ce qui renforce l’isolement de la commune. En matière d’éducation, sur 48 écoles, 14 sont encore sous paillote et le manque d’enseignants est estimé à 30. Dans le domaine de la santé, selon la politique sanitaire du Burkina, il existe un déficit de six Centres de santé et de promotion sociale. L’ambulance, vieille de 15 ans, est sur cale. Sur le plan agro-pastorale, la commune manque de retenues d’eau pour la pratique de cultures de contresaison et pour l’abreuvage des animaux. En ce qui concerne l’environnement, les difficultés rencontrées sont la divagation des animaux dans les parcs et réserves, les feux de brousse tardifs et l’exploitation des champs jusqu’à la lisière des parcs et réserves.

R. K


15 à 30% des espèces végétales et animales devraient disparaître d’ici à 2050

Les changements climatiques ont des répercussions sur la faune et son habitat. Des espèces sont menacées car leur écosystème change et ils n’arrivent pas à s’y adapter. Le climat se réchauffe, les températures montent. Pour certaines espèces, l’eau devient trop chaude, les milieux inadaptés à leur survie, la qualité des aliments ne sont plus la même. Des espèces migrent vers des lieux plus adaptés, par exemple, vers des zones où les températures sont plus froides. Ainsi, des animaux s’installent plus au-delà de leur habitat naturel. D’autres espèces migrent des basses altitudes vers les sommets pour trouver un climat plus froid. Dans tous les cas, l’arrivée de nouvelles espèces perturbe l’écosystème et risque de modifier la chaîne alimentaire. Mais ces déplacements, ces adaptations ne sont pas toujours possibles : 15 à 30% des espèces végétales et animales devraient, d’ici à 2050, disparaître sous l’effet du réchauffement climatique. Pour optimiser les chances de survie des ressources fauniques en cette ère de changements climatiques, une forte volonté politique et un engagement de l’ensemble des acteurs s’imposent.

R.K.

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 9 janvier 2012 à 16:57, par fred En réponse à : Ouverture de la chasse : Un secteur qui génère 4 milliards de FCFA par an

    Bonjour a tous.
    je pense que le probleme est simple au lieu d´aller pour un prêt de 350 000 000f cfa aupres de la banque mondiale,et apres rembourser avec des interêts colossaux mieux vaut prendre ces 2 000 000 000 du DG de la douane et investire.
    portez-vous bien.

  • Le 10 janvier 2012 à 04:40 En réponse à : Ouverture de la chasse : Un secteur qui génère 4 milliards de FCFA par an

    4 milliards pour ravager notre faune ? 4 milliards, c’est pas l’ argent ! deux bons douaniersseulemnt peuvent nous donner ca. Fouyiilez bien les cantines, les gars. La plupart des douaniers sont des voleurs. Dont acte. Ils devraient avoir honte de se sucrer sur le dos du peupkle. Et ils ne s’ en cachent meme pas. Ils n’ ont pas de scrupules en plus d’etres de grosses souris.
    Gnong- Re

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