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Jean Guion, président de l’Alliance francophone : « Parler de la diversité culturelle ne sert à rien si les populations ne se sentent pas liées »

Publié le mardi 13 décembre 2011 à 00h55min

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Président de l’Alliance francophone, Jean Guion a donné une communication sur le rôle de la francophonie dans les TIC. Il noté dans sa communication que la mondialisation de l’information marque la dépendance de l’Afrique inondée par des informations qui ne sont pas toujours en phase avec ses réalités. Il pense que la francophonie doit être l’arbitre dans la reconfiguration du monde de l’information. Pour ce faire, son association défend l’instauration d’un visa dans l’espace francophone. Il s’explique dans l’interview que nous lui avons accordée.

Lefaso.net : Vous avez dit que la francophonie doit être du côté de L’Afrique, vers l’africanisation. Que doit-elle faire ?

Jean Guion : La francophonie doit rendre à la culture son droit de circuler. Aux hommes qui diffusent la culture, les politiques, les artistes, les étudiants. Que la diversité culturelle qu’elle prône soit effectivement libre de circuler dans l’espace francophone. La communication, c’est ici et maintenant. Si chaque pays se referme sur lui-même dans quelque temps, il n’y aura plus de francophonie, il n’y aura plus que l’anglais. La langue dominante sera l’anglais qui a sa place comme toutes les langues, africaines également. Si les langues ne peuvent pas circuler, elles mourront. A l’alliance francophone, nous nous battons pour la légalisation d’un visa francophone.

Il faudra évidemment des conditions de sécurité, de respect des pays des législations. Mais il faut une œuvre de reconnaissance de la communauté francophone. Il faut qu’on appartienne à la même communauté francophone ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. Au niveau des plus hautes instances c’est effectif, mais pas pour les peuples. Si les populations ne se sentent pas liées, unies, ne peuvent pas échanger, il ne sert à rien de parler de diversité culturelle.

Que fait la francophonie pour la liberté de circuler et la diversité culturelle ?

Elle joue un rôle important. Il y a un fonds spécifique qui permet aux Etats et aux journalistes de profiter de ces dispositions. Il y a certainement des problèmes technique et de droit qui empêchent l’effectivité de la libre circulation dans l’espace francophone. Mais sur un plan général il faut que la diversité culturelle et la libre circulation dans l’espace francophone soient effectives sinon nous n’existerons plus.

Vous avez participé à la création des UACO. Comment vous les voyez après huit années ?

Quand nous avons créé les UACO, nous avions la volonté de donner une image différente de l’Afrique. Le Burkina donne déjà une image différente de l’Afrique par son organisation, par sa puissance diplomatique. Nous nous sommes dit qu’au niveau du droit d’expression il faut aussi une reconnaissance, une ouverture, etc. Les UACO étaient une réponse à ceux qui pensaient que l’Afrique n’étaient pas rentrée dans l’histoire. L’Afrique en 100 ans a évolué plus que le vieux continent en 500 ans. Elle est passée de systèmes tribaux aux systèmes démocratiques plus ou moins parfaits mais le nôtre est-il parfait ? Nous sommes toujours dans une recherche de perfection, d’amélioration. Il ne faut pas exclure l’Afrique que ce soit dans le domaine de la démocratie ou dans la communication car, tout est lié.

Tiga Cheick Sawadogo (Stagiaire)

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