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Adjudant-chef Idrissa Sawadogo, président de l’Association Buud-Nooma pour l’aide au développement : « Un homme de tenue est avant tout un citoyen »

Publié le jeudi 22 décembre 2011 à 00h57min

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Malgré sa carrière militaire qu’il poursuit à la direction de la communication et des relations publiques des armées, l’adjudant- chef Idrissa Sawadogo s’investit depuis 2004 dans l’œuvre sociale, en tant que président de l’Association Buud-Nooma pour l’aide au développement (ABADE). Son témoignage sur la vie de sa structure et sur son parcours révèle un homme épris de paix et d’humanisme.

Sidwaya (S.) : Présentez-nous votre Association.

Idrissa Sawadogo (I.S.) : L’Association Buud-Nooma pour l’aide au développement (ABADE) a été créée en avril 2004 et s’inscrit dans le domaine social, à savoir l’éducation, la santé, l’eau potable et assainissement, les infrastructures routières. L’ABADE intervient principalement dans la région du Centre-Nord et a pour mission de contribuer à aider les populations rurales à trouver des solutions concrètes pour améliorer leurs conditions de vie et de travail à travers la mise en œuvre de projets et programmes de développement. Elle est composée aussi bien d’hommes de tenue que de civils.

S. : Pourquoi un homme de tenue comme vous s’engage t-il dans le social ?

I.S. : Je pense qu’un homme de tenue est avant tout un citoyen, parce que nous quittons la vie civile pour rentrer dans la vie militaire et un jour nous allons encore quitter la vie militaire pour rentrer dans la vie civile. Voilà pourquoi nous avons initié cette association pour d’abord nous aider nous-mêmes qui vivons à Ouagadougou. En outre nous savons que l’Etat ne peut pas tout faire. C’est ainsi que nous avons songé à nous regrouper en association car comme on le dit, "une seule main ne peut pas ramasser la farine".

S. : Quelles sont vos réalisations sur le terrain ?

I.S. : Dans la région du Centre-Nord, plus précisément dans le village de Birou qui fait partie de la commune de Kongoussi, province du Bam où réside le siège de notre association, nous avons réalisé en 2004, deux forages, construit une école, un Centre de santé et de promotion sociale inauguré par la première Dame du Faso en octobre 2010. Nous avons également réalisé plus de 11 forages dans la province du Bam. En 2011, nous avons obtenu également un Collège d’enseignement général dans le village de Loaga et une école primaire dans le village de Ziniguima. Nous avons réhabilité une voie longue de 15 km et tout récemment nous avons réussi à construire une Maison des jeunes et un centre d’alphabétisation au profit des femmes, qui seront inaugurés d’ici peu par les plus hautes autorités, etc.

S. : Avez-vous des perspectives pour les années à venir ?

I.S. : Pour les perspectives, nous allons nous tabler beaucoup sur les formations en ce qui concerne par exemple, le VIH/SIDA au niveau des femmes et des hommes. Nous allons initier des formations pour les jeunes dans certains domaines d’activités tels que l’artisanat, l’alphabétisation… Nous comptons aussi réaliser d’autres CEG au profit d’autres villages.

S. : Comment mobilisez-vous les fonds pour réaliser toutes ces activités ?

I.S. : Pour toutes les réalisations dont je vous parle, nous n’avons jamais vu la couleur de l’argent. Nous lions des partenariats avec des personnes-ressources ou des institutions qui s’engagent à réaliser ce que nous souhaitons selon ses principes de gestion. Notre objectif est de gagner notre infrastructure, le reste, nous laissons le partenaire gérer à sa guise.

S. : Quelles sont les difficultés particulières que vous rencontrez dans la réalisation de vos activités ?

I.S. : Je reconnais que gérer une telle structure n’est pas du tout facile car l’argent est le nerf de la guerre. La principale difficulté est que nos propres fonds sont souvent utilisés dans les activités. Parce que quand vous vous engagez pour une activité, en attendant que les partenaires techniques et financiers s’engagent, vous êtes obligés de travailler. Nous lançons un appel à tous les partenaires techniques et financiers de nous venir en aide. Nous demandons surtout à l’Etat de songer à nous aider. Par exemple, si nous avions une subvention annuelle de l’Etat, cela contribuera à amoindrir nos dépenses personnelles.

Interview réalisée par Raphaël KAFANDO


Les encouragements de la hiérarchie militaire

Le colonel Amadou Théra, directeur de la communication et des relations publiques des armées, très admiratif du travail de son frère d’armes : (mettre photo) « M. Sawadogo fait partie de ces militaires qui, parallèlement à leur carrière, mènent des activités sociales. C’est une très bonne chose, car généralement, l’idée-phare du militaire se résume aux armes. Alors qu’au-delà de cet aspect, le militaire, c’est avant tout celui qui accepte faire le sacrifice suprême pour défendre le territoire et les institutions républicaines. Il est donc normal que le militaire s’investisse également dans l’œuvre sociale pour assister nos frères et sœurs qui sont dans le besoin.

En tant que chef de service de l’adjudant-chef Idrissa Sawadogo, j’ai beaucoup d’admiration pour lui car il arrive à concilier sa charge professionnelle et sa charge humanitaire. Ce que nous essayons de faire, c’est de lui accorder certaines facilités telles que lui assurer de temps en temps une disponibilité pour mener ses activités. C’est un brave monsieur qui a osé, malgré ses occupations, s’intéresser à un domaine très important dans un pays comme le nôtre et je vois qu’il s’en sort bien. Il travaille bien en plein temps avec moi et il mène ses activités à tel point que je me demande souvent comment il se débrouille. Je pense que sa reconversion est déjà garantie ».

R.K.

Sidwaya

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