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L’après-législatives en Côte d’Ivoire : Quel avenir pour le RHDP ?

Publié le jeudi 15 décembre 2011 à 02h49min

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La mise en musique du récital était écrite d’avance : les législatives du 11 décembre 2011 en Côte d’Ivoire ont confirmé la suprématie du Rassemblement des Républicains (RDR) : en effet, à la date du 14 décembre, hier donc et selon les résultats provisoires fournis par la Commission électorale indépendante (CEI), le parti présidentiel a décroché le Jack-pot en obtenant plus de 130 sièges sur les 255 à pourvoir.

Cette majorité absolue conforte l’assise d’Alassane Dramane Ouattara (ADO) en l’absence du FPI qui, pour les raisons que l’on sait, a boycotté ces députations. Cette politique de la chaise vide du parti frontiste s’explique d’ailleurs. Une politique de la chaise vide dont on ignore encore quelles seront les conséquences à terme pour les amis de Laurent Gbagbo.

Ces résultats sont en tout cas la nouvelle photographie électorale d’une Côte d’Ivoire que se partagent désormais les 2 grands sauriens politiques de la lagune Ebrié : ADO du RDR et Konan Bédié du PDCI. Il faut donc avoir l’honnêteté de reconnaître que le RDR avait une surface électorale bien nationale, puisque déjà en 2000, lors des élections locales, il avait engrangé la majorité des municipalités du pays. Onze ans après, le test des législatives montre que le parti s’est davantage massifié.

La question qui se pose aujourd’hui est celle de savoir ce qu’ADO compte faire de cette victoire à la limite encombrante ou plus exactement, quel est l’avenir du RHDP, ce conglomérat de partis qui l’ont porté au pouvoir ?
Il n’y a rien a priori à dire sur un président qui a toutes les coudées franches pour appliquer le programme pour lequel il a été élu. Mais à détenir ainsi toutes les cartes maîtresses du pouvoir saura-t-il être à l’abri de toute velléité autoritaire ?

ADO est aujourd’hui en effet un hyperprésident, et pour cette raison, le devoir de vigilance vis-à-vis de lui-même s’impose.
En outre et vu le nouveau paysage politique ainsi campé, la coalition RHDP elle-même n’est pas à l’abri des risques d’implosion. Le premier casus belli pourrait venir de la dévolution du poste de premier ministre qu’occupe actuellement Guillaume Soro. Son maintien à cette charge se comprenait aisément même pour le PDCI, dans l’immédiate postcrise électorale.

Après ces législatives, la situation sécuritaire qui avait amené à reconduire Soro à la primature s’est-elle améliorée pour qu’ADO libère le portefeuille ? Pour tout dire, ADO va-t-il enfin appliquer l’accord RDR/PDCI en vertu duquel la primature devait échoir aux partisans de Bédié ?
Le doute est permis puisque le président l’a réaffirmé récemment, la reconduction de Soro est chose acquise. Après quoi l’enfant de Ferké pourrait se préparer à assouvir d’autres ambitions, et pourquoi pas présidentielles. Mais le plus grand risque d’implosion c’est l’absence à l’Assemblée d’un adversaire commun de taille à combattre.

Tant qu’il existait un tel adversaire, en l’occurrence le FPI en face, cela faisait l’unité du RHDP. Maintenant que ce parti est hors jeu, le face-à-face des houphouétistes ne risque-t-il pas du même coup de renvoyer aux calendes ivoiriennes l’idée maintes fois serinée d’une fusion RDR/PDCI ?
Wait and see !

Zowenmanogo Dieudonné Zoungrana

L’Observateur Paalga

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